C'est le mot d'ordre de l'Action de Carême (catholique) et de Pain pour le prochain (protestant) pour le Carême 2010. Le jeu, c'est le poker alimentaire, nous expliquent les bonnes âmes du commerce équitable qui voit le nord raffler la mise et priver le sud du droit à l'alimentation.
A l'appui de ce message un brin simpliste, une pub vidéo façon bande annonce d'un film d'action qui tourne déjà sur les écrans suisses. "Cessons le jeu!" A notre niveau cela revient à consommer équitable.
Dans le bulletin distribué dimanche à Compesières, je lis sous la plume de Ruth Weber: "Achetons intelligemment avec mesure! Et suivons le nouveau GPS, le Guide des Produits Solidaires. Il est sans doute nécessaire de casser les habitudes. Mais étendre le principe du commerce équitable au-delà du mouvement militant réclame sans doute une autre détermination que celle de la foi, même s'il est prouvé qu'elle peut déplacer des montagnes.
En lisant le dossier politique, je relève cette affirmatin: "La simple augmentation de la production ne suffit pas à résoudre le problème de la faim dans le monde". Donc il faut mieux répartir la nourriture et commencer par imposer la souveraineté alimentaire. C'est à dire à l'encontre des règles de l'OMC, fermer les frontières, s'opposer aux règles du marché dès lors qu'elles priveraient les pauvres du droit à la nourriture, s'interdire la production d'agrocarburant. Comme celle de la société suisse Addax Bioenergy basée à Genève, dont Le Temps se fait l'écho dans son édition du 13 février: cent mille mètres cubes de bioéthanol en 2012 tirée de la canne à sucre en Sierra Leone.
Est-ce vraiment aussi simple? Sans doute pas. Comme ce slogan trouvé dans le dossier théologique: "A chaque poignée de riz, rappelle-toi que c'est ma sueur que tu manges!" Peut-on être encore fondamentaliste en transposant la malédiction divinne "Tu mangeras à la sueur de ton front" C'est sans doute vrai pour beaucoup d'êtres humains privés de l'accès au capital, ça ne l'est plus pour nous, à qui s'adresse ce message. C'est tout de même la rationalisation de la production agricole, sa mécanisation qui a permis de faire disparaître les famines et les disettes, pas la sueur du front des ouvriers agricoles.