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Hiler, il est cigale ou fourmi?

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cigales hiler.jpgVoici la dernière image que David Hiler a projeté ce matin en présentant les comptes 2008 de l'Etat de Genève. Le ministre des finances se prend-il pour la cigale ou la fourmi? Pour la fourmi, dit son chargé de communication, sans préciser qui sont les cigales. Alors le roi David, fourmi ou cigale? Les deux à mon avis.

La fourmi, la bosseuse plutôt pessimiste, si l'on en croit le résultat du ménage courant 2008 du canton qui boucle avec un bon gros paquet de millions, 496 exactement selon notre ministre des comptes publics, grâce principalement à une année fiscale particulièrement faste - merci nous!, quelques récupération de recettes d'années antérieures - merci nous encore - et des dépenses sociales contenues - merci la conjoncture. Une bonne année donc même si du côté salarial la rigueur a été un peu moins au rendez-vous.

Mais David joue aussi la cigale, la joueuse plutôt optimiste, si l'on considère l'opération bilan vérité qui permet à l'Etat de revenir à meilleure fortune.

Disparu le découvert, grâce aux normes IPSAS, ces normes comptables héritées des normes appliquées dans les entreprises. L'Etat a réévalué son bilan. Il est désormais riche de quelque 11 milliards répartis dans environ 3000 objets immobiliers...

 

Côté passifs, la dette à long terme, elle, a fondu, grâce à l'épargne extraordinaire réalisée ces deux dernières années. Bref tous postes du bilan considérés, la fortune nette de l'Etat s'établit à 2,6 milliards de francs. A noter que cette fortune nette n'atteint pas tout à fait le montant que l'Etat de Genève devrait verser à la caisse de retraite des fonctionnaires pour lui assurer une couverture à 100%. Mais ce risque ne figure pas au bilan de l'Etat, l'Etat de Genève s'étant permis à ce propos une petite incartade par rapport aux normes IPSAS.

Bref un résultat qui permet de redorer le blason du canton auprès des prêteurs, baisser les impôts et financer la relance!

Ces 11 milliards d'actifs immobiliers devraient gonfler les amortissements dans les années prochaines et donc améliorer la capacité d'autofinancement des investissements de l'Etat. Par un effet mécanique, ce que l'Etat dépensera en amortissements le contraindra à continuer à serrer ses autres dépenses courantes: charges salariales et la dépenses sociales pour l'essentiel. C'est tout bon pour financer les grands chantiers d'infrastructures à venir.

Un milliard de bénéfices en 2008, autant de déficit en 2009? titrais-je à l'annonce des résultats le 18 mars dernier. Pas tout à fait. David Hiler escompte encore quelques bonnes nouvelles pour cette année qu'il espère boucler dans les chiffres noirs. En revanche, il annonce des années difficiles pour 2010 et 2011.

 

Commentaires

  • Finalement la droite devra bien reconnaître quelques mérites à ce gouvernement qu'on dit de gauche non ?

  • Bonjour Monsieur,

    Vous citez les IPSAS, mais vous oubliez de dire que l’Etat :
    - refuse désormais la certification qu’il avait pourtant promise (cela équivaudrait au respect de TOUTES les normes IPSAS);
    - n’applique que les normes qui lui font plaisir, c’est-à-dire celles qui servent sa politique et lui permettent de dire : “je suis le meilleur” (les élections approchent ...) ;
    - oublie celles qui l’obligeraient à montrer ce qu’il ne veut pas montrer (notamment certains “trucs" directement liés à la norme 25), en utilisant pour ce faire les DiCoGe, c’est-à-dire des normes à la sauce genevoise du nom de “Je te cache ce que tu ne dois pas voir”.

    On se plaint actuellement du manque de transparence comptable passé des banques et autres instituts de gestion financière avec les conséquences que nous connaissons désormais, mais à l’Etat cela n’est pas mieux, de loin s’en faut, et quand demain ceux qui nous gouvernent actuellement seront partis avec une intéressante retraite à vie sur le dos des contribuables, d’autres arriveront et devront forcément faire un jour le ménage en demandant au bon peuple de couvrir les déficits actuellement volontairement cachés, celui des caisses publiques de retraite, notamment.

    Rappelez-vous la BCGe. Au début des années 90 on connaissait déjà dans les milieux bien informés les graves dérives de gestion au sein de ladite banque (comme dans d’autres, d’ailleurs) avec les conséquences que cela induirait à terme. Il a fallu 10 ans pour admettre la débâcle, d’une entité gouvernée par des politiques exempts de tout reproche actuellement.

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