Allez, encore une louche de proximité larmoyante! La RTS, dont l'abonnement est obligatoire (ça s'appelle une taxe ou un impôt), nous livre à l'heure où j'écris ces lignes le troisième de cinq reportages sur ces bureaux de poste que La Poste va sacrifier. La Poste, le fruit de la mutation.
On est à Puidoux, où la commune appelle ses habitants à résister contre le géant jaune et ses appétits de profits. Toutes n'ont pas cette belle résistance citoyenne chevillée au corps. Pourtant, susurre la journaliste, que le service public est bel et bon! Ainsi va l'émission Vacarme, tout entière penchée avec sollicitude sur les petits qu'on supprime. Sans jamais tendre le micro en direction des décideurs.
C'est la faute aux politiques, dit le syndic. Il ne comprend pas comment une entreprise à 100% en main public peut se comporter comme une multinationale sans foi ni loi. La RTS va-t-elle enfin interroger les responsables, un représentant de la majorité qui gouverne ce pays, un PLR bon teint ou un UDC? Que non! Elle tend le micro à l'incontournable conseiller national socialiste Jean-Christoph Schwaab, qui dit qu'on y peut rien faire: "Bien qu'en mains publiques, la Poste est régie par le droit privé." Un âne, ce socialiste!
Ce n'est pas le statut privé ou public qui fait la vertu d'une politique d'entreprise, c'est sa situation concurrentielle, les défis techniques qui l'assaille, l'évolution des mœurs et des modes de consommation de ses clients et la volonté du propriétaire.
Si la majorité politique au pouvoir à Berne voulait faire de La Poste une entreprise sociale, dont les personnels auraient le temps de causer avec les vieux et de leur apporter l'AVS à la maison comme naguère, elle pourrait le faire sans problème. Elle le fait d'ailleurs dans la politique agricole, en dépensant 4 milliards par an et en renchérissant les denrées alimentaires indigènes de presque autant via diverses protections à la frontière, dans le but de soutenir la paysannerie suisse et de dédommager ses prestations écologiques, paysagères régionalistes et animalières.
Elle le fait aussi en forçant tout un chacun à payer une cotisation maladie, ce qui a pour effet de créer des surcapacités dans certains secteurs de la médecine et des soins, sans sanctions efficaces sur les responsables de cette gabegies puisqu'au bout du compte c'est toujours les cotisants et les contribuables qui règlent la facture.
Elle le fait encore en obligeant chaque habitant à payer sa redevance radio TV, ce qui donne aux rédactions de la SSR des moyens sans commune mesure avec la qualité et l'équilibre politique des émissions.
Vous en voulez une nouvelle preuve?
Echallens Nyon: l'auto un quart plus rapide!
Mardi soir au 19:30, nous avons eu droit à une séquence vaudoise, élections cantonales obligent. Objet: la mobilité en question, chrono en main. Deux reporters testent le temps de parcours en train et en voiture d'Echallens à Nyon. Résultat de gare à gare: 20 minutes de moins pour la voiture malgré les bouchons. Sans doute plus, car la part des pendulaires habitant à côté de la gare d'Echallens et travaillant à côté de la gare de Nyon (ou vice-versa) ne doit pas être gigantesque.
Les politiques - un sombre député PLR inconnu dans le LEB et la conseillère d'Etat socialiste Nuria Gorrite en gare de Lausanne - n'ont que des discours convenus. Elle est plus futée que le libéral-radical. "On est sorti du discours, on a relancé la machine à investir", dit-elle sans remercier Pascal Broulis, champion de la réduction de la dette vaudoise de 7 milliards presque rien. On clôt donc la séquence avec le catéchisme vert de l'ATE. Peu importe à la RTS que le TCS soit la plus grande association d'automobilistes du pays. Et avec un Vert-libéral lequel rêve d'un téléphérique entre Nyon et Arzier... Sans peur et sans grande jugeote, le journaliste conclut que c'est là une vision d'avenir, une nécessité dans un canton qui gagne 12'000 habitants chaque année...