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Le PDC, pivot d'un bloc centriste?

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Où se situe le PDC? La question est dans tous les esprits après le léger rétablissement (sauf à Genève) du parti démocrate-chrétien (+ trois élus). Depuis sa création en 1970 de la fusion des chrétiens-sociaux et des catholiques conservateurs (à raison alors d'un tiers deux tiers), le PDC a toujours été, à quelques exceptions-près, un fidèle allié de la droite bourgeoise incarnée par le parti radical et l'UDC avant que l'ex parti PAB ne devienne le fer de lance des Zurichois.

 

Longtemps insensible à l'écologie, incapable de transposer en Suisse le rêve européen des de Gaspéri des Schumann et des Adenauer, il s'est fait chiper aussi une partie de son discours sur les valeurs. Son ancrage à l'ombre des clochers le met paradoxalement dans une situation inconfortable lorsqu'il s'agit de défendre les valeurs notamment celles de la famille. Ses adversaires ne ratent pas une occasion pour dénoncer l'influence du Vatican sur son discours. Un ghetto dont les PDC suisses ne sont toujours pas sortis, contrairement au Parti populaire européen.

 

Sociologiquement à droite, méfiant face à la centralisation étatique, le PDC est le parti d'une petite bourgeoisie qui se sent menacée par la mondialisation et s'interroge tous les jours sur le sens de la compétition effrénée qui s'impose dans tous les domaines de la vie. La partie la plus fragilisée de l'électorat PDC est d'ailleurs tombé dans l'escarcelle de l'UDC, au gré de la diminution de la pratique religieuse. C'est que, dépouillé de ses excès xénophobes et ses rodomontades anti-européennes, le discours de la droite nationaliste rassure, même s'il est une tromperie quand on l'oppose à son action politique.

 

Souvent malmenés par les radicaux, les électeurs restés fidèles au parti orange rechignent néanmoins à changer d'alliance. La perspective de faire lit commun avec les "rurbains" verts qu'ils jugent trop dogmatique et donneurs de leçon et avec les socialistes trop bobos ou trop étatistes ne les enthousiasme pas.

 

Pourtant le glissement s'opère semble-t-il dans les esprits. Le Blick rapporte ce matin les résultats d'un sondage réalisé dimanche après-midi par l'institut gfs.bern auprès des électeurs des partis DC, évangélique et des Verts libéraux. Ils devaient indiquer leur positionnement sur une échelle gauche droite (1 très à gauche, 10 très à droite). Le résultat n'est pas inintéressant:

PDC: 4,9

Evangélistes: 4,7

Verts libéraux: 4,3

 

De quoi créé un pôle centriste en y incorporant les radicaux romands notamment, capable de conclure des alliances avec le blog de gauche et d'affronter l'ogre UDC?

A suivre.

Commentaires

  • Cela fait plus de 15 ans que je vote PDC et je ne l'ai jamais fait pour un parti prenant ses ordres au Vatican (je suis d'ailleurs protestant !), ni pour défendre des causes conservatrices et "petites bourgeoises" ! Non, le PDC est avant tout le parti de l'ouverture à l'Europe et au monde, celui de la libre initiative dégageant les ressources nécessaires à l'aide sociale et, last but not least, situant son action dans le cadre des valeurs chrétiennes. Ce n'est certes par toujours très sexy, mais ça a le mérite de tenir au travers des modes plus ou moins passagères !
    Par ailleurs, je crois au renforcement d'un centre actif de concordances avec les radicaux/libéraux et, selon les sujets, avec les Verts et le PS.

  • Je ne dis pas que le PDC prend ses ordres du Vatican. Je dis que l'occasion est souvent trop belle pour ses adversaires de le prétendre. Un peu comme autrefois on reprochait au parti du Travail de prendre ses ordres à Moscou, ce qui n'était pas faux, pour mieux le déconsidérer, ou comme au XIXe siècle on a mené une croisade contre l'église catholique sous prétexte qu'elle rendait des comptes à Rome plutôt qu'à la République. Merci de votre commentaire.

  • Il est évident que seule une large alliance des forces situées à droite de l'échiquier leur permettra de contrer valablement la gauche.

    En effet cell-ci va se recomposer autour d'un pôle populaire et proche de la nature.

    Autrement dit deux axes qui, politiquement sont porteurs et que seule une alliance hétéroclite qui rassemble des populistes (MCG/UDC), des centristes (PRD/PDC) et les élites bourgeoises (LIB) est de nature à lutter efficacement contre le collectivisme, jusqu'ici latent mais qui va refaire surface à gauche.

    Peu importe de savoir quels sont les états d'âme des papistes, ce qui compte c'est qu'il puissent rester un pont vers la gauche modérée.

