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La démocratie de concordance bonne à jeter?

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La démocratie de concordance est-elle bonne à jeter à la poubelle de l'histoire, elle qui a fait la Suisse et réussi à coudre ensemble des peuples divers qui avaient une ambition commune: demeurer libres de leur destin. C'est la première idée qui me vient à l'esprit en voyant la claque que les Genevois ont infligée au projet Prévoyance 2020 et les premières tendances qui promettent un enterrement à ce compromis sur les retraites.

Les vainqueurs sont joyeux, mais ils sont minoritaires. 

L'échec est en effet le fruit (si l'on ose dire) d'une alliance de fait entre la droite dure (surtout alémanique) et une gauche dure (surtout romande). Ces deux camps qui ont cumulé leur non seront sans doute incapables de proposer un meilleur projet. Laisseront-ils seulement un nouveau compromis émergé dans des délais raisonnables. Berset qui a hélas conserver l'Intérieur aura-t-il la force de mener ce nouveau combat? Et les ténors genevois de la gauche parlementaire battus, quelle leçon vont-ils tirer de cet échec?

Cette incapacité des extrêmes à s'entendre était le principal argument qui m'avait fait voter oui à ce projet qui tentait d'équilibrer les sacrifices pour préserver le financement des retraites qui, comme l'assurance maladie, compte sur la solidarité des jeunes pour bien traiter les vieux.

Le temps est à la fragmentation des sociétés. Chacun pense qu'il a raison et le crie sur les réseaux sociaux, seul ou collectivement. Chacun crée sa chaîne YouTube, son blog, son média pour, non plus informer, mais communiquer asséner sa vérité, bien loin de la concordance, de l'esprit de conciliation qui ont fait la Suisse. Et l'Europe aussi.

Et ce n'est pas la facilité que se sont donnés les Genevois ce même 24 septembre de lancer des initiatives et des référendums qui va changer le système. Du moins à court terme. 

 

Commentaires

  • Il me semble que vous oubliez un peu vite tous ceux qui, comme moi, estiment que cette politique des petits pas ne peut plus fonctionner et qu'il faille impérativement envisager une révolution à l'échelle universelle pour prendre valablement en compte tous les paramètres du changement profond de paradigme de nos sociétés.
    Tous les pays sont confrontés à ces questions de prévoyance qui vont vraisemblablement s'accentuer et s'accélérer avec la numérisation de l'économie.
    Nous voulons tous tout et tout de suite. Personne n'est prêt à faire la moindre concession. La sanction viendra d'en haut et fera mal. Nous avons rejeté le principe d'un revenu de base universel qui continue pourtant à faire son chemin dans les esprits et fait même l'objet d'une expérience aux USA. Nous devrons sérieusement envisager la taxe sur les produits financiers qui n'apportent aucune valeur ajoutée et qui permettent le creusement des inégalités.
    Seulement voilà, ce genre d'initiative en peut se prendre à l'échelle d'un pays et nous ne disposons pas d'organisme susceptible de permettre la prise de conscience universelle. Il faudra donc s'attendre à une révolte de la base et prier pour qu'on évite un bain de sang.

  • Certains de ceux qui pensent avoir gagné aujourd’hui risquent fort d’être les perdants de demain car les mésalliances avec les extrêmes se terminent souvent par des réveils douloureux à causes des impasses auxquelles elles conduisent. J’espère me tromper, mais je crains que les révisions indispensables à venir nous fassent regretter amèrement celle que le peuple suisse vient de refuser.

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