Je feuillette Flipboard où j'ai épinglé quelques sites, blogs et autres productions de la si vaste infosphère en ligne. Je tombe sur The Tweeted Times - un journal automatique - du blogueur Lyonel Kaufmann sur ce papier du Monde. Il récapitule les charrettes que les médias français annoncent. Près de 1500 postes supprimés sans compter les pigistes et autres occasionnels.
La fin de l'article me renvoie sur Miroir, un nouveau site d'information lancé à Dijon par des rescapés de Dijonscope, un journal en ligne qui n'a pas trouvé les thunes pour survivre. Il n'y a pas que les imprimés qui souffrent.
Leur plan éditorial se réfère à la charte des slow médias concoctée en Allemagne. Je connaissais le slow Food, pas le slow médias, mais à la lecture de cette charte, je reconnais les idéaux des gens de la Cité ou de La Couleur des jours. Un idéal qui répond surtout à un impératif celui du slow money, quand on n'a pas de thune on adapte sa formule
"Entre concept et mouvement, le Slow media affirme, selon Wikipedia, qui selon un retweet du même Kaufmann perd des contributeurs, que la presse n'est pas une production comme une autre, que la qualité et l'intérêt du journalisme peut passer par le fait de prendre le temps, dans le choix et le traitement des sujets, et nécessite un processus de création/production qui replace au centre du travail du journaliste le projet de la presse." Mais pourquoi diable cette revendication serait plus importante pour un journaliste que pour un enseignants, un artisan, un commerçant ou un avocat. Verra-t-on demain fleurir des chartes du slow law, du slow teaching, ou du slow market?
Une charte affirme ce que l'on veut être. En creux, c'est-à-dire en non dit, elle dit ce qu'on ne veut pas être. Doit-on aussi considérer que les fast média sont dans ce "en creux"? Voyons le 14e et dernier principe:
14 – LES SLOW MEDIA CHERCHENT LA CONFIANCE ET ONT BESOIN DE TEMPS POUR DEVENIR CRÉDIBLE. DERRIÈRE LES SLOW MEDIA IL Y A DES HOMMES. ET CELA SE RESSENT.
Faut-il lire en creux que les média qui ne sont pas slow ne sont pas faits par des hommes ou du moins que cela ne se ressent pas? Faut-il dire "en creux" que les média non slow ne cherchent pas la confiance, mais alors pourquoi les gens continuent-ils de les lire? Par pure distraction?
Commentaires
J'aime bien votre dernière question. Vous trouverez la réponse facilement en faisant l'exercice de sevrage. Commencez par une semaine sans news. C'est peut-être un peu court pour se désintoxiquer, mais vous aurez déjà des éléments de réponse.