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La R'vue 2010: un cabarethique et toc

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LA-R'VUE-2010---Familles-décomposées2---Copyright-Gabriel-Bonnefoy-RES.jpgDe l'humour, du slam, du débit, du mouvement, des vidéos, des voix, du hip-hop, des astuces scénographiques, des rires, de longs applaudissements au final. Bref du beau spectacle, pas une minute d'ennui. Rien à enlever à La R'vue 2010, contrairement à la cuvée 2009 un peu longuette.

Mais, mais, mais... Mais que manque-t-il donc au cru 2010 de la Revue de Genève. (Un peu) de francs éclats rires que dégoupillent les blagues cracra, du mordant à l'égard des élites, qui flatte le peuple et le console de sa condition?

Oui, regretteront les afficionados des revues d'antan. Non, la Revue 2010 du duo démocrate Boesch Cohen s'en passe très bien. Ce qui fait l'originalité et l'audace de la cuvée 2010, c'est qu'on a affaire à une pièce morale, un cabaret éthique. On rit, mais on rit jaune parfois à la rue de Carouge.

Bien sûr on se moque de la maire de Genève la petite Salerno - la seule membre de la bande des cinq présente hier soir dans la salle - Sandrine se fait barboter son porte-monnaie, son collier, sa blouse même par quelques racails de passage, joueurs de bonneteau et autres roms en panne de thunes.

Bien sûr, on rit de Müller qui découvre qu'il passe pour un con, du candidat Chevrolet qui colle Baudet - pardon Maudet - au train, de Michèle Künzler, dont la quête d'un appart fiche le fou rire à deux régisseurs, du Conseil d'Etat que Rochat et Hil(t)ler enferment dans une cellule en kit, démontable et remontable à volonté, qui sera remise aux malfrats.

Mais, mais, mais, là n'est pas l'essentiel.

Trois sketchs au moins flirtent avec l'éthique et font du spectateur, l'acteur dont on se moque. Serions-nous tous des Stauffer, Monsieur Cohen?

  • Titeuf bien sûr qui se promène dans un jeu de scène inventif du meilleur effet et nous cause de ses désorientations familiales - vous savez ces familles dé- re- surcomposée et des ses recadrages psy, socio, éthio, idiot que les ruptures et les coutures provoquent sous le bonnet.
  • Dans Avastars, l'entraîneur des bleus Raymond Domenech se casse les dents face à quatre joueurs têtus bornés, qui ne comprennent que deux mots: fesse et fric.
  • "Dans les rues d'Amsterdam", deux parents perdus, désorientés, flippent face à la drogue qui ravage la jeunesse. "Ne me pique pas" chante un Cohen magnifique, ne me pique pas, sur l'air de "Ne me quitte pas". "Je vous ai apporté des chichons" chantent encore notre chanvrier national...

LA-R'VUE-2010---Avastars2---Copyright-Gabriel-Bonnefoy-RES.jpgJe n'ai pas tout retenu de ces deux grosses heures de spectacle. Pour une fois, j'irai revoir la Revue. je suis sûr que Cohen et Boesch ont caché des merveilles dans leur texte, qui m'ont échappées hier soir.

Un mot encore à propos d'éthique, encore que j'hésite à qualifier d'éthique ce qui relève peut-être d'un choix esthétique: pas l'ombre d'un sein ni d'une fesse, cette année, sous les feux du Casino théâtre.

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