Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ce qui manque aux "Suisses"

Imprimer

les suisses.jpgFinalement j'ai visionné jusqu'au bout, parfois distraitement, le premier des quatre épisodes "Les Suisses". Objet phare, mais non identifié, du mois identitaire que nous propose ou nous impose, comme cette horrible pub pour une voiture hivernale, notre bien aimée chaîne de télévision publique.

Je m'attendais à une fresque épique, on nous a servi un brouet didactique qui répète une énième fois que Tell n'est pas, Morgarten sans doute non plus, le pacte de 1291 pas davantage, bref, comme l'avait déjà dit Ben lors l'exposition de Séville, la Suisse n'existe pas. What else?

Le débat qui a suivi en a souffert. En quoi la lutte du Schwyzois Stauffacher, premier des mecs dont la RTSUne nous narre l'action, nous importe-elle aujourd'hui, sinon par les mythes qu'elle a enfantés et continue de nourrir? Symbole de liberté "Les Suisses"? Foutaise a dit le Franco-Suisse et donc vrai Genevois Jean-Luc Bideau? Symbole d'unité nationale? Foutaise encore, les confédérations de l'époque étaient nombreuses, occasionnelles et limitées dans le temps. Symbole d'intérêts bien compris? Sans doute, l'accord avec le bailli représentant le Habsbourg ressemble fort aux Bilatérales... Le commerce oui, les juges étrangers en nos vallees non! Symbole de cohésion et de solidarité nationale? Contre l'adversité sans doute.

Tout cela transparaît en filigrane. Les épisodes suivants, plus proches de nous dans le temps, mais qui n'ont pas forgé moins de mythes, nous en diront plus.

Ce qui a manqué au premier épisode, c'est un peu plus de crasse, un peu plus de neige, la misère aussi et cette lenteur du temps qui passe et que les cinéastes ont tant de peine à restituer. L'église est presentée sous son pire aspect de propriétaire cupide et de pouvoir d'exclusion. Elle était aussi force de consolation, chemin de salut et lieu de solidarité.

Quant au panel des invités. Sans doute trop genevois. Au point que le subtile zurichois Hans Fehr a pu sans peine glisser son bon sens dans le débat. On a tous quelque chose d'UDC en soi.

Commentaires

  • "Sans doute trop genevois." Le fond a été atteint quand une prof genevoise a déclaré que c'était normal qu'on n'enseigne pas l'histoire suisse, les histoires de fromagers étant inintéressantes. Ce que les gens voulaient, c'est des histoires de princes et de princesses.
    Je me pince encore maintenant pour me demander si je n'ai pas cauchemardé ?

  • Si j'ai bien compris, ces émissions consacrées à la Suisse consistent à nous expliquer que depuis la nuit des temps elle ne comprend aucun aspect positif, n'a aucune spécificité à valoriser et qu'il faut rire de ces mythes qui ne cachent que son vilain intérêt économique... qui perdure aujourd’hui.
    Nous sommes à l'époque où on "déconstruit".
    Triste époque...

Les commentaires sont fermés.