La Vie protestante n'a pas osé publier l'intégralité des "questions qui font peur" posées aux musulmans par le théologien protestant Keshavjee en décembre dernier, 15 jours après le vote des Suisses sur les minarets. Elle les a mis à disposition sur son site internet et consacre au dialogue entre les chrétiens et les musulmans un très intéressant dossier dans sa livraison de février.
Le lundi soir 8 mars et non 8 février comme indiqué par erreur dans la VP, à 18h, un autre théologien, Jean-Claude Basset, animera au centre oecumémique des Avanchets un débat sur le thème Après le vote des minarets.
Le pasteur Basset n'approuve pas la démarche de son confrère, un questionnement vigoureux un peu rentre dedans qu'il qualifie plus prudemment de "à sens unique".
"Lorsque, explique le cofondateur de la plate-forme interreligieuse de Genève à Aline Bachfner, les évangélistes voudront bien nous expliquer comment ils comprennent le verset biblique: "Femmes taisez-vous dans les assemblées..." ce sera intéressant... Les questions de Keshavjee sur les textes du Coran qui encourage la violence "demande aux mulsulmans de les justifier ou de s'en démarquer".
Le problème - et le numéro de la VP en témoigne - c'est que même pour les musulmans modérés ces textes du Coran ont une valeur actuelle. Ils les déclarents inapplicables en Suisse, car ils respectent la Constitution. Ce faisant ils instaurent un islam à deux vitesses car ces préceptes coraniques restent bien applicables dans les pays musulmans. Autre moyen employé pour atténuer la portée de ces textes, la pirouette: il est presque impossible de réunir toutes les conditions conduisant à l'application du châtiment.
Evidemment les questions de Keshavjee jetées dans la mare des religieux éclaboussent un peu et même beaucoup les théologiens et le dialogue interreligieux dont Genève est une des places significatives en Europe. Le débat de ce lundi soir sera sans doute passionnant.