On devrait toujours lire les rapports de la Confédération. Dans moins de deux heures, quand on connaîtra le résultat du vote sur la traversée de la rade, l'étude préliminaire que Berne a publiée le 21 mars 2013 sur la résorption des bouchons à Genève va sans doute revenir sur le devant de la scène. [à télécharger ici]
On y trouve la réponse à la question pourquoi Berne - du moins ses experts - ne veut pas de la traversée du lac et privilégie la création d'une voie supplémentaire dans chaque sens sur l'autoroute de contournement que Christian Grobet et ses experts d'alors avaient sciemment sous-dimensionnée.
La raison principale tient au fait que l'autoroute de Genève sert surtout à ceux qui travaillent et viennent travailler à Genève. Le trafic de transit ne compte que pour 15 malheureux petits pour cent, hors grands rushes des vacances. L'autre raison tient au fait que la zone de Meinier est qualifiée de tabou en raison de sa valeur naturelle, que la traversée ne résorberait pas le bouchon de Vernier et qu'elle coûte trop chère.
On découvre donc que dans ce beau canton liliputien la sauvegarde du castors l'emporte sur la quiétude des habitants, puisque faute d'un réseau routier adapté à la croissance de la population du bassin genevois, on pense que la percolation du trafic par le moindre chemin et au travers du moindre hameau vaut mieux que de déranger nos amis bâtisseurs de barrage et de terriers au bord de l'eau.
Dans ce rapport, une autre chose frappe. L'absence de la France voisine. Berne ne pense la circulation genevoise que dans la limite des frontières de 1815. C'est frappant à la lecture des cartes. C'est évident à la lecture du texte. Alors qu'on s'appuie sur le projet d'agglomération du Grand Genève, on ne tient absolument pas compte des immenses réserves écologiques qui sont aux portes du canton, à commencer par ses frontières naturelles, les Voirons, le Salève, le Mont Sion, le Vuache et le Jura.
Mais ça ne compte pas, les futurs parcs de Genève que de braves paysans entretiennent ne doivent pas être traversée par le trafic. A suivre. Le rapport mérite d'être lu et repenser dans la véritable dimension du Grand Genève, sans aller jusqu'au dimension lémanique dont rêve quelques géographes bien en chaire.
Voilà les variantes que Berne a étudiées. Aucune ne figure la traversée de la rade.
Et les quatre variantes étudiées. Seul l'élargissement a été retenu.