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  • Le Museum de Genève: lugubre, poussiéreux

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    La grande galerie du 1er étage fait apparaître des animaux fatigués, sans lustre, dans un décor poussiéreux, daté. Des oiseaux, des coraux ont perdu leurs couleurs. Les poissons donnent l'impression d'être en bakelite. Au quatrième étage, l'exposition annuelle sur les puces de canard tient sur quelques mètres carrés. Recluse dans le dédale des couloirs, l'histoire de l'homme aligne des crânes et des plâtres, toujours derrière des vitrines, sans aucun support pédagogique. Les grognements des sangliers et et le râle des cerfs ne sauvent rien.  

    La comparaison avec le musée des Confluences de Lyon est terrible.

    N'y a-t-il donc rien à sauver? On vous le dit tel qu'on l'a pensé en sortant au soleil qui s'était glissé dans un ciel de giboulées. Rien.

    Peut-on redonner un nouveau lustre aux animaux taxidermisés, aux oiseaux, aux insectes aux poissons. Je ne n'en sais rien mais j'en doute. Pourrait-on seulement les déplacer, les mettre en scène, leur donner un semblant de vie à l'aide de casque de réalité virtuelle? L’ingénierie muséographique fait des miracles. Elle a manifestement boudé Genève. 

    Très vite pourtant - et sans doute avec peu de moyens - on pourrait lui donner un coup de jeune notre Muséum. Des écrans pourraient apporter des visions nouvelles, des lucarnes vers d'autres musées en Suisse et ailleurs, des plus didactiques, des aventures, de l'interactivité ludique. Sans peine, l'on pourrait coller au bas de chaque vitrine présentant nos oiseaux des champs, leur présence actuelle dans nos campagne et nos bourgades, les bonnes pratiques pour les soutenir ici et maintenant, un bouton pour entendre leur chant pour voir leurs ébats, leur vol. A-t-on proposé des partenariats à des associations?

    Quelques familles avec des enfants en bas âge étaient au musée. Rien pour eux, pas même des chaises et des tables et des crayons de couleur, des peluches, des animateurs pour les guider dans les noirs couloirs. Juste deux gardiens affalés sur des chaises, smartphone en main. A quoi servent-ils donc ces agents du service public? Combien sont-ils à tuer le temps dans ce musée du temps mort?

    Deux autres choses m'ont frappées encore.

    Le plus grand musée d'histoire naturelle de Suisse boude complètement le monde des arbres, des fleurs, des végétaux, le monde des champignons, le monde microscopique qui est pourtant au cœur de la fertilité des sols, qui transforment et recyclent sans bruit audible par nos oreilles mais dans le fracs de leurs organes sensoriels, les "déchets" en nourriture, en humus, en substances inconnues, le monde microscopique aussi qui peuple notre corps, nos intestins et que l'on considère aujourd'hui comme un organe et ceux de tous les animaux dans des relations symbiotiques mais aussi parasites. 

    Enfin le projet Ambre. La presse en a parlé. Il s'agit, nous dit l'espace où naguère vivait un alligator, de sacrifier aux nouvelles normes fédérales en matière d'incendie. Les bocaux d'alcool qui conservent les animaux et les organes sont un risque majeur, supporté durant des lustres mais désormais considérés comme insupportables. La Ville a donc décidé de bâtir un nouveau bâtiment et d'y consacrer 36 millions. C'est le projet Ambre qui a été choisi. Un cube qui devrait être bâti à deux pas d'un cèdre majestueux d'ici 2022. Est-ce bien raisonnable? 

    On parie que le cèdre aura raison du bâtiment antifeu? On l'espère en tout cas. 

    Enfin, un petit tour sur le net confirme que le Muséum n'est pas de notre siècle. Au fait, pourquoi la mise en ligne des rapports annuels s'arrête-t-elle à l'année 2014?

    museum galerie.jpg

    Evidemment, on ne remet pas en cause l'outil scientifique que l'on ne connaît pas. On espère seulement qu'il n'est pas dans l'état des collections présentées au public. 

    Je n'étais pas retourner au Muséum de Genève depuis des lustres. La pluie de ce jeudi et la perspective de m'y rendre avec un petit garçon 4x4 (4 ans et 4 mois), vif et curieux, m'ont incité à y retourner. Quelle déception! Rien ne me semblait avoir changé depuis la création du plus grand musée d'histoire naturelle de Suisse (c'est le site internet de la Ville qui le dit et je ne saurais le mettre en doute). Des vitrines, rien que des vitrines, mortes, surchargées, sans aucune pédagogie ni scénographie, ni interactivité, ni actualité, le tout plongé dans une pénombre qui rend parfois difficile la lecture des rares indications. Un parti pris muséographique déprimant.

