Les gazettes sont à nouveau en effervescence. Le radical Hans-Rudolf Merz, le Louis de Funes du Conseil fédéral, devrait, après 7 ans passé au gouvernement suisse, annoncer sa démission ce vendredi à 11h30 sur Admin/TV, la télévision du gouvernement suisse.
"Chri Chri d'amour", le sémillant avocat libéral genevois Christian Luscher ne sera sans doute pas candidat. Equilibre des langues oblige, le successeur du consultant en ménagement (ma traduction de management) d'Appenzel Rhodes extérieures sera suisse alémanique. Et ce sera sans doute la Saint-Galloise Karin Keller-Sutter qui est la championne des médias depuis quelque temps et que Pascal Décaillet qualifie d'excellente ce matin sur son blog Liberté.
Pour le reste, on assistera au même remake des jeux d'influence, des petites phrases et des supputations sur le nom du successeur, que lors de la démission du socialiste Leuenberger le 9 juillet dernier. A noter que le Zurichois qui est le seul conseiller fédéral à tenir un blog épisodique n'a rien publié depuis sa démission, mais pas sur la préparation du sommet climatique de Cancun qui veut voir comme le point d'orgue de sa longue carrière au Conseil fédéral.
Ereinté par les médias après sa tentative solitaire et vaine d'aller négocier avec le seigneur de Tripoli la libération des deux otages suisses séquestréa en représaille à l'arrestation musclée d'Hannibal Kadhafi dans un palace genevois, Hans-Rudolf Merz ne laissera pas beaucoup de traces à Berne. Son bilan n'est pourtant pas aussi négatif que cela dans les circonstances actuelles. La Suisse est un tout petit pays qui ne peut guère agir autrement que le roseau de la fable face à la tempête: plier et négocier au mieux.
Son image était encore excellente en 2007, quand il fut réélu par les Chambres en tête des sept sages pour une nouvelle législature de quatre ans. Polyglotte et sympathique, Hans-Rudolf Merz avait parfaitement surmonté un quintuple pontage coronarien en septembre 2008 après seulement six semaines de convalecence.
Son année de présidence en 2009 fut particulièrement chahutée au point que d'aucuns demandèrent sa démission.
Le 16 mars 2009, sous la pression internationale, le ministre des finances Merz annonçait que la Suisse allait adopter les standards de l'OCDE en matière d'évasion et de soustraction fiscale.