Il y a sur le Net et dans Wikipedia en particulier des articles entièrement consacrés aux dates. Les événements, les découvertes, les inventions, les créations, les prix de ci et de la, les morts en et les nés en. Beaucoup y sont retombés. Dans le néant... Combien des citations de l'année qui s'achève connaîtront un tel sort ?
Nous avons passé une année tranquille. Sans conflit entre les États ni redécoupage majeur des frontières politiques. Certes, il y a eu la Crimée. Il y a la Somalie que tout le monde a oublié. Quelques énervement en mer de Chine. Un référendum perdu en Écosse et avorté en Catalogne. Pour le reste, les frontières héritées de 1814, de 1914 et de ses conséquences, dont la deuxième guerre mondiale et ses conséquences, notamment la décolonisation - tous issus des effondrements successifs des empires napoléonien, ottoman, hitlérien, japonais, anglais et français - n'ont plus beaucoup pas bougé, exception faite de l'effondrement plus récent de l'empire soviétique.
Que retiendra-t-on de 2014?
Confrontée à 1814, remodelage de l'Europe, et à 1914, début d'une guerre mondiale terrifiante et qui, un siècle plus tard, paraît tellement absurde, 2014 est bien pauvre en événements historiques.
Les menaces (pour commencer avec ce dont on parle le plus, ainsi fonctionnent les médias qui relayent et analysent bien davantage les accidents de la vie, que son continuum), les menaces donc ne sont plus ou presque plus de nature nationales. Certes il y a la Russie et sa volonté de recouvrer son rang et de pisser sur sa zone d'influence direct. Rien de bien nouveau.
Si Obama a pu soudain apparaître comme le bienfaiteur de Cuba, c'est que, durant 50 ans, les Américains ont tenu l'île rebelle sous leur botte. Certes, il y a la Chine et sa domination sur le Tibet et d'autres provinces, qui n'ont pas d'ambassadeurs aussi charismatiques que le Dalai Lama, et la mer de Chine, sursauts nationalistes et révolutionnaires, qui ignorent le vrai poids de l'empire du milieu. Un poids économique. Non plus comme producteur de biens, bientôt de services, mais comme consommateur géant et glouton des biens et des services du monde entier.
The Economist, que j'ai déjà cité, nous livre un condensé de ce que peut être ce marché milliardaire, qualifié d'empire of the pig. Le porc est un des mets phares de la cuisine. Les Chinois raffolent de la bête, de la tête aux pieds. Cependant, ils ne sont plus capables de nourrir les quelque 500 millions de cochons qu'ils élèvent chaque année et vont quérir dans ce qui était naguère le tiers-monde les terres pour y cultiver du soya et du mais. Mais pas seulement, nous apprend l'article, en rachetant en 2013 une grand de l'agroalimentaire américain, Smithfield Foods, la Chine est devenue propriétaire de milliers d'hectares dans le Missouri et le Texas. Autres conséquences qu'on imagine, les risques d'épidémie combattus à coups de rations additionnées d'antibiotiques et l’élimination du lisier de porc est un casse tête et les effets de cette pullulation porcine non négligeables sur le réchauffement climatique.
Une menace, un événement à retenir?
Rien à voir avec la guerre de 14 ni avec le Congrès de Vienne.
A suivre...