    Ce qui est tout aussi certain c'est que si une telle alliance ne voit pas le jour rapidement, la bataille judiciaire de 2008 risque fort de ressembler à celle des Etats. Majorité théorique à droite mais majorité électorale à gauche.

    Vu le bilan très mitigé de l'actuel locataire du palais de justice, il y a des gros risques pour qu'une candidature de traverse, aussi farfleue soit-elle l'envoie au tapis.

    Ce danger est réel et devrait constituer une bonne base pour la création de cette large alliance, compensée en 2009 par une redistribution des postes à l'Exécutif.

    La donne est connue de tous, à chacun des chefs des poulaillers de droite de calmer les coqs.

  • Eh bien eh bien, ce Monsieur Post Tenebras Lux a effectivement les idées bien claires et parfaitement raison dans sa manière d'énoncer le problème. La prochaine échéance permettant à l'UDC de faire échouer l'Entente sera la réelection du Procureur Général, dont le bilan, au demeurant, est bien loin d'être aussi mauvais qu'on le dit.
    N'a-t-il pas réussi à régler le problème lancinant des squatts et à inverser la problématique qui semblait s'intéresser davantage à la santé des criminels qu'à celle des victimes ?
    Maintenant, quand à céder au chantage et négocier des alliances avec n'importe qui, au prix de nos valeurs les plus essentielles, il y a une marge que nous ne sommes pas tous disposés à franchir. Les radicaux genevois ont été extrêmement clairs dans leur positionnement face au populisme et ils n'ont pas reculé. Ils sont même les seuls de l'Entente à ne pas avoir faiblis.
    Sans certains cafouillages et révélations qui nous ont été imputés à tort, nous aurions même sans doute fait encore mieux. Nous n'allons pas aujourd'hui trahir nos engagements avec les électeurs. Nous ne reoncerons pas à nos valeurs par principe, pour la liberté de nos modes de vie et aussi parce que cela engendrerait à terme une catastrophe économique aussi dommageable pour Genève qu'une victoire de la gauche.
    Par contre si l'extrême-droite et/ou les populistes veulent faire échouer la gauche étatiste, ils savent ce qu'ils ont à faire. Les électeurs jugeront aux cantonales.

  • Il y aura à Genève, en 2008, des élections et des votations importantes : les élections judiciaires, la votation sur la nouvelle constitution et la désignation d'une constituante, le cas échéant.

    Si l'Entente continue dans la voie de l'irresponsabilité, en ignorant avec arrogance, prétention et suffisance le premier parti du canton, les électeurs jugeront en effet en 2009, lors des élections cantonales.

    Que l'Entente continue donc dans sa politique de dynamique de l'échec qui lui a valu trois défaites cuisantes consécutives : perte de la majorité au Conseil d'État, impuissance à reprendre un siège à la gauche au Conseil administratif de la Ville de Genève, perte d'un siège au Conseil des Etats ! Cela ne fera qu'accélérer la montée en puissance de l'UDC ! Qu'elle continue à se ridiculiser face à la gauche, cela ne fera que ramener encore plus d'électeurs lucides, attachés aux valeurs prônées par l'UDC, à voter pour cette dernière et à la positionner encore plus comme maillon fort de la droite et du centre droite.

    L'inflexibilité budgétaire, la tolérance zéro en matière de criminalité, une qualité de vie impliquant aussi le droit de ne pas être confronté à chaque coin de rue à des mendiants, le libre choix du moyen de transport sont des préoccupations plus importantes pour les Genevois que les crottes de chien...



    Heureusement, au sein des militants des partis de l'Entente, certaines voix s'élèvent pour un retour à la raison, et pas seulement au Parti libéral.

    Si les deux partis du centre sont maintenant de petits partis, totalisant moins d'électeurs à eux deux que l'UDC, ils ne le doivent qu'à leur aveuglement prolongé. Nous n'avons rien, bien au contraire, contre le fait qu'ils continuent dans cette voie qui nous a été fort bénéfique jusqu'à maintenant.

    Le centre doit comprendre qu'il ne peut indéfiniment jouer les girouettes permanentes, et s'orienter au cas par cas dans le sens du vent. Être pris entre deux feux, celui de la droite et celui de la gauche, ne signifie pas que son destin soit celui de devenir un arbitre fantasmagorique, mais bien de se retrouver dans la ligne de mire des deux camps et, de plus en plus souvent, de devoir encaisser même des coups qui ne lui sont pas destinés, du simple fait de se trouver sur leur trajectoire.

    Pascal Couchepin a été ces dernières semaines le meilleur agent électoral de l'UDC, par ses déclarations aussi outrancières que dénuées de substance, de réflexion et de classe.

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