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Genève: arrêtons avec la démocratie des confettis

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challendin 2.jpgLes citoyens de Chêne-Bougeries ont donc refusé le projet de construction de 200 logements au lieu-dit Challendin. Ce n'est pas une surprise. Car ces citoyens sont essentiellement des propriétaires de villas. Ce que révèle la zone jaune qui couvre pratiquement toute cette commune résidentielle genevoise. [cliquer sur l'image pour l'agrandir]

Le crime de Mark Muller a été de déclasser le périmètre du chemin de Challendin en zone de développement 3 (hachurés orange sur l'image), ce qui pour nombre de propriétaires signifient une poussée de la ville, une possible perte de valeur de leur parcelle et un contrôle étatique. On comprend pourquoi les Verts étaient contre et les socialistes pour le déclassement.

 

Ce vote ne fait que confirmer ce que tout le monde sait: "Oui, oui, on veut bien des logements, mais surtout pas chez nous et encore moins si des arbres doivent mourir, et puis le quartier sera-t-il bien écolo et puis le tram s'arrêtera-t-il bien devant ma porte et puis... on pourra choisir nos voisins, et puis... la couleur des volets aussi".

Ce qui est scandaleux, ce n'est donc pas l'égoisme citoyen qui n'est pas propre aux gens de Chêne-Bougeries, mais le vote lui-même. La situation commande une réaction de survie du canton: arrêter avec la démocratie des confettis!

Comme je connais mieux Veyrier que Chêne-Bougeries, je suis donc allé voir le PV de la séance du conseil municipal du 13 avril 2011. J'y ai lu que le préavis relatif au projet Challendin a suscité moins de débat que les caméras de surveillance et a été adopté par 15 voix contre 4. Six conseillers municipaux étaient absents.

Contrairement à la décision sur les caméras de surveillance qui a fait l'objet d'un vote nominal, le préavis communal a été accepté à main leveé. On ne sait donc pas quel était le parti des opposants. On constate juste que les Verts (7) et les Verts libéraux (3) forment un groupe aussi fort que le PLR. Qu'il y a donc forcément des Verts et des Verts libéraux qui ont voté ce préavis. Ce qui ne les a pas empêchés de faire campagne contre le préavis. L'avantage d'adopter le préavis est évident: il ouvre la porte à un référendum. Pour le Conseil d'Etat, il est en effet plus difficile de passer outre à un préavis refusé par le souverain que par le seul Conseil Municipal.

Chêne-Bougeries n'est pas la seule commune à vouloir dicter sa loi à notre canton liliputien (dont, faut-il le rappeler, la superficie fait moins de trois fois la dimension de la commune de Zurich). Certes le vote de dimanche porte sur un préavis. Mais l'ignorer purement et simplement reviendrait à détériorer la confiance que les citoyens ont dans nos institutions. Et lorsqu'il s'agit de la Ville de Genève, vite on s'empresse de renégocier le projet de loi comme ce fut le cas pour le déclassement du secteur de Praille Acacias, voté par la majorité de gauche de la Ville mais combattu par les partis de gauche.

A Thônex, la maire libérale Rochat, devenue ministre de la Police a réduit de moitié l'urbanisation des communaux d'Ambilly. A Veyrier, le maire libéral Barth a choisi d'opposer tellement de conditions pour le déclassement des Esserts que le préavis communal revient à un oui émasculé.

A Plan-les-Ouates, l'aménagement de la Chapelle les Sciers traînent depuis des années. Et les exemples se multiplient.

Bref, arrêtons avec cette démocratie des confettis qui donne pratiquement un droit de veto à chacune des communes.

 

Commentaires

  • "Les statistiques de l’OCSTAT le montrent : il y a actuellement 459’349 habitants dans le canton. En comptant les couples qui dorment dans la même chambre, il suffirait donc d’environ 330’000 chambres pour que chaque habitant ait une chambre. Il y a 668 598 chambres dans le canton soit deux fois plus que nécessaire !!!!! Pas assez de logements… mais deux fois trop de chambres !", nous a rappelé le petit Conseiller général français -et politicien professionnel supplétif de la sarkolandie- qui veut que l'on bâtisse chez nous et pas chet lui.

    Pas besoin de bétonner. Il faut modifier le droit du bail pour que les personnes qui le désirent puissent quitter leur logement sous-occupé pour un logement plus petit et moins cher. Il est vrai que cela déplait à la gauche aslokiste, jalouse des privilèges de ses électeurs, et aux bourgeois, dont le PLR, jaloux des droits des propriétaires.

  • @CEDH
    Votre raisonnement serait séduisant si on avait à faire à des chambres, et non à des pièces.

    Le système genevois de comptage des logements pas pièces compte parmi elles la cuisine et le salon. Enlevez donc deux pièces par logement, et il vous reste les chambres. Et il n'y en a que 300'000...

  • Je ne pense pas que l'on puisse réduire un vote populaire ou des décisions prises par des Conseils municipaux à des confettis et le Conseil d'Etat risque gros à ce jeu-là.

    C'est plutôt au sein du PLR, dont le magistrat cantonal s'étiole de jour en jour, qu'il faudrait se poser des questions, puisque ses électeurs ne sont plus du tout en phase avec ses choix politiques.

