Le père de Swissmetro s'est donc enfin converti aux bons vieux rails du XIXe siècle. Le rêve du métro souterrain dans un tube à vide ayant été repris par l'Américain - mais dans un tube posé sur des piliers (bien moins cher à construire et bien plus facile à secourir en cas de défaillance) - le voilà renvoyé au XXIIe siècle peut-être pour la Suisse. Vive donc la deuxième ligne sur le plateau suisse de Genève à Zurich plus ou moins le long de l'autoroute À 1, mais en passant par Payerne, nécessairement, où se bâtit le futur aéroport spatial de la Suisse, lequel sera à 20 minutes de GVA (Genève Voltaire aéroport) et à 45 minutes de Kloten.
Malheureusement, comme pour le CEVA, la Suisse officielle a pris la mauvaise voie, celle du tracé de 1912 pour le RER genevois, lequel ne relie donc correctement ni l'hôpital, ni la couronne de cité, de Veyrier Carouge à Plan-les-Ouates, Bernex-Onex, Vernier et Cointrin-Gd-Saconnex, celle de la troisième voie le long de la ligne CFF de 1870, où jamais on ne pourra en construire une quatrième sauf à l'enterrer sous les deux ou trois autres. Compte tenu du nombre de gares traversées et de l'urbanisation environnante,impossible sur ce ligne première de faire circuler un train à plus de 200 km/h
Et on ne parle pas des budget. Toujours selon The Economist, les 550 km entre Golmud et Lhasa aurait coûté 4 malheureux milliards de dollars. La liaison Lhasa Chengdu promise pour 2020 est budgétée pour 20 milliards de dollars pour 1900 km... Il est vrai que le terrain et le déplacement des populations n'est ni un problème démocratique ni un obstacle financier.
Le père de Swissmetro nous promet lui les 65 km qui séparent Cornavin de Lausanne centre pour 2 milliards de francs. Soit il nous trompe, soit on ne comprend pas bien comment les 11 km du CEVA entre Cornavin et la frontière du côté d'Annemasse ont pu être devisés a près de 1,5 milliard de francs.
Commentaires
Il y a me semble-t-il une confusion, dont je ne trouve pas l'origine. L'initiateur du Swissmétro est très clairement l'ingénieur Rodolphe Nieth, qui était encore employé des CFF, en charge du raccordement de l'aéroport de Cointrin, lorsqu'il a rendu publique son idée. Il a trouvé des appuis importants à l'EPFL, le professeur Marcel Jufer, puis le professeur Jacques Neyrinck, tous deux professeurs en électricité. Monsieur Mange est certes comme eux professeur d'électricité, mais n'a pas, à ma connaissance, rallié la cause de Swissmétro.
Pour ce qui est des coûts, voici quelques éléments d'appréciation:
1. Le groupe Mange a annoncé l'ordre de grandeur du coût de 4 milliards.
2. Le projet de ligne nouvelle rejoint la ligne actuelle à Bussigny, avant Lausanne. Sa longueur est de 54 kilomètres.
3. La construction d'une ligne nouvelle le long de l'autoroute, en grande partie en rase campagne, a peu à voir (c'est une litote) avec celle d'une ligne à travers un centre urbain densément construit.
4. Les 11 km du CEVA sont presqu'entièrement souterrains. Sur les 54 km de la ligne nouvelle, 27 km seront à l'air libre.
5. Le CEVA comprend la construction de 6 gares, en plein milieu urbain. Le projet de ligne nouvelle entre Genève et Lausanne n'en propose aucune.
Le lecteur particulièrement intéressé trouvera un tableau de calcul des coûts en page 31 du rapport publié à l'adresse suivante:
http://www.citrap-vaud.ch/wp-content/uploads/2013/02/LNGe-Ls.pdf