Le Conseil d'Etat a renvoyé mercredi la traversée de la rade aux Calendes grecques. Hélas!
L'autoroute de contournement, pour laquelle il a fallu batailler plus de 20 ans et qui est manifestement sous dimensionnée, est d'ores et déjà en limite de capacité à certaines heures de la journée. Or cette artère a clairement permis de réduire la circulation en ville de Genève. L'axe rue de Lausanne - bd des Acacias est mort et c'est heureux. Si l'on veut rendre aux quais leur attractivité (autre arlésienne genevoise), il faudra bien canaliser la circulation de la rive gauche quelque part. Seule une grande traversée de la rade répond à cet objectif.
Dans un premier temps, le Conseil d'Etat serait bien inspiré d'étudier un tunnel depuis le carrefour autoroutier d'Etrembières passant sous Ambilly et débouchant à Cornières dans la friche de la gare d'Annemasse. Ce serait déjà ça de gagner sur l'attractivité du tortillard CEVA. Et l'occasion aussi de de dimensionner le budget de la collaboration régionale au niveau des besoins réels. Dans la même séance de mercredi, nos sept sages ont généreusement ouvert un crédit 1,75 millions au titre de la coopération Interreg 2007-2023. Une misère à l'heure où l'on met la dernière main au plan d'agglomération.
Planification du réseau routier 2007-2010 et traversée de la Rade
Conformément à la modification de la loi sur les routes du 28 avril 1967 intervenue le 25 octobre 2003, le Conseil d'Etat a adopté le plan directeur du réseau routier pour les années 2007 à 2010. Ce document fixe pour une période de quatre ans l'évolution de la gestion du réseau routier ainsi que les principales modifications qui doivent intervenir durant cette période.
Premier document de ce type, ce plan directeur suit et complète la carte de la hiérarchie du réseau routier adoptée par voie de résolution par la Grand Conseil le 7 octobre 2005 en fixant les principes sur lesquels le réseau routier doit être exploité en matière de signalisation lumineuse, de réglementation locale du trafic, et développé par de nouvelles infrastructures. Ce document présente également les projets routiers dont la réalisation est prévue à moyen (2011-2014) et long terme (dès 2015) et charge l'administration de procéder, en vue de la réalisation du prochain plan directeur, à une évaluation du fonctionnement du réseau routier afin d'en identifier les éventuels dysfonctionnements, sur un plan local et régional. L'élaboration de ce document a fait l'objet d'une longue période de consultation auprès du Conseil des déplacements. Le Grand Conseil est appelé à se prononcer sur ce document par voie de résolution.
Le gouvernement a par ailleurs rendu un rapport en réponse à une pétition pour une réalisation rapide de la traversée de la rade [pdf] et à trois résolutions adoptées par le Grand Conseil (R498, R513 et R529) [pdf] demandant l'inscription d'une traversée de la rade au sein du projet d'agglomération.
Dans sa réponse, le Conseil d'Etat se prononce en faveur de la poursuite de l'examen d'une traversée du lac sur le principe d'un raccordement entre le Vengeron (Rive droite) et la Belote (Rive gauche), avec un prolongement en direction de la France. Il s'agit de la seule variante, parmi les quatre examinées, qui permet d'assurer la mobilité de l'agglomération à l'horizon 2040, en offrant une ossature routière de ceinture. Le tracé, les fonctionnalités et le dimensionnement de cet ouvrage devront être étudiés dans la perspective de relier les réseaux routiers nationaux suisse et français.
Dès lors, le Conseil d'Etat entend inscrire dans le projet d'agglomération, en tant que réflexion en cours, le principe d'une telle traversée du lac au titre d'infrastructure routière du réseau national et entamer les études nécessaires à l'inscription de cet ouvrage dans la planification fédérale.
Les études à conduire devront non seulement permettre de définir le tracé, les fonctionnalités et le dimensionnement de l'ouvrage, mais également d'identifier et de préciser les mesures d'accompagnement propres à éviter un étalement indésirable de l'agglomération, ainsi qu'à garantir la préservation des sites, du paysage et de l'environnement.
Pour toute information complémentaire : M. Christophe Genoud, secrétaire adjoint chargé du domaine de la mobilité, DT, 022 327 25 06.