Les communes sont-elles satisfaites du remède Longchamp pour résoudre la crise du logement? On n'en sait encore rien. Elles ont gagné du temps. Le Conseil d'Etat a sorti quelques projets du plan directeur 2030, en a étalé d'autres, bref à coupé la pilule en morceaux pour mieux la faire avaler.
Il a ajouté à sa démarche ni hausses d'impôts ni baisses des prestations proclamée au début de la législature un puis-puisme final: d'abord quelques immeubles à Vessy et à Ambilly et aux Cherpines et au PAV - tiens on ne parle plus des 15000 logements qui devraient s'y bâtir - puis on verra. Simple bon sens, le plan directeur actuel n'a-t il pas été révisé une ou deux fois depuis 2001?
Bien peu nombreux sont ceux qui ont pu ingurgiter le gros document rendu public mecredi après-midi. Et à part Envie Genève qui franchement est juste de la confiture pour faire avaler la pilule, seul le résumé des réponses faites aux communes présente paraît nouveau. Ce n'est pas rien.
Quant à la méthode Longchamp qui semble faire l'unanimité, on ne voit pas bien comment le magistrat, projeté l'an dernier dans le chaudron du Grand Genève, aurait pu faire autrement que de stopper le processus de validation et passer par une nouvelle étape de concertation.
Nouvelle car voilà bientôt 10 ans que Cramer a lancé ses tables rondes transfrontalières, ouvertes alors à la société civile. Des efforts considérables, des samedis entiers passés penchés sur des cartes et des concepts du meilleur développement durable et ecocompatible de ce qui n'était pas encore le Grand Genève. Mais peu d'élus des communes genevoises et moins encore de députés y ont participé alors. Résultat ce sentiment général que le bébé engendré dans ces ventres de concertation, fortement encadrés par les sages-femmes et les obstétriciens du territoire n'est pas le leur.
Aujourd'hui le temps presse soudain, le bon docteur Longchamp à consulté, la loi donne six mois au Grand Conseil genevois pour valider le PDCn 2030 sous forme d'une résolution qui ne pourra pas être contesté par un référendum. C'est d'ailleurs la raison du silence des maires. Paroles, paroles, comme chantait Dalida. Ils savent que cette étape peut toujours promettre la lune. Leur population conserve de vastes pouvoirs de blocage. A commencer par le plus sournois, les Genevois ne croient plus au dieu croissance.