Philippe de Rougemont m'écrit à propos du billet "Sainte Adèle, philiosophe en vert et contre tout": "Pourquoi tant de mépris dans votre article ? C'est louche. Auriez-vous dit la même chose si c'était un homme âgé qui avait donné ces opinions écologistes ? Ca m'étonnerait. Au lieu d'enfoncer les autres avec votre mépris, donnez nous vos solutions pour éviter que nous transformions tout le pétrole en gaz carbonique, tout l'uranium en déchets radioactifs. Etes vous en croisade contre tout signe d'espoir ? Ou pensez vous que tout va très bien et que l'écologie n'est qu'une magouille de l'opposition ? Au lieu de pointer du doigt, nous devons sortir des blocs et avancer ensemble vers une société qui ne mette plus en péril les générations à venir, débattre des solutions au lieu de faire feu sur ceux qui tirent sur la sonnette d'alarme comme Mme Thorens."
Voici ma réponse:
Je remercie Diotime, Eusèbe, géo qui, comme Philippe de Rougemont, ont publié un commentaire sous le billet publié le 31 mai. J'attache une plus grande importance à celui de Philippe de Rougement, parce qu'il signe son propos et je l'en remercie, mais aussi parce qu'il met le doigt sur un point important dans la communication. C'est le ton qui fait la chanson. Je suis donc désolé si le ton de mon billet était méprisant et je vous prie de m'en excuser. Il était certainement moqueur, car j'ai, je l'avoue, de la peine à entendre les grands prêtres de l'écologie nous seriner toujours la même litanie, tel Arthus-Bertrand encore vendredi soir en mondovision.
Comme vous le dites très bien, cher Monsieur de Rougemont, il faut débattre des solutions. Ce n'est pas la peur des enfers climatiques et atomiques, dont la survenue reste encore à démontrer, qui doit motiver l'action - or c'est bien sur ce registre que pérorent nombre d'écologistes. Notez qu'ils ont raison puisque les électeurs leur apportent leur soutien en nombre croissant.
La bonne motivation ce devrait plutôt être une gestion économe des ressources, tout simplement une gestion commune économique au sens originel du mot. Vous aurez sans doute noté que c'est le mot commune qui fait ici toute la différence et qui met au défi l'économie de marché fondée sur l'égoïsme immédiat des entrepreneurs et des consommateurs de trouver ou de se voir imposer des mécanismes rendant la sobriété non seulement vertueuse, mais égoïstement profitable.
Des politiques telles que la taxe CO2 ou la taxe Chirac sur les transports aériens me paraissent plus prometteuses que les préchi-prêcha écolo. Sans doute faut-il les deux. Le problème c'est que la fiscalité verte doit être mise en place au plan international au risque sinon de désavantager les entreprises du cru. Peut-être faudrait-il mettre en oeuvre une tva climatique qui ne serait pas perçue sur les biens et les services exportés? Ce serait déjà une première étape.
Et pour clore provisoirement sur un projet qui sans doute intéressera le militant communiste favorable à la gratuité des TPG que vous êtes, sachez que je suis plutôt séduit par la proposition d'augmenter la taxe auto du prix de l'abonnement TPG à condition que le produit de cette taxe permette de financer prioritairement les parkings d'échange, puis les parkings habitants.
Et au plaisir de vous lire prochainement sur votre blog.
Commentaires
Peut-être faudrait-il dédouaner, à Genève, les produits savoyards, pour éviter qu'ils ne polluent indirectement, en étant vendus à Paris ou à Lille? Et taxer au nombre de kilomètres, tout en ne tenant plus aucun compte des frontières? Le prêchi-prêcha anti-Sarközy marche en tout cas moins bien que celui de l'écologisme, sans doute.
on croirait lire Allègre le négationniste de la cause écolo !!
Vous êtes tellement grave que vous êtes capables d'écrire son nom (pourtant célèbre) avec 4 fois avec la même faute d'orthographe! Je m'abstiendrais cette fois-ci de commenter votre prose insupportable, sous peine de devenir méchant.
C'est une bonne chose que vous regrettiez le ton de votre message sur l'élue écologiste vaudoise Thorens. Félicitations, une des choses les plus difficiles à faire étant d'admettre un tort.
Concernant les solutions à la spirale du changement climatique et à l'accumulation de déchets radioactifs, il existe une grande large marge de manoeuvre à l'intérieur du système capitaliste pour augmenter sa régulation. Nous pouvons nous passer assez rapidement (en 20 à 30 ans) des énergies polluantes et épuisables (pétrole, charbon, gaz, uranium). La seule chose qui manque est la volonté politique. Nous avons les capitaux publics (mal investis), le savoir faire et les outils du marché.
Concernant particulièrement l'outil de la fiscalité, des avancées dans un pays ne doivent pas attendre des avancées dans tous les pays. Il existe un outil fiscal qui permet de traiter les marchandises importées à pied d'égalité avec ce qui est produit sur place : L'ajustement de taxe à la frontière. Le contenu CO2 des produits importés sont taxés comme le seraient des produits fabriqués sur place. Oui on s'approche d'un protectionnisme. Et alors ? Après que la "gauche" ait viré libéral, elle peut réfléchir à nouveau et revenir à sa base et la droite peut maintenant virer interventionniste.
J'ai un article persuasif sur le Border tax adjustment à disposition (en anglais).
Pour compléter sur la fiscalité, l'association noé21 pour laquelle je travaille préconise comme meilleure solution une fiscalité croissante sur 20 ans d'une taxe CO2 et une réduction de proportion égale de prélèvements sur les salaires. Résultat fiscal:neutre pour l'Etat et les contribuables. L'idée se résume à "Tax bads, not goods". Malheureusement le développement des caisses d'aide sociale au siècle dernier ont à chaque fois renchéri le coùt de la main-d'oeuvre, avec les effets que nous connaissons sur l'emploi. L'effet inhibiteur de la taxe doit être utilisé de façon consciente sur ce que nous voulons voir décroitre: la consommation d'énergie.
Enfin, je ne suis pas d'accord avec la réallocation de la taxe CO2 pour construire des parkings, même d'échange. Echanger quoi ? Laisser sa voiture dans un P+R ? Mais quelle voiture ? Les jeunes passent le permis de plus en plus tard, de plus en plus d'habitants du canton vivent sans voiture, la part modale de la voiture dans nos déplacements fléchit. J'ai 3 enfants et pas de voiture depuis 20 ans. La mobilité douce et les transports publics sont l'avenir, si nous en avons un.
Meilleures salutations