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La RSR dernier rempart contre l'UDC?

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udc questionnaire UDC étrangers 2010.pngComment faire pour faire parler de soi? Avoir des moyens, choisir des sujets chauds ou lancer sa campagne au mi-temps de l'été.

L'UDC, une fois de plus, fait ça bien. Elle cumule les trois atouts. Après l'idée de Blocher - saugrenue mais médiatiquement diablement efficace - d'inscrire dans la Constitution que la Suisse n'entrera jamais dans l'Union européenne (une idée que 53% des internautes de la Tribune rejettent), le premier parti de Suisse lance la grosse artillerie avec son thème favori: les étrangers. Un tous ménages à couverture rouge doublé d'un site internet professionnel qui suscite ce matin l'ire du chroniqueur de la RSR et a fait hier l'objet d'une présentation à la presse.

Fait exprès ou coïncidence, la charge intervient juste après que soit diffusé l'avis de l'expert dee service sélectionné par la Première: le sociologue controversé de l'Université de Genève Uli windisch que l'on entend répéter deux fois en 30 secondes que la manoeuvre de l'UDC est habile. On n'entend pas la question qui lui a été posée, on ne sait pas s'il a dit ou pu dire autre chose. Le contraste est saisissant.

anker le régent.jpgMême si ce pays doit en grande partie sa prospérité aux immigrés qui lui ont donné quelques-uns de ses plus illustres citoyens, inventeurs, artistes ou penseurs, le mot étranger fait mouche et réveille en nous le temps des barbares et rappelle par contraste le bon vieux temps où les choses allaient le cours: Les braves gens étaient considérés et pouvaient gourmander leurs gamins sans crainte qu'un psy ne conseille au gamin de demander l'aide d'un avocat. Les régents régentaient. Les gendarmes gendarmaient. les ouvriers oeuvraient. Et les capitalistes capitalisaient dans l'ordre des corporations et des cartels. Et il n'y a avait ni médias ni loisirs. Les passions étaient tues ou cachées ou honteuses, le désir insolent. Bref c'était le paradis que l'UDC fait miroiter au Suisse.

Un mythe savamment entretenu dont ce pays vieillissant a la nostalgie et que refète parfaitement Albert Anker, le peintre fétiche du grand-père Blocher.

La polémique est donc lancée. L'agenda des médias est fixé. Aucun ne pourra éviter d'en parler. Moi non plus! C'est au fond peut-être pas si malsain que ça. Comme le relève Rolin Wavre dans son blog à propos de l'Europe  qu'il vient de ranimer (et donc que j'espère lire régulièrement), l'UDC oblige les autres partis à affronter les démons. Le débat est toujours bon en démocratie. Verdict le 28 novembre dans les urnes.

Cerise sur le gâteau, l'UDC boucle son cahier de vacances avec son initiative pour l'élection du Conseil fédéral par le peuple. A priori, l'UDC n'ayant que 30 % des voix, elle ne pourrait jamais se retrouver au pouvoir. Quant à savoir comment le collège gouvernemental pourrait fonctionner avec sept personnalités disposant chacune de la légitimité populaire, les stratèges de l'UDC s'en fiche. Comme de la Suisse sans doute.

 

Commentaires

  • Avec une élection du Conseil fédéral par le peuple, les autres partis auraient encore de chances de se retrouver au pouvoir... si le premier parti de Suisse n'y parvient pas.

  • Avec une élection du Conseil fédéral par le peuple, les autres partis auraient encore de chances de se retrouver au pouvoir... si le premier parti de Suisse n'y parvient pas.

  • Fatiguée de lire, sous la plume des "défenseurs des étrangers", que la Suisse "doit en grande partie sa prospérité aux immigrés qui lui ont donné quelques-uns de ses plus illustres citoyens, inventeurs, artistes ou penseurs". La Suisse doit aussi et surtout à l'immigration ses routes, ses ponts, ses maisons, ses tunnels, et puis ses montres, ses chocolats et jusqu'à sa production agricole.
    Il est facile de défendre les intellectuels et les artistes - qui d'ailleurs se défendent souvent pas si mal eux-mêmes - mais quid des ouvriers agricoles? des aides-soignantes? des gens qu'on voit toute la journée au marteau-piqueur? et de ces générations d'étrangers qui ont été exploités comme saisonniers, contraints de cacher leurs enfants dans des placards ou de les laisser derrière eux?

  • Merci à Elsa de son commentaire. Sous le mot prospérité, je pensais bien évidemment aux travailleurs étrangers qu'elle cite: un complément en forme de précision bienvenu. On pourrait aussi rajouter que jusqu'à la fin du XIXe siècle, c'était les Suisses qui devaient s'expatrier et chercher fortune à l'étranger. Tous ne l'ont sans doute pas trouvée. Mais on ne se souvient que de ceux qui ont réussi.

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