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Les cigales genevoises et les fourmis vaudoises

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Chacun est dans son rôle ce matin en page 3 de mon quotidien favori. Sous le titre citation: "La baisse de la fiscalité doit profiter à toute la population (de gauche)" notre maire de Genève, la socialiste Sandrine Salerno, surfant sur, dit-elle, une bonne idée du gouvernement vaudois, propose qu'en contre-partie de la baisse d'impôt dont les entreprises vont bénéficier d'ici 2020, elles s'acquittent de quelques charges sociales nouvelles: subsides aux crèches, prise en charge d'une partie de l'assurance maladie, financement d'un fonds pour mettre les chômeurs plus vite à la retraite.

De son côté, le président du Conseil d'Etat, le libéral-radical François Longchamp, rappelle qu'il ne faut pas se tromper de combat. Si Genève envisage de baisser les impôts des entreprises, c'est pour que toutes soient traitées sur un pied d'égalité, but que partage évidemment la socialiste, mais surtout pour que Genève ne voit pas le quitter ces sociétés internationales qui font leur bénéfice ici sans y produire un iota de marchandise ou de service, mais qui financent l'Etat et créent des emplois souvent bien payés, ce dont profite Genève, car ces travailleurs sont taxés, eux, comme tout le monde.

Et comment se fait-il que Vaud dont le grand argentier est tout aussi PLR que notre PLR genevois ait eu cette idée d'appeler les entreprises au bassinet? Pas sûr que ce soit son idée. Il se trouve que le gouvernement vaudois est à gauche et que le bon ministre Broulis a réussi dix ans durant à convaincre ses collègues avec la pression d'un parlement de droite que le remboursement de la dette était mère de toutes les batailles. Et il l'a fait.

Le canton de Vaud est sans dette ou presque. Le canton de Genève va creuser la sienne chaque année jusqu'en 2052 pour renflouer la caisse de retraite des fonctionnaires (quelque 140 millions par année).

Comment Broulis s'y est-il pris?
En adressant notamment une facture sociale aux communes qui paient donc une partie des politiques en faveur des démunis et autres bénéficiaires de la solidarité publique, lesquelles politiques sont bien moins généreuses qu'à Genève.
En affectant les recettes fiscales à des réserves non pas conjoncturelles mais qui ont servi directement à rembourser des dettes.
En tenant aussi serrées, les brides de l'investissement public.
En étant moins libéral que ne l'a été Genève dans la recapitalisation du fonds de pensions des personnels de l'Etat.
En embauchant moins de fonctionnaires par Vaudois qu'il y en a par Genevois.
En fixant des normes moins élevées pour la création des crèches.
...

Il y a un point où Broulis n'a pas (encore?) réussi à distancer Genève, le montant des cotisations à l'assurance maladie. Il faut sur ce point que les deux cantons s'accordent pour se contenter que d'un seul hôpital universitaire et sans doute aussi plus que d'une seule université. Mais nous sommes sans doute encore bien trop riches non pour y songer, des projets ont existé, mais pour les réaliser.

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