La radio romande nous gratifie le matin des propos pensés de quelques chroniqueurs triés sur le volet. Ce matin c'était au tour d'Elmar Lederberger, le très francophone et sans doute francophile ancien maire de la capitale économique du pays que dis-je du centre de la Suisse selon un slogan Zurich downtown inventé du temps où le socialiste gouvernait au bout de la Limmat.
Ce matin donc ce fils d'Obwald dénonce son canton d'origine. Son propos n'est pas celui de Josef Zisyadis autre icône de la politique suisse qui lui, on s'en souvient s'était fait citoyen de ce demi-canton pour lutter démocratiquement contre un barème fiscale sensé séduire les plus riches de ce pays. Lederberger du haut de son siège de président de l'Office du tourisme zurichois s'en prend à l'aménagement du territoire de ce canton confettis, coupable d'offrir aux riches des terres à bâtir.
Sans doute, aux yeux du Zurichois, devraient-elles rester intacts, les terres de ses ancêtres, juste broutées par quelques vaches sympathiques conduite par quelques pâtres heidilandés et fauchés comme il faut par quelques paysans endimanché. Que la Goldküste de son canton d'accueil soit couverte de villas de millionnaires ne retient pas le propos de l'homme politique élevé au rand du donneur de leçons national et matinal.
Il faut peut-être rappeler au tout puissant Zurichois qu'Obwald avec ses 34'000 habitants n'est pas plus gros qu'un Kreis de la prestigieuse métropole suisse. Et que ce que Lederberger veut interdire, c'est tout simplement le droit des Obwaldiens de décider démocratiquement de leur sort.
Question (im)pertinente, mais récurrente des urbains qui au fond ne comprennent pas pourquoi, l'aménagement du territoire ou la fiscalité, ne devrait pas être des questions décidées au plan national, sans droit de veto des cantons. On peut toujours rêver. Les bâtisseurs des Alpes ont encore de belles années devant eux.