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Google et l'Evangile selon Saint Mathieu

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economist google.jpgGoogle, une multinationale américaine qui comme la plupart de ses copines est passée maître dans l'art de faire thunes avec rien et d'échapper au fisc. Enfin pas tout à fait rien, sa matière première est celle des clercs, écrivains, communiquants et autres journalistes, sauf que Google ne noircit plus des tonnes de papier qui filent aussitôt dans les poubelles, finissent sous le pilon ou s'empoussièrent dans le meilleur des cas sur les rayons de nos bibliothèques.

Google permet à nous autres simples quidams, c'est son cœur d'affaires, d'aller piocher gratuitement des infos partout dans le net. 68% des Américains et 90% des Européens l'utilisent. Une domination qui effraie. Il s'est trouvé une majorité la semaine passée au Parlement européen pour casser ce qui a le goût et la saveur d'un joli monopole, comme les Américains ont cassé en 34 morceaux le monopole de la Standard Oil il y tout juste un siècle.

Et c'est là qu'entre en scène Saint Mathieu.


C'est l'hebdomadaire The Economist qui cite le pieux évangéliste et cette phrase tombée de la bouche de Jésus, Dieu pour les chrétiens: À ceux qui ont, il sera donné, à ceux qui ont peu, il sera enlevé.

C'est nous explique le magazine anglais le 11ème commandement des affaires sur le net en ce début du XXIe siècle. L'effet réseau favorise en effet outrageusement le premier, en ce sens que l'internaute producteur de contenu tire un avantage que toujours plus d'internautes producteurs de contenu utilisent les mêmes routines. Les petits qui rêvent d'être grands et de dominer le monde comme les grands qui dominent déjà un domaine courent pour être le premier. Facebook, eBay, Amazone, Twitter et Cie. Aujourd'hui Uber...


Faut-il donc casser ces ogres? Non plaide le magazine. Car ces ogres, aussi grand soit leur appétit, ne sont au fond pas vraiment des monopoles au sens de Standard Oil. Et ce pour deux raisons. Google ne vend rien, il donne accès. Quant à ses clients les publicitaires qui le font vivre et prospérer, ils ont le choix de contracter avec le moteur de recherche mais aussi avec plein d'autres acteurs sur le marché.


Le second argument tient au fait que le meilleur ou le premier ne peut guère empêcher un compétiteur plus futé d'entrer dans la danse et de le dépasser. Ce fut le cas de Facebook qui ne fut pas le premier réseau social à se lancer - MySpace était alors au faite de sa gloire - mais manifestement le plus performant.  Et que le danger dans ce cas, n'est pas tant la position monopolistique que le risque d'abus des données que nous livrons les yeux fermés ou presque à nos ogres préférés. Rien à voir donc dans le cas de Google avec les tentatives de Microsoft qui avait voulu imposer Explorer pour mieux tuer Netscape.


The Economist précise d'entrée de jeu qu'Eric Schmidt, le patron de Google, est membre du conseil d'administration de la société propriétaire du magazine. 


Une exception toutefois à cette règle du premier qui capte tout, comme un trou noir, jusqu'à la lumière même. Apple et ses iphones, clair numéro 2, derrière les machines sous Android. Une fois de plus, rapporte Business Insider au lendemain du Black Friday, les possesseurs des engins tournant sur iOS achètent trois fois plus que les Android, ce qui continuent de maintenir le petit Poucet en tête des entreprises les plus profitables et incitent les développeurs d'app à produire pour iOS où leurs œuvres acquièrent plus de notoriété.

Commentaires

  • Si tu as tu auras plus encore autrement on t'ôtera même ce que tu ne possèdes pas s'observe notamment en la diminution des acquis sociaux où telle personne croyant pouvoir compter sur ce pourquoi elle a cotisé ou a payé des primes, ce sur quoi elle compte voir arriver puisqu'en toute légalité, "imposé" (LAMAL, par exemple) qui plus est lui appartient apprend que par/pour facteurs divers le montant concerné qui lui revient de droit ne lui sera en aucun cas versé.

    Acquis sociaux, respect de la personne (y compris non fortunée) désormais par pressions UE et mondiales diminuant comme peau de chagrin en attendant, états disloqués de façon technique rigoureuse digne, bienheureuse gouvernance mondiale...

    "Que voulez-vous, c'est le changement, tout change": en bien...?!

  • Puisque vous mentionnez le mastodonte Californien, ne voudriez-vous pas vous atteler à un article de fond qui reprendrait tout ce que vos collègues éludent sciemment et systématiquement :
    - Uber n'offre aucune valeur ajoutée au transport de personnes. Comme My Space, les centrales de taxis offrent depuis longtemps la possibilité de commander un taxi avec une application et bien plus encore.
    - Uber ne dispose pas de back office et ne peut traiter de commande préalables, de facturation mensuelle, de recherche de chauffeurs ou d'objets
    - Uber indemnise ses chauffeurs dans un premier temps et perd donc de l'argent pour mieux phagocyter l'industrie du taxi. D'une part pour atteindre le niveau critique de chauffeur qui permettrait de répondre dans des délais raisonnables, mais surtout pour s'aligner sur les tarifs. Lorsque ce but est atteint, comme à Santa Monica (CA), la subvention tombe et le prix de course baisse à un tel niveau que les chauffeurs ne peuvent plus en vivre.
    -Uber ne communique pas ses chiffres, mais parle d'un essor exponentiel. Traduire : Nous n'avons pas assez de chauffeurs actuellement pour vous servir dans des délais raisonnables, mais ça ne saurait tarder. Alors nous vous donnerons nos chiffres.

    Il y aurait tant à dire, mais aucun journaliste ne semble se préoccuper d'informer. Au contraire, on a le sentiment que pour la presse, Uber est le sauveur d'une industrie sclérosée.

    Ce qui se cache derrière, c'est surtout des profits énormes sans valeur ajoutée, sans service. Le Chaos programmé pour engraisser des actionnaires.

  • Quand j'étais petite, il y a tellement de dizaines d'années, je me souviens très bien des factures payées et classées. A la fin de chaque année, une fois les impôts payés, et quelques modestes "aumônes offertes",une "somme d'argent" était mise de côté afin de faire face à des moments difficiles, surtout en ce qui concernait des accrocs de santé, et puis, en ce temps-là déjà, l'école coûtait: une course scolaire, une livre recommandé.
    L'argent "mis de côté" ne signifiait pas avoir une "compte en banque". Nous ne connûmes la banque que lorsqu'il fallut emprunter des sous, pour payer une caution d'autres personnes!
    Mais il me semble que, de nos jours, le mot "argent" pollue la pensée. Il je voudrais avoir encore l'énergie d'écrire des poèmes inspirés par le beau, le bien, le bon... rien d'autre.

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