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Primes maladie 2011: Ouf, j'ai un quatre et demi!

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santé coût 2009 santésuisse.jpgLes primes des Genevois n'augmenteront "que" de 3,2%. On l'a échappé belle. Par rapport aux 6,5% de la moyenne suisse, les Genevois poussent un petit ouf de soulagement. Un peu comme un élève qui s'attend à un zéro pointé et obtient un quatre et demi. Déçu en bien!

Reste que la hausse des primes est plus élevée que celle des coûts de la santé, ce que ne manque pas de remarquer Pierre-François Unger. Du moins ceux que le ministre genevois annonce avoir maîtrisés. Ceux en tout cas sur lesquels il a quelques pouvoirs:  l'hôpital cantonal pour l'essentiel et indirectement les factures des médecins et des cliniques via la fixation de la valeur du point Tarmed toujours contestée à Genève.

Premier gros bémol à ce satisfecit, le total des coûts genevois dépasse toujours de 30% la moyenne des coûts en Suisse. Les asssureurs maladie ont chiffré la différence: 4145 francs en 2009 pour l'assuré genevois et 3131 francs pour l'assuré suisse.

Deuxième gros bémol, les coûts de la santé ne cessent d'augmenter comme le montre le tableau synthétique de ce billet [cliquer sur l'image pour l'agrandir]. Les Suisses consacrent en gros un franc sur dix à la santé, mais seulement 80 centimes pour se nourrir.

Troisième gros bémol, les coûts n'ont pas fini d'augmenter-. Quatre facteurs poussent à la hausse:

  • nous devenons toujours plus vieux et, plus nous vieillissons, plus nous allons chez le docteur. Il faut aussi se souvenir que la Lamal a instauré une plus grande solidarité entre les bien portants et les malades.
  • Nous ne pratiquons pas assez de sport - à quand une journée sans ascenseur - et grignotons et buvons trop de denrées sucrées. Sans parler des addictions de toutes sortes: alcool, drogue, médicaments, etc.
  • les biotechnologies, le génie génétique, l'art des prothèses, les techniques radiographique, chirurgicales ne cessent d'offrir aux médecins de nouveaux moyens d'analyse et de traitement. On n'échappera pas au rationnement des soins. Déjà les listes d'attente s'allonge.
  • la santé est un business qui brasse beaucoup d'argent et offre de belle opportunité de profit. Il n'y a pas que les pharmas qui font des fortune. Le revenu moyen des médecins surtout des spécialistes reste confortable.

Bref, la "modeste" hausse des primes maladie 2011 à Genève n'est sans doute qu'un répit et compense les hausses excessives des anées passées, tandis que les cantons alémaniques rattrapent les hausses passées non réalisées.

santé coût 2009 santésuisse structure annuelle.jpgQue faire?

Impossible de refuser de payer ses primes. Cela enclencherait des poursuites lourdes de conséquences. Mauro Poggia a obtenu une petite victoire devant le Tribunal fédéral des assurances. Les Caisses maladie vont devoir mieux expliquer la relations entre la prime payée et les coûts de la santé, mais cela ne réduira pas d'un centime l'inflation médicale.

Faire la grève générale des primes? Danielle Zuber de l'ASUAS n'y croit pas: "Les Suisses ne sont pas les Français". Membre du comité de l'Association des assurés, de permanence ce matin, elle plaide pour une caisse unique nationale? La belle affaire! Qui peut croire qu'une caisse unique parviendrait à dompter les coûts de la santé et que les Uranais ou les Valaisans seront d'accord de payer pour les Genevois? La militante admet que derrière la caisse unique, ce sont les primes en fonction du revenu qui pointent leur nez. C'est en effet une des politiques capables de stopper la spirale des primes pour les assurer.

En outre une caisse maladie unique nationale ou cantonale, c'est la fonctionnarisation à terme de la médecine.

Il faut sans doute réduire le poids des primes qui pèse sur la classe moyenne. Les plus pauvres sont déjà protégés puisque c'est l'Etat qui prend leur prime en charge. Quant aux riches, comme dit Danielle Zuber, ils ont les moyens de payer.

NB: Le communiqué de presse du ministre de la santé chipote une fois de plus sur le mécanisme de calcul des primes, dénonce comme il se doit la question des réserves - à ce sujet, j'estime que la réassurance des Caisses devrait être réalisée par une structure gagée par l'or de la  BNS - mais ne se prononce nullement sur l'essentiel: soit les coûts qui sont à Genève un tiers plus élevés qu'en moyenne nationale.

PS: Me voici de retour dans l'univers des blogs. Hier déjà j'étais à la Constituante. Vous retrouverez mes posts édités en direct en cliquant sur les titres ci-dessous.

 

 

Commentaires

  • Le plus lamentable est que les augmentations touchent les gens qui évitent de se rendre chez le médecin pour rien avec franchises à Fr. 2'500.- ou encore les jeunes, qui est tranche d'âge la moins malade.

    La cible des assureurs est l'alémanique entre 35 et 55 ans. C'est lui qui vote le plus et est également susceptible de capoter le système si ce dernier ne lui convient plus.

    Le peuple suisse est effrayant de soumission et de résignation. Faisons-nous tondre, car nous ne valons pas mieux!

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