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Temps présent: du meilleur au pire

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temps présent caisse unique.jpg"Comment on a tué la caisse unique". Temps présent nous a resservi ce soir le catéchisme des forcément méchants groupes de pression (lobbyiste en bon franglais) qui font la pluie et le beau temps au Palais fédéral* contre les forcément très intelligents et très indignés partisans de la caisse unique, au premier rang desquels figure le Vaudois Pierre-Yves Maillard, par hasard candidat à la succession de Calmy-Rey.

"Une enquête difficile", ose annoncer le d'ordinaire très professionnel Jean-Philippe Ceppi. En fait un petit scandale.

Moins par l'information livrée qui n'est qu'un brouet réchauffé de choses connues que par le montage. Le reportage est scandé par l'affichage de la hausse des primes maladie, année après année. Le message subliminal qui se dégage est clair: les assureurs sont responsables de la hausse des primes et la caisse unique est la solution pour y mettre fin. Bam, bam, bam. le message est répété.

Pas un mot sur les véritables et principales causses des hausses récurrentes et préoccupantes de cet impôt que sont devenues les primes maladie. Ce n'est pas le sujet? Mais pourquoi donc la gauche veut-elle la caisse unique?

La conclusion de Ceppi est à l'image de son introduction. L'initiative pour la caisse unique a échoué parce que les assureurs ont pu faire campagne en puisant dans le trésor des cotisations. La nouvelle initiative pour la caisse unique aura-t-elle plus de chance? Pas l'once d'un doute n'effleure le journaliste: la caisse unique, c'est le graal qui contiendra la hausse des coûts de la santé. Quel aveuglement!

 

*Ce sont moins les groupes de pression qui posent problème que le statut de milicien des parlementaires

Commentaires

  • Bonjour, Tout à fait d'accord! Nous l'avons subit plus comme une bande-annonce de l'élection à venir! Les jeux sont faits! La TV à voté!
    Pierre-Yves Maillard? un Pascal Couchepin de "gauche"! L'autoritarisme n'est pas à confondre avec la combativité.
    Un moulin à vendre de plus.
    Bien à vous

  • Bonjour M. Mabut,

    Quand on travaille quotidienement avec les caisses maladie, il n'y a en général aucun doute le passage à la caisse unique sans être la panacée miracle est la meilleure chose possible pour un système plus efficient.

    Quant on fait de la politique il est une evidence que les 86 caisses maladie avec leur 86 conseil d'administration arrose trop de politicien pour ne pas fausser la politique de la santé au niveau du CN.

    Oui a la caisse unique sans l'ombre d'une hesitation donc.

    Meilleures salutations

    Thomas Bläsi

  • "Tout ce qui est exagéré est insignifiant" pourrait-on se contenter de commenter, mais une telle émission révèle les dérives incontrôlées et donc inacceptables de la télévision d'Etat. Et ce sont ces mêmes journalistes ou type d'émission qui vous présenteront une émission s'insurgeant contre le monopole des médias et la propagande dans certains pays de l'Est.
    Même si je n'adhère pas à ses idées, cela légitime les propos de l'UDC qui s'oppose à la redevance de la RTS et qui communique par une TV privée. Cela soutient le combat de Pascal Décaillet contre la télévision et ses fonctionnaires.
    Les partis bourgeois sont obligés de dépenser des millions dans les campagnes de publicité pour compenser la bienveillance, voire comme dans cette émission, le soutien crasse de certains journalistes(ce qui ne leur garantit pas la victoire soit dit en passant...!). Ainsi, quand on compare les budgets des partis pour les campagnes, il faudrait y ajouter le temps d'émission auprès de la RTS. au prix de la minute publicitaire, cela ferait grimper très haut les moyens REELS mis à disposition de la gauche.

  • Réchauffé peut-être, pas de nouveautés non plus. A vrai dire, je voulais voir l'émission mais je n'ai pas pu.

    Toutefois je voudrais dire qu'avec notre mémoire quelque peu défaillante au sujet des caisses maladies, un peu de réchauffé ne fait pas de mal. En 2008, lors de la crise des subprimes, les caisses maladies ont perdu beaucoup d'argent, qui a été ponctionné pour équilibrer leurs comptes?
    A ce moment-là, nous étions beaucoup à penser qu'une caisse unique ne serait peut-être pas la panacée, mais qu'elle serait moins opaque et moins rapace.
    Tout le monde semble l'avoir oublié.

    D'autre part, le "risible" de l'histoire, c'est que les caisses, elles, se préparent depuis longtemps à la caisse unique en s'alliant et tentant de venir assez conséquentes pour être parmi les "élues" lorsque le moment sera venu. On gueule contre Novartis (avec raison) mais on regarde peu les conséquences de ces rachats-fusions-magouilles incessants dans ce domaine.