  • Quand les préavis communaux de Genève ville bien à gauche, se déclarent contre un parking à la place neuve, ou une place des nations réaménagée, cela semble moins indisposer certains. On ne peut pas avoir une démocratie à deux vitesses, soit on l'accepte avec des inconvénients, soit on la rejette mais avec tout les excès que cela comporte. Je ne vais pas le citer mais juste rappeler que W. Churchill n'avait pas tort.

  • @ Jean-P. Lusson

    Votre remarque est sans doute pertinente. A vrai dire je ne sais exactement ce que recoupe les chiffres articulés par mon cousin. Lui non plus sans doute. J'aurais du souligner ce fait et en tenir compte. Mea culpa. Cependant, il est évident que des chambres vides dont le locataire voudrait bien se débarasser sans qu'il ne le puisse le faire à raison du droit du bail actuel, il en est beaucoup. La question est combien.

    A Genève, 41,7 % des ménages d'une personne, 40,5 % des ménages de 2 personnes et 23,3 % des ménages de 3 personnes vivent en situation d'occupation faible de leur logement.

    La proportion de ménages vivant en situation d'occupation faible varie considérablement d'une commune genevoise à l'autre : 54,4 % à Hermance, 50,9 % à Anières et 50,5 % à Vandoeuvres, contre 24,8 % à Chêne-Bourg et 23,5 % à Carouge.

    La proportion de ménages en situation d'occupation faible évolue considérablement en fonction de l'âge de la personne de référence du ménage. L'importante progression de cette proportion entre 50 et 64 ans correspond à une période où les enfants quittent le domicile parental

    Les personnes seules âgées de 60 ans ou plus, qui représentent près de 15 % des ménages privés recensés en 2000, constituent le type de ménage dont la proportion d'occupation faible est la plus importante: 23,6 % en 1970 et 51,5 % en 2000.

    Il est assez difficile de se représenter parmi les 56'000 ménages en occupation faibles, le nombre de personne désireuses ou à tous le moins prête à déménager. Pour certaines personnes, il s'agit d'un choix. Mais est-il téméraire de dire qu'il en est plus de 10'000 ? Je ne le crois pas.

    De toutes les manières la guerre des tranchées en matière de droit du bail ne va pas disparaître.

  • Monsieur Mabut,

    Vous avez tout à fait raison, mais pour en finir avec la "démocratie des confettis", c'est au niveau constitutionnel qu'il faudrait agir. Redécoupage, voire fusion des communes, redéfinition des compétences, des prérogatives et planification du territoire, etc. Un thème majeur pour la Constituante, laquelle me semble-t-il se perd un peu dans les détails plutôt que de s'attaquer à l'essentiel : la réorganisation territorial et institutionnelle du Canton.

    Genève dont les boursoufflures apparaissent criantes, étouffe dans son corset trop étriqué pour elle. Tout le monde le sait et chacun dénonce, mais personne n'agit, à commencer par les partis politiques qui sont bien trop soucieux de défendre avant tout leur propre électorat au détriment de l'intérêt général.

  • Jean d'Hotaux a raison, comme souvent. La Constituante s'est fourvoyée dans des combats plus symboliques que réellement importants, qui dépendaient plus de l'évolution naturelle des lois, à laisser à l'arbitrage des politiques de l'heure, au lieu de se consacrer à l'organisation institutionnelle du Canton. Mais les partis - et partant les politiciens y compris voire surtout les populistes - semblent avoir davantage leurs intérêts électoraux à court terme en ligne de mire que l'intérêt général. C'est logique, mais c'est calamiteux.

  • Ce que certains appellent la démocratie des confettis, d'autres l'appellent la protection de notre environnement.

    Comme disait le père de Jean-Jacques: "Aime ton pays Jean...François!"

  • Mais encore merci que les citoyennes et citoyens peuvent choisir comment leur espace de vie va évoluer. C'est quoi ce délire dictatorial de la barre d'immeuble soviétique imposée à tout va ! Prenons l'exemple de Lancy-Onex qui a été contruit à la va vite. Résultat, cette cité-dortoir présente bien des problèmes qui vont augmenter avec le temps. Vive la démocratie directe ! Vive la Confédération helvétique!

  • PAS UN FAN de Jean-François Mabut :



    Je n’apprécie pas la manière dont Monsieur Jean-François Mabut's gère les blogs sur le site TDG.ch.

    Monsieur Mabut semble penser que son rôle à la Tribune est de CONTRÔLER LE CONTENU DES BLOGS. NON !! Nous avons le droit de nous exprimer comme nous le souhaitons à travers ce contenu. Désolé, - un blog est justement cela, un espace pour partager de manière occasionnelle des idées en liberté.

    Le système des blogs à la Tribune deviendrait un succès si Monsieur Mabut pouvait, à un moment donné, comprendre que NOUS NE SOMMES PAS INTÉRESSÉS PAR SON POINT DE VUE SUR NOS POSTS! QUE NOUS N’EXIGEONS ET NOUS NE DEMANDONS PAS SON BLOG A PROPOS DES BLOGS et nous n’avons pas besoin de son choix pour "Nos invités"!

    >> LE CONTRÔLE D’UN HOMME SUR LES BLOGS DE LA TRIBUNE DE GENÈVE N’EST PAS UNE MANIERE SAGE DE PROCÉDER. IL DEVRAIT « GÉRER LES BLOGS » EN METTANT A JOUR LEURS FONCTIONS ET NON PAS EN FAISANT POUR NOUS DES CHOIX QUE NOUS POUVONS FACILEMENT FAIRE NOUS-MÊMES.

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