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Des médias de bonnes nouvelles

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Donnez-nous des bonnes nouvelles! L'antienne est récurrente depuis que la presse existe. Il est vrai que le journal ne reflète que rarement la réalité de la vie qui va. Jamais d'info sur les trains qui arrivent à l'heure, les quelque 500'000 va et vient quotidiens - presque sans accidents - des travailleurs de et vers Genève, des 95% de la population active qui toujours à Genève a un emploi, des vieux qui vieillissent toujours plus vieux, des gens heureux, les gens heureux n'ont pas d'histoire donc pas de quoi remplir les journaux.

Mais, mais, mais...

Mais les gens en ont marre des breacking news, du bruit de l'info en continu, des images en boucle, des directs sans filtre. Et puis, à Genève, 41% des gens sont étrangers et n'interagissent donc pas avec la politique locale ou nationale. Et si l'on y inclut les frontaliers et les abstentionnistes, seuls 20% des gens suivent l'actualité politique.

Faire un journal de bonnes nouvelles ne revient pas à copier TF1 qui, à 13 heures, égrène le chapelet des traditions locales, mer, montagne, campagne, ou à singer l'émission des Racines et des ailes ou encore Passe-moi les jumelles. Encore que. Si les chaînes diffusent ces émissions, c'est qu'il y a un public.

Faire un journal des bonnes nouvelles réclame sans doute plus d'inventivité, des choix d'angle, mais aussi de service. Un journalisme sans doute plus exigeant que le compte-rendu même critique et lesté d'une conférence de presse ou l'interview même fine d'un people d'ici ou d'ailleurs.

Ce soir, au 19,30, Jamel Debbouze a pris Darius au piège de la mauvaise nouvelle. Profitant du score du FN aux départementales, le journaliste lui a demandé ce qu'il faut penser du quart des Français qui avait voté pour Marine. Jamel a pris son temps et a dit: Trois..., trois quarts n'ont pas voté pour elle, ça compte non? Trois quarts qui peuvent dire au quart restant pourquoi il se trompe. C'est ce renversement de perspective peut-être qu'il faut tester davantage.

Ce mardi 31 mars, Serge Dal Busco va rendre public ses premiers comptes d'Etat. Le bénéfice sera sans doute important grâce au contribuable d'Anières et la classe politique va se chamailler pour savoir qu'en faire. Mais saura-t-on combien d'élèves ont passé l'année avec succès grâce au travail des enseignants? Saura-t-on combien de chômeurs ont retrouvé un travail en 2014 et combien ce retour à l'emploi aura rapporté à l'Etat? Combien de jeunes aura-t-on dissuadé de se droguer, de boire ou de fumer grâce à la politique de prévention? Combien d'heures de travail ont aura récupéré grâce à la politique de mobilité? Dira-t-on combien de prestations ont a pu être livrées aux enfants alors que leurs parents ne paient que la cotisation fiscale minimale de 25 francs?

Réponse demain... peut-être!

En attendant, HuffingtonPost a ouvert un fil de bonnes nouvelles. En anglais aussi bien sûr. Et en allemand.

Commentaires

  • Une amie d'adolescence a créé "Le Journal des Bonnes Nouvelles", sur Canal+ Pologne il y a une vingtaine d'années.
    Elle ne donnait que les nouvelles positives et optimistes. Le problème, semble-t-il, c'est que comme on dit à Hollywood, "Drama is conflict". Si tout roule sans suspens et sans mort ou catastrophe, les gens se lassent vite. Peut-être parce que cela leur permet de se dire qu'au fond, cela pourrait être pire et qu'il y en a de plus mal lotis qu'eux...

  • C'est marrant. Vous écrivez "breacking" news, ce qui est fautif, du point de vue de l'orthographe, mais révélateur. Cette expression, que l'on ne peut traduire en français, sauf erreur, me paraît emblématique de l'agression quotidienne d'un système de pseudo-information, dont personne ne veut. Que tout le monde subit. Et qui, tout bien considéré, met en place un dispositif culturel totalitaire.

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