    Et puis tiens, pendant que j'y suis, on parle de manipulation scandaleuse d'un sondage de la tdg, c'est pas nouveau, que croyez-vous que les employés d'une assurance maladie ont reçu comme instruction lors de débats sur le net autour de la caisse unique, de sondage et autres? De voter et de débattre contre la caisse unique?

  • @ Lala, il suffit de cliquer sur le titre de l'émission au tout début de mon papier pour la visionner. Comme l'écrit le médecin député Bertrand Buchs, la hausse des primes est essentiellement due à la hausse des coûts. On peut tourner le problème comme on veut, c'est ainsi. Les hurlées de nos ministres à propos des réserves ne font que cacher le vrai problème. Deux hôpitaux universitaires à 60 km de distance et l'assurance - c'est le cas de le dire - pour les médecins d'être payés (quels producteurs, quels travailleurs ont cet avantage?) quelle que soit la qualité des soins et du résultat sont deux des nombreux paramètres de la hausse des coûts.

  • Cher M. Mabut,
    N'ayant pas vu l'émission, je me garderai bien d'en juger la qualité. En revanche, je me permets de critiquer votre billet sur quelques points, en tant qu'économiste ayant étudié le domaine de la santé. Dans ce domaine, le catéchisme n'est pas là où vous croyez, loin s'en faut, et votre positionnement fait de vous, de facto, un missionnaire naïf, ou malgré lui, c'est selon, ce que vous n'êtes pas habituellement.

    Si l'évolution des coûts de la santé est en effet due à des facteurs comme la démographie, ce constat n'exclut pas que la structure du marché joue également un rôle. Divers travaux d'économistes l'ont bien montré. Voir à ce sujet Stiglitz et surtout les études comparatives USA/Canada (qui a une caisse unique).
    D'autres travaux, dont l'un porte sur les assurances incendies en Suisse, ont également montré pourquoi, dans les cas de concurrence, les assureurs n'investissent rien dans la prévention ou tout autre mesure qui limiterait les sinistres en général, dans la mesure ou ces investissements profitent à tous... Point n'est besoin d'étude pour s'en rendre compte, lorsque l'on compare la SUVA aux autres assureurs accident, par exemple, ou aux assureurs maladies!
    Enfin, je ne comprends pas qu'un argument aussi évident que le coût de la multiplication des structures ne vous frappe pas (alors que vous professez par ailleurs pour des fusions de communes). 86 structures c'est au bas mot 86 millions!
    Et pour être un citoyen actif depuis longtemps, dont l'une des obsessions est précisément les coûts de la santé, je suis aussi assez amer que l'on puisse critiquer de la sorte un document pro caisse unique, alors que j'avais été extrêmement choqué de la campagne contre cette initiative, au point que pour la première fois, j'avais pu me dire que démocratie directe ou pas, je n'étais plus si certain de vivre dans le pays le plus démocratique qui soit.
    En espérant que vous ne soyez pas un missionnaire imperméable à toute édification contraire, je vous transmets mes meilleurs messages.

  • Cher M. Thorel, j'ai lu avec attention votre long commentaire. Je vous en remercie vivement et espère que j'aurais un jour prochain le plaisir de vous compter au nombre des blogueurs invités de la Tribune.
    Cela dit, je n'ai pas dit que la structure actuelle de l'assurance malade avec 86 caisses (et aucune étrangère) ne posait pas des problèmes aussi. Mais comme vous l'écrivez vous même 86 millions ou même le double, c'est une goutte d'eau dans les 20 milliards que brassent les assureurs pour l'assurance de base. Et je ne suis pas convaincu qu'une caisse unique coûterait beaucoup moins chère en coûts administratif. Pourquoi pas dans ce cas nationaliser le tout?
    La concurrence n'est sans doute pas la panacée, mais elle présente au moins un avantage, c'est d'obliger tous les acteurs à rester éveillés aux nouveautés et tout de même à l'économicité. Des assureurs indépendants évitent aussi aux médecins (et aux patients) d'être sous la coupe d'un seul contrôleur. Car le rôle des assureurs est aussi de lutter contre les abus tant des médecins que des patients. Voudriez-vous instaurer un gendarme indépendant, à la charge de qui, des contribuables?
    Quant au fait que la prévention ne serait pas assez promue par les assureurs, c'est sans doute vrai. Mais c'est vrai aussi des médecins qui dans le système actuel n'ont guère d'intérêt à ce que les malades guérissent, tout comme les carrossiers n'ont pas intérêt à ce que les accidents de la route diminuent. Cette raison absurde en soi a d'ailleurs, vous le savez bien conduit à changé le système de rémunération des pharmaciens afin de les inciter à proposer des génériques sans que leur revenu n'en souffre. Vous le savez aussi il y a énormément de paramètres en jeu dans le système de la santé et de son financement. Temps présent ne pouvait évidemment pas tous les aborder, mais l'honnêteté aurait commander d'en citer quelques uns au moins.

