Eveline Widmer-Schlumpf aura en décembre achevé huit années de bons et loyaux services au Conseil fédéral. Deux législatures, la durée de vie maximale d'un président en Amérique. Doris Leuthard est d'un an son aînée dans la fonction.

Si les deux femmes - Doris a longtemps été la plus populaire des membres du gouvernement - décidaient de concert de rendre leur tablier de ministre ces prochains jours, elles ouvriraient le jeu d'une saine succession au Conseil fédéral. On parlerait moins de l'UDC et davantage des responsabilités gouvernementales.

Les deux femmes signaleraient aussi que huit ans au pouvoir, c'est bien et que des forces nouvelles doivent être élues. Les derniers à avoir franchi la barre des trois législatures au pouvoir sont, selon Wikipedia, Joseph Deiss, Moritz Leuenberger et Kaspar Villiger.

Eveline Widmer-Schlumpf aura fait du bon boulot. Évidemment ce ne sont pas les banquiers qui vont l'encenser, eux qui ont perdu l'un de leurs principaux atouts dans le commerce de l'argent, le secret.

La suppression du secret bancaire, cette vieille revendication de la gauche, n'est pas le fait de l'ex-UDC devenue ministre PBD, ni d'aucune autre force politique en Suisse. On la doit au besoin d'argent des Etats que la crise de 2007-2008 a saigné aux quatre veines et qui rament pour ne pas démanteler trop vite un des piliers de l'Etat providence, la sécurité sociale, rongée par le prolongement de la vie et l'évolution (coûteuse) de la technosanté. Dimanche soir, Mise au point a relaté les dernières élucubrations en la matière: la vie à mille ans (Excellent sujet pour la prochaine exposition universelle).

Doris Leuthard inaugure ce jour le dernier pont de la "Diametral" zurichoise. Grand bien lui fasse. Ce tronçon (9,6 km entre Altstetten et Oerlikon, construit à 58% sous terre, en six ans, pour 2 milliards de francs) relie Cointrin à Kloten sans que les trains ne doivent plus rebrousser chemin à la Hauptbanhof de la Swiss Downtown pour rejoindre ce qui fut un temps Unique, a été bâti parce que les Zurichois l'ont voulu et l'ont préfinancé, en attendant que Berne ne l'inscrive dans sa planification. N'est pas capitale qui veut.

A Genève, qui s'engage dans un RER à rebours du bon sens, Anne, du haut de sa tour Baudet, ne voit point poindre de pont ni de tunnel en travers du lac. Il est temps de changer aussi de ministre des Transports.