A deux pas de la SIP, la bien nommée rue de la Muse a accueillie hier après-midi l’égérie de Rezonance dans ses nouveaux locaux. Geneviève Morand porte à bout de bras la plus vieille - tout est relatif - organisation de réseautage encore en vie née dans la mouvance des First Tuesdays - la plupart des autres sont mortes. Le plus performant, dit-elle, de la Greater Geneva Berne Area, concept récemment créé pour désigner la nouvelle promotion économique commune des cantons romands et Berne dès le 1er janvier 2010.
Rezonance, pour faire simple et au risque d'être caricatural, est à Facebook ou à LinkedIn ce que le minitel fut à l’internet, un précurseur génial mais dépassé par plus populaire. Rezonance, c'est aussi dix-huit cellules d'entraide destinées aux femmes entrepreneuses. Le patron de l'économie publique et de la santé publique - la santé c'est un business comme chacun sait - s'est réjoui de la pérennité du réseau gros de dix mille acteurs. Trente mille inscrits corrige Geneviève Morand.
Mais que diable ambitionne-t-elle rue de la Muse. On le découvrira dans la vidéo de la conférence de presse. Faute d'avoir obtenu un résumé simple, j'ai compris que Muse 2.0 est d'abord un pied à terre, une cristallisation dans le monde des humains d'un réseau qui depuis le début a pratiqué le "on" et le "off".
Ce besoin d'un port permanent, d'un pignon sur rue me fait penser à ces journaux en ligne parisiens Mediapart et Bakchich (sortie le 23 septembre) qui annoncent des éditions hebdomadaires imprimées pour capter un public plus large.
Pourquoi Muse 2.0? Que va-t-il en sortir? Là la réponse reste floue. Un flou qui fait sans doute écho à la logique floue qu'affectionnent les mathématiciens qui aident les financiers, de l'autre côté de la Plaine de Plainpalais, à grappiller des fractions de centimes au fil des nanosecondes.
Geneviève Morand surfe sur l’idée de la créativité entrepreneuriale. Il y aura donc un comptoir pour recevoir les idées en germe ou à peine ébauchée et espérer que dans le terreau de Plainpalais, où fleurissait jadis le cardon épineux épicène, éclosent de nouvelles opportunités d'affaires, d'emplois et de profits.
L'enthousiasme inoxydable de la patronne de Rezonance a fini par convaincre plusieurs partenaires genevois et suisses romands et jusqu’au Canada de la nécessité de donner un lieu d’ancrage au réseau virtuel, «un espace d’échange permanent entre les recherches menées dans les hautes écoles et les entreprises».
Pierre-François Unger a inauguré l’arcade de 400 m2. Son propos tout entier consacré au génie créateur des nouveaux entrepreneurs a réjoui Xavier Comtesse qui s'y connaît dans le subtile mécano de l'avenir suisse. Pierrot verse 60 000 francs par an pour nourrir ce rêve. On ne lui souhaite que de se réaliser.