  • NON A LA CAISSE UNIQUE! L' idée socialiste suisse pour une caisse unique est le reflet de leur irresponsabilité, une de plus!
    Vous voulez plus d'impôts à payer. Les fonctionnaires seront engagés en nombre, c'est le fond de commerce des socialistes et leurs futurs électeurs.
    Plus d'état - plus de fonctionnaires - un pays surendetté, voilà ce que l'avenir nous réserve avec les idées de gauche. La Grèce avec des fonctionnaires à vie, la France avec pléthore de fonctionnaires, l'Italie, un système moribond.

  • Bonjour Monsieur Mabut, pratiquant et connaissant le système de santé je suis quelque peu surpris par votre approche réductrice du problème des coûts.
    S'il est vrai que les prestations pèsent lourd dans l'addition de la prime maladie que nous payons, et qu'une optimisation est souhaitable au niveau des infrastructures stationnaires, il convient de se rappeler que l'efficience du système de financement influe également sur le montant des primes.
    En optant pour une couverture universelle obligatoire gérée par des assureurs privés, nous avons cumulé les désavantages de deux régimes sans en retenir les avantages-clé. Il est illusoire de s'imaginer qu'une réelle concurrence peut s'exercer dans la vente d'un produit identique à une clientèle captive. Cette organisation du marché n'a jusqu'ici généré qu'inégalités et inefficience. On peut difficile soutenir une rationalisation de l'offre dans le secteur des soins et accepter de voir perdurer l'inefficience dans son financement.
    Comme le rappelle justement Monsieur Thorel seul un payeur unique comme la Suva est en mesure d'investir dans la prévention dont les effets modérateurs sont démontrés. Ces effets se déployant sur le long terme, il n'intéressent naturellement pas des assureurs dont les assurés peuvent changer chaque année.
    Le marché ne fonctionne que dans la mesure où les produits peuvent être différenciés et que demeure la possibilité de l'opting-out pour le consommateur. Malheureusement appliqué à la santé comme aux Etats-Unis il s'est révélé générateur d'inéquité dans l'accès aux soins.
    Pour finir, il convient de considérer la structure des coûts de la santé. Elle se compose en réalité d'un nombre important de tranches auxquelles il convient de s'adresser individuellement comme le fait justement M. Burkhalter: tarifs ambulatoires et stationnaires, laboratoires, médicaments, etc... L'administration de l'assurance maladie y figure aussi. Pourquoi nous priver d'y faire des économies alors que l'on refuse désormais de rembourser les lunettes pour une somme dérisoire en comparaison ?
    J'espère avoir modestement contribué à dessiller votre regard sur un problème plus complexe que les réponses non dénuées d'arrière-pensées que prétendent y apporter certains.

  • La caisse unique est la conséquence économique logique de la loi sur l'assurance-maladie. Celle-ci nous a en fait tous soumis d'autorité à l'assurance-maladie sociale en ce qui concerne les soins ambulatoires. Il n'y a donc aucun choix pour l'assuré, sinon d'opter pour une assurance réseau encore plus restrictive. Le reste n'est que bagarres entre assureurs pour des parts de marché dont l'assuré n'a que faire et qui lui coûtent s'il ne saute pas d'une assureur à l'autre chaque année. Et la réduction progressive du nombre d'assureurs aboutira probablement à un duopole ou un monopole dans quelques années.

    Pour qu'une réelle concurrence s'exerce, les assurés doivent pouvoir choisir entre une assurance sociale et une assurance privée (ce n'est le cas que pour les traitements hospitaliers). Mais personne n'osera proposer un tel changement de la loi de crainte d'affaiblir l'assurance sociale. Ce serait pourtant la seule manière de rétablir une vraie concurrence dans ce domaine.

  • Une caisse unique est la concrétisation logique du principe d'économie d'échelle : en effet, les 86 caisses ont les mêmes obligations et ainsi de toute façon ne se font pas concurence ... au contraire, d'ailleurs elles usent et abusent de tout l'arsenal juridique à leur disposition pour retirer le contrôle démocratique que les citoyens seraient en droit de faire sur elles étant donnée que cette cotisation obligatoire pour une assurance sociale s'apparente à un impôt.

    Bref, passer de 86 caisses à une seule, c'est des économies et un meilleures contrôles démocratique, en se basant sur l'expérience réussi que constitue la SUVA.

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