Étrange formule de David Hiler qui s'est confié au journal Le Temps, la semaine passée: "Le canton entre dans le triangle des Bermudes".
Une zone dangereuse que ces Bermudes, mystérieuses même, où des navires et des avions se seraient perdus en nombre, faute d'y avoir trouvé des vents et des eaux favorables. Cependant, dit Wikipedia, selon un rapport du World Wide Fund for Nature en 2013, le triangle des Bermudes ne fait pas partie des 10 endroits les plus dangereux pour la navigation.
Bermudes donc. Quelles sont ces pots au noir qui plombent le navire cantonal? Et David Hiler, dont le col était ouvert et la mise approximative bien avant que le Grec Alexis Tsipras, qui ne veut pas payer ses dettes, ne remette cette mode à la mode, n'a-t-il pas contribuer à créer les Bermudes genevoises?
Le renflouement de la caisse de retraite des fonctionnaires crée quelque 170 millions de dette supplémentaire par année jusqu'en 2050 et plus.
Le projet SCORE, qui devait être sur les rails au moment où le géant vert passait le témoin à son successeur aux finances du canton, s'avère une belle pomme de discorde.
La dette de l'Etat que David Hiler n'a pas fait bouger en huit ans de pouvoir alors que la conjoncture était bonne - tout est relatif - et que Broulis - tiens ça sonne grec - réduisait celle des Vaudois à presque rien.
La réforme de la fiscalité des communes qui n'a été qu'un emplâtre de plus sur une mécanique toujours aussi complexe.
La réforme des entreprises qui a permis au roi David de se faire valoir avec un seul chiffre, le chiffre 13%, alors, rappelle-t-il au Temps, que les experts fédéraux préfèrent 12%. Et ce petit coup de jarnac en évoquant désormais un taux de 14%, donnant ainsi son nihil obstat à un taux que la gauche va adopter dans les débats à venir.
Il est vrai que le ministre a introduit les normes IPSAS dans la comptabilité cantonale. En fait, il en avait bien besoin, car elles lui ont permis de revaloriser les actifs de l'Etat et donc de rendre plus présentables son endettement aux yeux des inspecteurs S&P.
Il a aussi engagé l'Etat sur la voie des budgets par programmes et par politiques. Un beau projet que je soutiens, mais qui risque bien de s'arrêter en chemin. Il faut aller plus loin, oser comparer les prestations publiques, en composition et en qualité, à des prestataires publiques et privés comparables.
Commentaires
Etonnant, en effet ! Après avoir joué les grands illusionnistes lorsqu'il était au Conseil d' Etat, nous annonçant, communiqué après communiqué, que tout allait bien (ou du moins pas si mal), voici une déclaration bermudienne stupéfiante ! Bon, ce n'est pas très original, Mme Calmi-Rey nous avait aussi annoncé la magnifique embellie des finances genevoises avant d'être élue au Conseil Fédéral. Alors, si nous devons crever par faute d'argent à Genève :) voici la priorité: aidez les enfants ! Cela veut dire les nourrir, les loger et les instruire (poil à construire). Bien à vous.