C'est proprement un scandale! Le Musée d'art et d'histoire n'est l'affaire que de 82'000 électeurs (plus les électeurs étrangers, établis en Suisse depuis plus de 8 ans, dont une majorité risque bien de s'abstenir le 28 février prochain. Et pourtant, comme beaucoup de Genevois, je paie mes impôts en ville de Genève aussi. Je suis donc concerné par l'avenir du MAH. Le Canton vient de décider d'investir dans la nouvelle comédie. Pourquoi ne finance-t-il la rénovation du plus grand musée de Suisse?
Faut-il en déduire que le MAH n'est qu'un musée municipal, une bâtisse sans grâce du XIXe siècle, juste bonne à diviser le pouvoir, qui ne mérite pas de survivre et encore moins d'être rénové à grands frais mais qu'il faut, selon les opposants au projet Nouvel-Jucker-Gandur-Kanaan, conserver sans le défigurer?
On mesure dans cette votation combien l'héritage des frontières communales du XIXe siècle est obsolète et archaïque. Un véritable déni de démocratie donc, dont sont responsables tous les politiciens du Canton incapables depuis une ou deux générations de donner à Genève les habits institutionnels neufs.
Et qu'on ne vienne pas me chanter les vertus de la politique de proximité des communes. C'est une tarte à la crème qu'un Canton aussi petit que Genève, bien géré, peut parfaitement garantir et selon des géographies bien mieux adaptées aux besoins effectifs des habitants.
Toutes les grandes infrastructures culturelles et sportives, dont la responsabilité incombe en principe aux communes, sont gravement atteintes par le syndrome lilliputien. La maison de la danse a été tuée par un référendum radical à Lancy, le stade de Genève construit contre l'avis des communes de Geneve et de Carouge, la nouvelle patinoire (on n'ose pas parler de palais de glace), une nouvelle piscine olympique couverte n'ont toujours pas vu le jour.
Pour en revenir au MAH, je milite pour sa démolition. Ce bâtiment est lourd, pompeux, tout à fait inadapté à une muséographie contemporaine. Mais voilà, à Genève, on est passé maître dans l'art de conserver les traces du passé.
Le projet Nouvel avait un intérêt, celui d'installer un belvédère sur la rade et les toits de Genève. Les fâcheux l'ont rabaissé. Pour gagner des mètres carrés, on va creuser sous le musée. Des travaux coûteux et délicats dignes d'un enterrement. Comme au musée d'ethnographie!
Les opposants n'y ont pas renoncé. En revanche, ils ont proposé une vraie et grande extension des surface du MAH dans la butte de l'observatoire. Ils n'ont pas non plus osé déplacer la station des SIG. Cela aurait été l'occasion pour la régie de participer à la création d'un nouveau musée du XXIe siècle.
Pour couronner ce musée ouvert sur les boulevards redimensionnés (histoire de compenser l'espace vert de la butte), j'ai proposé ici et là d'y bâtir le Palais de glace de Genève (histoire de réconcilier le sport et la culture au cœur de la ville). Une belle patinoire tout en verre. Avec, en prime, le chauffage du musée en récupérant la chaleur des machines à glace.
Je rêve sans doute.
Commentaires
En même temps, si ,à chaque fois qu'une question se pose, on devait venir vous demander votre avis, vous n'auriez plus le temps de vous déterminer... Cela s'appelle la démocratie parlementaire. N'OUBLIEZ PAS D'ALLER VOTER !
Par principe j'aime bien le MAH. Maintenant concrètement je crois que la dernière fois que j'y ai mis les pieds c'était il y a 6 ans.
Donc pour moi comme pour la vaste majorité des votants, ça restera un détail de l'histoire.