En marge de son papier paru dans l'excellent supplément de la Tribune sur les 20 ans de la chute du Mur, mon confrère Jean-Claude Ferrier me raconte l'histoire de cet autre Allemand de l'Est. A lire ci-dessous
Année anniversaire pour la République fédérale d’Allemagne qui commémore ses 60 ans, les 10 ans du déménagement du Parlement de Bonn à Berlin et les 20 ans de la destruction du Mur. Nostalgie pour certains habitants de l’ex-Allemagne de l’Est, d’où le terme «ostalgie», à la mode actuellement.
Rencontre de deux étonnants personnages de l’ex-DDR. Le premier, le Hongrois George Belgun, travaillait comme cuisinier dans un restaurant de Berlin-Est. Le premier secrétaire du Parti Erich Honecker appréciait l’établissement au point d’engager Belgun comme cuisinier personnel dans sa villa de Waldsiedlung, ghetto champêtre réservé aux nababs du parti.
Le plat préféré d’Honecker était le sanglier, qu’il allait chasser avec les dignitaires du parti. Aujourd’hui, George Belgun, après avoir bourlingué dans le vaste monde, à Cuba et même en Suisse, est revenu dans le coin. Il sert un menu à la Politbüro à l’hôtel Wandlitz, à un jet de pierre de Waldsiedlung : goulache hongroise, viande et frites. Coup de rouge recommandé pour la digestion.
L’autre personnage se nomme Matthias. A 20 ans, l’étudiant est-allemand a cherché à s’enfuir en Tchécoslovaquie et a été arrêté. Sa famille a longtemps ignoré ce qu’il était devenu et où il était détenu. Aujourd’hui, il travaille comme guide dans l’ancienne prison de la Stasi où il en a bavé pendant cinq mois. Les visiteurs apprécient son témoignage et le bombardent de questions.
Jean-Claude Ferrier