Je ne voulais pas commenter ce dimanche électoral sans véritables enjeux. Cependant une phrase du communiqué du MCG a attiré mon attention. "A l’heure où nous rédigeons ce communiqué, le MCG a obtenu 3341 bulletins et le PDC seulement 2464!" Certes. Sauf que le MCG a perdu plus d'électeurs ce dimanche que le PDC par rapport à l'an dernier. Le MCG ne présentait pas de candidat dans la course à la succession de Pierre Maudet à la Mairie de Genève. Et l'UDC Eric Bertinat n'avait pas hésité à critiquer Eric Stauffer, ça a laissé quelques traces. Le bloc nationaliste ne rassemble que 19,8% des bulletins ce dimanche contre 23,6% en mars 2011.
Je sais que la comparaison avec les élections communales de 2011 est bancale. La gauche n'était représentée au scrutin partielle de ce dimanche que par une candidate atypique - Salika Wenger - soutenue par l'une seulement de ses quatre composantes. Bon nombre de socialistes, de Verts et d'électeurs de Solidarités sont donc restés sous la couette.
Reste que le constat du MCG à propos du PDC interpelle. Surtout quand on considère le score des Verts libéraux. Alors que 10'000 électeurs manquent au compteur ce dimanche par rapport au 13 mars 2011, les Verts'lib parviennent à augmenter le nombre de leur bulletin de 38%. Pas mal.
Le PDC, qui s'enchante ce soir, après 22 ans d'absence, de placer un des siens dans un des cinq fauteuils de la Mairie de Genève, a perdu plus de mille bulletins par rapport à mars 2011, un recul de 41%. Barazzone n'a donc pas réussi à enrayer l'érosion continue de l'électorat PDC. Le recul du nombre des listes PLR est plus grand encore (-59%), sans doute la rançon des déçus de la stratégie peu lisible des caciques du PLR qui ont offert le siège de Maudet à un PDC. Des caciques qui doivent rire ce soir à l'idée d'avoir refiler la Ville au PDC. C'est de toute manière la gauche qui gouverne. Voilà le PLR libre d'y jouer le grand jeu de l'opposition lui qui domine le Palais de Justice, le gouvernement cantonal, les Hôpitaux et les SIG.
Barazzone doit donc son élection au PLR. Il sera sans doute aux ordres. Il doit aussi son succès à la liste de traverse "Faisons progresser Genève". Elle rassemble plus d'électeurs que la liste du PDC lui-même? Qui sont ces électeurs? Des socialistes, des Verts, soucieux de faire obstacle à Bertinat, les derniers PDC sociaux pour qui le mot progressisme ne doit pas forcément rimer avec libéralisme?
On s'interroge aussi sur ces électeurs qui ont choisi la liste Entente. Qui sont-ils? Quels bulletins choisissent-ils par ailleurs? Des indépendants, des hors partis soucieux désireux qu'un magistrat de droite participe à l'Exécutif de la ville?
PS: Ce soir Didier Bonny se demande si Google n'a pas percé le secret du vote par correspondance. Il a reçu une alerte qui lui a révélé les résultats 12 heures avant l'ouverture des urnes. Pas de mystère, les résultats si bien évalués viennent du sondage qu'a lancé la Tribune sur son site le 30 octobre
Commentaires
Comparaison n'est pas raison.
L'élection de 2013 va se jouer au centre et le PDC sera là.
Barazzone n'est pas un candidat aux ordres du PLR comme le PDC n'est pas aux ordres du PLR.
Pourquoi toujours cette rogne contre le PDC.
Vous préférez un Etat MCG, C'est vrai cela fait plus vendre les journaux.
.. ce sera donc aux prochaines élections que le PDC va prendre!
n'est-ce pas le PDC de PF Unger qui a nommé cet élu français conseiller général, au CA des HUG?, PF Unger ayant la tutelle du CA des HUG au Conseil d'Etat - dont la charte interdit le cumul des mandats!?
.. à force de se servir et desservir l'ensemble, au lieu de servir les citoyens et l'Etat
Barazzone est un candidat aux ordres du PLR c'était même le contenu de l'accord entre les deux partis. Le PDC n'a d'ailleurs pas le choix, c'est une formation en chute libre qui oscille entre la droite et l'extrême droite, se cherche des alliés en reniant ses principes. Bref cette élection est un cache-misère. Peu importe, dans 5 ans nous serons débarassés de cette anomalie historique. Je vous renvoie à mon intervention sur le blog PDC Carouge où je disais presque la même chose.