Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rentrée des classes: tic, tic, tic

Imprimer

agnan.jpgLes Français sont en vacances jusqu'au 31 août, les Genevois et les Fribourgeois jusqu'au 28, les Vaudois jusqu'au 21 (comme Zurich), les Valaisans jusqu'au 17, les Neuchâtelois jusqu'au 14 (les Jurassiens jusqu'au 15 août, férié de l’Assomption oblige)... La rentrée des classes, c'est lundi dans plusieurs cantons dont Bâle et Berne. Champion des vacances d'été les plus courtes, les Argoviens, se contentent de trois semaines, du 16 juillet au 7 août. Ils sont déjà rentrés, si l'on en croit le calendrier officiel des DIP.

Quoi de neuf en cette rentrée 2016, marquée par un quasi plein emploi en Suisse et beaucoup de peurs en Europe?

Du côté de la formation, la société pédagogique romande remarque ce ci: Le rapport 2016 du World Economic Forum place la Suisse en tête de la liste qualitative des systèmes d’enseignement. Les acteurs de l’école dans notre pays peuvent en être fiers, mais pas au prix de leur santé.

Bref, à l'heure de retrouver les terribles, les bavards, les paresseux, les casquettés, les quérulents (mais aussi pas mal d'élèves normaux et de quelques Agnan),  les enseignants sont fatigués. Grave?!

Et les élèves dans quel état sont-ils?

Les profs se plaignent de la paperasse qu'il faut remplir et réclament du temps et des moyens pour y faire face, n'oubliant pas au passage de souligner que ce n'est pas pour eux qu'ils se battent mais pour les élèves. Classique!

A propos de la paperasse, on notera que c'est le prix de la traçabilité que chacun réclame par ailleurs. C'est le prix à payer dans une société où tout le monde réclame des comptes à tout le monde, où plus personne ne fait confiance à plus personne (ou presque), où chacun affirme ses droits et n'hésite pas à requérir des avocats même si ses prétentions sont illégitimes. Forcément chronophage.

Quant aux moyens, ils sont toujours insuffisants et inégalement répartis. Même entre les cantons. Et entre les communes.

Ce qui m'inquiète (mais hélas ne m'étonne pas), c'est le manque  d'imagination et d'ambition de la SPR et de ses fonctionnaires, qui ne semblent toujours pas voir dans les réseaux et les outils connectés des gisements de productivité pour l'apprentissage et la maîtrises des matières, y compris l'acquisition de comportements gagnant-gagnant fondés sur la solidarité et la cohésion (comme dans les courses de relais, d'aviron ou d'autres sports collectifs).

Je découvre avec intérêt que les 8e Assises de la SPR de septembre prochain auront pour thème "A l'école des élèves connectés". La lecture des temps forts de ce séminaire me fait cependant craindre le pire. On est toujours dans le discours apeuré (La socialisation des jeunes dans l’ère cybériste) et on se gargarise de formule («Oui à une société de l’information durable et responsable»). Malheureusement aucun article du dossier n'est en libre accès.

En France, dit Frau-Meigs, un jeune passe plus de mille-quatre-cents heures par an devant ses écrans (contre quelque huit cent- cinquante devant ses enseignants). C’est la deuxième activité des jeunes après le sommeil.

"ça fait froid dans le dos", écrit Georges Pasquier. Ah bon!

Les profs - les institutions surtout - doivent se réveiller. Le fait que l'école soit obligatoire et gratuite est un terrible oreiller de paresse. Jamais les monopoles n'ont été innovants. Ils n'ont cessé de se battre pour conserver leurs privilèges et leur statut.

Au fait tic, ça renvoie à technologie de l'information et de la communication, un concept un peu âgé. Et si le Pokemon go était associé à l'apprentissage.

Quel est l'état des lieux des tic dans le monde pédagogique romand? Combien de canton vont suivre l'exemple de Berne

Genève va se lancer, a annoncé Le Courrier au début de l'été. Le DIP devrait demander 10 millions (dont 4 pour acheter 10'000 tablettes) pour équiper au moins 33'000 écoliers. Quand?

Quant aux collégiens, ils devraient pouvoir utiliser leur propre mobile, dit le quotidien. En fait c'est déjà le cas ici et là, apprend-on sur le site dédié ecolenumerique.  Dans la section à propos de ce rejeton du DIP, dont les animateurs restent anonymes, on mesure combien la conversion est difficile. Citation: "Il apparaît difficile aujourd'hui de nier l'importance prise par le numérique au sein de la société..."

Le web fourmille d'expériences et de bonnes pratiques e-pédagogiques, on peine à y trouver de bons exemples romands. Peut-être sont-ils réservés aux initiés.

Ou alors dans le privé. Une petite recherche (merci Google, merci Bing, merci ecosia...). Hop, on tombe sur ce comte-rendu de l'Atelier Canopé (à propos de sa visite de mai 2014 à l'Institut international de Lancy, qui détaille son concept Apprendre au XXIe siècle):

Depuis 2009, au terme d’une réflexion sur les 21st Century Skills, sur le modèle SAMR ou sur les apports de Ken Robison et David Peat, l’IIL a équipé dans un premier temps les professeurs et les élèves d’IB (Year 12 et Year 13) d’un ordinateur portable, puis à partir de 2011 chaque élève et professeur de l’élémentaire au lycée d’une tablette.

CQFD.

Les commentaires sont fermés.