  • Du MEG au MAG, le Musée des anciens de Genève

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    Voilà 20 ans que la commune de Bardonnex a renoncé à y construire l’école communale. Le bâtiment de la ferme auquel on adossé une grande écurie et une fenière dans les années 1920, est à l’abandon depuis 1990. Il pourrait bien rester en l’état encore 10 ou 15 ans car la commune, qui pensait un temps y installé l’auberge communale, est aujourd’hui sans projet pour le site. 

    Le château et sa ferme son un site d’importance nationale qui mérite une destination supra-communale. Y installer l’actuel  musée des Suisses de l’étranger et l’élargir aux étrangers qui ont fait Genève et la Suisse, à commencer par Jules César, en passant par Clotilde, reine des Francs, l’évêque Adhémar Fabri et le réformateur Calvin, Rousseau et Voltaire et tant d’autres, y compris les travailleurs saisonniers qui ont trimé dans les fermes et à la tuilerie de Bardonnex...

    J’ai évoqué ce projet plusieurs fois dans ce blog: la dernière fois le 2 septembre 2020 dans une note rédigée à propos du concours d’idées lancé par la Maire de Bardonnex en vue de construire une école de 12 classes à l’emplacement du Centre communal: De quel bois fait-on une école à Compesières?

    Un projet déjà évoqué en 2015.

    À suivre

    Nouveau patron au Museum

    Sami Kanaan, qui avait fait venir un premier directeur du Museum de Neuchâtel avant de le laisser en rade dans un bâtiment et un personnel vieillissants, a trouvé sa nouvelle perle rare, Arnaud Maeder. Il faut craindre que ce nouveau balai neuf se retrouvera vite confronté aux mêmes écueils que sait poser une administration isolée et sans contrôle. Si le Muséum vaut ce qu’on dit qu’il vaut - un objet scientifique - alors plaçons-le sous le contrôle de l’Université, dans l’obligation de se frotter aux autres instituions. 

    Une visite dans les murs de Malagnou m’avait catastrophé. J’avais raconté cette aventure désespérante dans un blog. Ce qui m’avait valu cette réponse du directeur d’alors qui se promettait de dépoussiérer le Muséum. Le seul magistrat rescapé de l’ancienne législature ne lui en a pas donné ni le temps ni les moyens. 

    458E37AA-594F-44B4-96AC-72E222B5C66B.jpegDans bien des civilisations, on honore les anciens, pas seulement ceux que l’âge tient sagement à distance de l’écume des jours mais ceux qui ont forgé le monde où nous sommes. Certains par leurs actions, leur vie sont devenus des modèles, des idoles, des saints, des sages qu’on cite ou qu’on invoque. Le Musée d’ethnographie cherche un nouveau nom, annonce La Tribune.

    Qu’il soit donc baptisé Musée des Anciens de Genève (MAG),  le MEG! Et qu’il accueille dans ses départements le petit Musée des Suisses de l’étranger, basé à Penthes. Et que Compesières, son illustre château, bâti par l’ordre hospitalier des chevaliers de Malte, et ses dépendances deviennent une nouvelle annexe du MAG dédié aux Suisses de l’étranger et aux étrangers qui ont fait la Suisse. 

  • 36 millions pour des prunes (à l'alcool)

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    Question 2 à propos de ces 48'000 litres d'alcool (poids à 100% d'alcool): est-il bien nécessaire de continuer à les conserver ces crapauds? Je suis sûr qu'on pourrait en éliminer les trois quarts voire plus sans priver l'humanité d'une connaissance essentielle.

    Mettons ces collections dans un fort militaire désaffecté et qu'on les oublie!

    Y-a-t-il encore du bon sens ou que de l'alcool dans les travées de nos assemblées?

    poire à l'alcool.jpgÇa fait combien de décennies pour ne pas dire de siècles et même de millénaires qu'on conserve des fruits et toute sorte d'autres choses dans l'alcool? Qui n'a pas dégusté des cerises à l'eau de vie? Qui ne s'est pas étonné de voir une poire plus grosse que le goulot nager dans la williamine? Qui  n'a pas admiré le bateau en bois habilement glissé dans la bouteille de gnôle? Qui n'a pas eu un haut le coeur en voyant un cerveau ou un crapaud conservé dans l'alcool ou le formol?

    Et bien voilà que Genève veut/doit dépenser 36 millions pour sécuriser les conserver du Museum, nous dit ce matin mon journal préféré. On se pince et on se dit que le principe de précaution et les règlements concoctés en chambre n'ont pas fini de creuser la dette des collectivités publiques et de priver les pauvres de leurs subsides, les élèves des professeurs et les malades des soignants. Car ces 36 millions devront bien être pris quelque-part.