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Les vignerons découvrent un nouveau monde

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"Fantastique, incroyable, nous vivons sur le terroir le plus diversifié du monde." la Satignote Nicolas Bonnet, une des figures de proue de la viticulture genevoise, n'a pas perdu une miette de la description par le menu des sols où prospère sa plante fétiche, la vigne. Jean Hutin, le "patriarche" de Dardagny, veut déjà mettre en oeuvre ces nouvelles connaissances. "Nous avons soulevé le tapis, explique l'œnologue cantonal Alexandre de Montmollin, encore tout étourdi par tant d'informations, et découvrons un nouveau monde".

Etrange découverte en vérité. Les vignerons savent depuis des millénaires que la vigne est bonne fille et peu exigeante. Palladius au Ve siècle après Jésus-Christ écrivait déjà: " La nature de la vigne est telle qu'elle supporte tout sol quelconque pourvu que les variétés soient adaptées au sol". Mais c'est là un secret dont seulement quelques vignerons Genevois ont découvert les arcanes. "ça fait à peine vingt ans, explique Nicolas Bonnet, que nous recherchons la meilleure formule entre le porte-greffe, le cépage, le terroir, l'exposition, le climat, une équation à multiples inconnues et un nombre de combinaisons énorme. Les Français ou les Italiens ont une expérience de cinq siècles. Nous allons gagné du temps grâce à cette mine d'informations, s'enthousiasme le vigneron, encore sous le choc des félicitations de trois Valaisans accueillis le matin même et admiratifs devant un verre de chasselas genevois issu d'une vigne de 50 ans.

Donner à cette connaissance empirique des fondements scientifiques et une systématique, tel est le but de l'étude des pédologues de de la station agronomique de Changins rendue publique mercredi à Lullier. Dès le mois de juin prochain, les Genevois pourront voir les résultats cartographiés de ces milliers de données patiemment enregistrées dans la poussière ou dans la boue, en se branchant sur le Système d'information du territoire.  Et ce sera gratuit a souligné le directeur du service de la géomatique, François Mumenthaler, pas peu fier d'ajouter une nouvelle couche à son mille-feuille de données géoréférencées.

Stéphane Burgos et ses collègues Nathalie Dakhel et Martine Docourt de Changins ont donc mis l'eau à la bouche des vignerons. Mais leur étude ne représente que le pain de la tartine. Ils veulent y ajouter le beurre et la confiture. Ils mesurent actuellement les microclimat et veulent croiser leur base de connaissances pédologiques avec celle des ampélographes ces magiciens des cépages. Prochaine livraison en 2009.

Le vignoble en sortira-t-il transformer? Je ne me suis pas trop trompé avoue Nicolas Bonnier qui a planté dix hectares avec 14 cépages différents, mais si j'avais eu ces données avant, j'aurais sûrement permuté deux cépages.

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