L'UDC n'a jamais fait plus de 30% en Suisse. Cependant, sans grand risque de se tromper, on peut estimer qu'une part de l'électorat des autres partis, de tous les autres partis, y compris chez les verts fondamentalistes, dont la couleur est aussi verte foncée que celle du parti nationaliste suisse, y compris à l'extrême gauche, pourfendeuse du commerce international, la tentation de l'isolationnisme est majoritaire dans ce pays. Cependant, dans chacun des autres partis, une majorité interne supplante l'expression de ces électeurs apeurés qui votent pour d'autres raisons encore PLR, PDC, Socialiste, Verts ou extrême-gauche.
Aux Etats-Unis, le mode du scrutin force à la bipolarité. Républicains donc, même de la pire espèce, ou démocrates, tout aussi détestables dans leur aveuglement politiquement correct.
La victoire de Trump inquiète sérieusement.
Dans la forme évidemment. L'insulte et le dénigrement ne sont pas l'exclusivité du milliardaire américain. Ici et là, en Suisse aussi, on a connu de tels comportements. Jadis, la haine était plus courante encore, comme la manipulation des médias. L'autre soir j'ai vu à la télé "Monsieur Smith au sénat", un film de 1935 de Frank Capra, très illustratif des mœurs politiques à une certaine époque. Qui est sans doute aussi la notre.
Quelle politique conduira Donald s'il est élu en décembre et assermenté en janvier? Que n'avait-on dit de Reagan lui aussi dégommé par l'intelligentsia et la presse à l'époque. L'acteur de second zone avait tout de même quelque expériences politiques à son actif et s'est révélé plutôt un grand président. Le système américain ne donne pas tous les pouvoirs au président. Donald n'est pas Vladimir.
L'élection de Donald est aussi un échec de Barak. La revanche des petits blancs. Dont nous sommes? A Moscou, Vladimir, à Ankara, Recep, dont les élections ne sont pas démocratiques, s'appuient sur les mêmes fonds xénophobes.
La France, dont le système électoral est excessivement centré sur l'élection du président de la République, verra s’affronter en mai prochain Marine Le Pen et... un inconnu. Le front républicain se reformera. Qui peut dire aujourd'hui que Marine n'a aucune chance?
Christoph Blocher est bien devenu conseiller fédéral, grâce à une formule de composition du gouvernement suisse (qui reste magique), mais il n'a pas accédé à la présidence de la confédération. Les forces qu'on qualifiera encore de démocratiques l'en ont empêché. A juste de titre? Hier soir encore à l'ouverture du 75e anniversaire de Caritas, le fou du roi Lambiel a singé le tribun de l'UDC.
On rappela que le génie suisse réside dans la fragmentation des pouvoirs politiques. Scrutin proportionnel et fédéralisme sont les deux mamelles d'une vraie démocratie (qui reste le pire des régimes à l'exception de tous les autres). Les Etats-Unis sont un Etat fédéral mais ne connaissent pas le scrutin proportionnel.
PS: Alternance! Pour les partisans de Sanders et les jeunes loups démocrates, il vaut mieux se battre dans quatre contre Trump que de se retrouver à devoir assumer l'héritage de Clinton. La tactique politique est parfois cruelle.
Commentaires
Je suppose que vous êtes content de vous ...
Martine, Marie, ou Marine, finalement on s'en fout un peu de comment elle s'appelle vraiment. Ce qui compte, à ce stade, c'est que le nouvel élu de la maison blanche lui a promis de l'aider. On se réjouit d'avance. Et vous devriez aussi, car ce sera une véritable corne d'abondance pour les journalistes.