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Cinq ministres réélus d'un coup à Genève le 6 mai?

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vaud ce 30 avril.jpgLes Vaudois ont donc réélu, ce 30 avril, cinq des sept membres de leur gouvernement cantonal. Les cinq élus ont franchi la barre des 50% des votants du premier coup. Remarquable, car le plus grand parti en lice - le PLR - n'a lui recueilli qu'un tiers des sièges au parlement; mais somme toute assez banal en Helvétie, où la confiance est encore de mise et où les sortants parviennent généralement à tirer leur épingles du jeu en fédérant bien au-delà de leur couleur politique.

Autre canton, autres mœurs. A Genève, c'est plutôt la défiance qui règne. En témoigne, les débats parlementaires à rallonge, les ordres du jour sans fin et les lois votées, toujours plus longues, qui ressemblent à des règlements. Une dérive pernicieuse qui entrave le bon fonctionnement de l'Etat, donne le pouvoir aux fonctionnaires et aux juges.

A Genève donc, en automne 2013, pas un des candidats n'avait réussi à franchir la barre des 50% au premier tour, même pas le consensuel et un peu terme François Longchamp, promis alors à devenir le premier président durable de la République. Même pas l'alors jeune premier Pierre Maudet, arrivé en tête à 3000 voix de la barre. Qu'en sera-t-il le 6 mai prochain?

Le 6 mai 2018 s'entend. C'est la date du secours tour de l'élection du gouvernement genevois. Les Genevois se rendront-ils aux urnes pour compléter le collège gouvernemental ou devront-ils au contraire élire sept ministres parce qu'aucun des candidats n'aura franchi la barre de la majorité absolue, le 15 avril 2018, lors du premier tour?

Contre toute attente, cela pourrait bien être le cas. Non que la classe politique aura renoué les liens avec le peuple genevois ou que le peuple aura délaissé ses querelles et ses divisions, ce qui augurerait au Grand Conseil de la recomposition d'une saine et stable majorité gouvernementale, forte et constructive (ce dont bénéficient les Vaudois même si le Législatif et l'Exécutif ne sont pas de la même couleur), ce qui pourrait favoriser l'élection au premier tour de quelques sortants, c'est la nouvelle fiche de vote.

Pour la première fois pour l'Exécutif cantonal, les Genevois cocherons les élus de leur cœur comme les numéros de la Loterie. Ce procédé devrait favoriser les sortants dont le nom est connu et inciter les électeurs à composer leur gouvernement en cochant dès le premier tour sept noms.

Mais ce n'est pas sûr, le procédé a été inauguré en 2015 pour l'élection du Conseil des Etats. A la clé un dépouillement automatique des bulletins et un gain d'un demi-million de francs pour les caisses de l'Etat. Ce premier essai n'a pas empêché un deuxième tour, les deux sortants Maury-Pasquier et Cramer, il est vrai d'une même bord politique, étaient arrivés assez loin de la majorité absolue.

Qu'en sera-t-il en 2018?

Compte tenu de l'éclatement de ce qui reste du corps électoral à Genève (on rappellera que plus de 40% des habitants sont exclus du scrutin parce qu'étrangers), on peut sans peine imaginer qu'il y aura à nouveau près d'une trentaine de candidats pour briguer les sept fauteuils ministériels (il y en avait 29 en 2013). Faisons le décompte:

La sortie du président actuel du Conseil d'Etat offrira une seul place libre.

Le PLR compte évidemment sur Pierre Maudet (promis à la présidence durable du Conseil d'Etat) pour emmener un, mais sans doute deux autres candidats, dont Nathalie Fontanet.

Le PDC, très surreprésenté durant l'actuelle législature, sera derrière ses deux ministres Dal Busco et Barthassat.

Le Parti socialiste voudra reconquérir son deuxième siège au gouvernement (au détriment des PDC, des Verts, du MCG?). Il devrait présenter lui aussi trois candidats ou quatre (comme en 2013), dont la sortante Emery-Torracinta.

Le MCG (actuel deuxième parti du Canton) représentera sa locomotive Poggia, qu'il devrait flanquer d'au moins un autre candidat (la présidente?), voire deux comme il y a quatre ans.

Les Verts relanceront sans surprise Hodgers qui lui aussi, parité oblige, fera liste commune avec une candidate. Deux donc comme en 2013.

Voilà pour les partis déjà au gouvernement: 12 candidats.

L'UDC voudra être. Dans la configuration actuelle qui fait du premier tour une sorte de primaire, le premier parti de Suisse a tout intérêt à présenter deux candidats et pourquoi pas trois.

Même réflexions à l'autre extrême de l'échiquier politique, où Ensemble à Gauche cache mal un puzzle d'ambitions particulières: en 2013, pas moins de sept candidats pour représenter correctement l'arc-en-ciel. Rebelote en 2018?

Ajouter à ces déjà déjà plus de 20 candidats, quelques électrons libres et autres rejetons très Genferei et nous voilà à nouveau proche de 30.

Qui sera dégagé? En 2013, deux élues avaient pris une veste (la PLR Rochat et la Verte Künzler). L'an prochain quatre sortants ne sont pas assurés de retrouver leur fauteuil: les deux PDC, la socialiste Torracinta-Pache et le Vert Hodgers

 

 

 

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