Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : actmedia

  • #ActMedia 2018: le maire de Genève veut des états généraux des médias

    Imprimer

    Au menu, un hackathon, des conférences et des débats. Objectif: par quoi remplacer le journal imprimé qui se meurt, mais qui est vital pour la démocratie. (Le journal a accompagné, favorisé (?) l'émancipation citoyenne au XIXe siècle et est une des facettes indispensables de la démocratie libérale, un régime qui assure tout de même une bonne dose de liberté en comparaison des autres, même si rien n'est jamais parfait. Un régime qu'il faut donc faire vivre grâce notamment à des rédactions de journalistes professionnels attachées à la vérification des faits et à la mise en valeur des sources dignes de foi - dont les autorités politiques (?), à la confrontation des idées - toutes les idées (?).)


    Lire aussi: Kim il Sung news sur Léman, Le maire de Genève et la Tribune de Genève


    IMG_4826.JPGThomas Maillard d'Open Geneva explique comment fonctionne un hackathon sur le futur des médias. On va faire les choses pas forcément dans les règles, mais pour le bien commun. (Le mot, concanétation de Marathon et de hacker viendrait du MIT où des étudiants ont pénétré l'ordinateur central, alors seul disponible, pour exploiter ses ressources à leur profit).

    Cinq tables, réduites à quatre, imaginent le futur autour de thèmes tirlées du rapport que Fabio Lo Verso a rédigé à la demande du maire:

    1) Et si on créait un outil commun en open source qui serait gratuit pour des équipes de journalistes (au fond les rails de chemin de fer ne sont pas payés que par les seuls usagers),

    2) En quoi le numérique peut, va changer la démocratie (on peut notamment se demander pourquoi on dépense autant d'argent pour voter en ligne et qu'on n'a pas le droit de lever des signatures)

    3) Et si le journalisme était davantage financé par la philanthropie. (Pas morte l'illusion du crowdfunding mais sûrement pas durable)

    4) Mutualisation des technologies, c'est en fait le même sujet que le groupe 1.

    5) Mission de service public du jouralisme. Quels moyens pour garantir la qualité (c'est toujours suspect quand l'Etat, c'est à dire in fine une administration chargée de mettre en oeuvre une loi ou des budgets se pose cette question)

     

    Les résultats ont été exposés quelques heures plus tard en trois minutes, pas une seconde de plus sous peine d'applaudissements de la claque pilotée par Open Geneva. ça donne du rythme, mais le remue-méninges reste maigre. Comme l'a relevé Sami Kanaan, membre d'un jury de trois personnes qui a refusé de décerner un prix, dans un speech improvisé, peu de groupe ont mis le consommateur d'information au centre de leurs préoccupations,  aucun n'a présenté un modèle de financement autonome, qui ne recourt pas à l'argent public, du mécénat et des quêtes (crowdfunding), aucun ne s'est inscrit dans une logique de concurrence ou de compétition - le modèle collaboratif est-il viable à long terme, s'est interrogé le maire de Genève? 

    Bref beaucoup de questions demeurent ouvertes, mais l'urgence est là. On ne peut pas rester sans rien faire. Le magistrat socialiste veut poursuivre la réflexion en invitant les villes romandes dans un premier temps à s'interroger sur leur manière de dépenser leur budget com afin de coordonner autant que faire se peut des politiques de soutien à des projets éditoriaux d'information citoyenne.

    La seule question qui demeure. Pourquoi un lecteur lit un journal d'information générale comme la Tribune de Genève, Le Courrier, 24 heures, La liberté, le Nouvelliste, ARC Info, le journal de Nyon de Morges de la Riviera, la feuille de Carouge, de Vernier, d'Hermance... Et comment l'inciter à payer 400 à 500 francs par an  (spontanément contrairement à la redevance radio-TV qui elle est obligatoire)?

    Kanaan a dit entre autre son désaccord avec Pietro Supino le grand patron de Tamedia qui dans Le Matin Dimanche a réaffirmé sa confiance dans les forces du marché. Non, le marché ne réglera pas tout- Myret Zaki, la rédactrice en chef de Bilan,  l'a répété cette semaine dans une chronique, estime le maire de Genève.

    A suivre donc.

    La Tribune a publié cette semaine plusieurs réflexions dans sa page Opinion sur la presse

     

    PS: Je n'ai pas pu assister à toute la journée et notamment au dernier débat qui avait réuni du beau monde, dont  Pierre Maudet qui s'est invité à la dernière minute - autour de la question de la nouvelle loi sur le financement des médias numériques. Il faut dire que l'événement est tombé en même temps que le pot de départ de Pierre Ruetschi, un réd en chef indépendant, dont les trois panégyristes et lui-même ont notamment rappelé les combats dans les affaires Kadhafi, Rybolovlev et Maudet entre autres. Au fait. Si l'éditeur de la Tribune était genevois, croyez vous que l'affaire Maudet aurait éclaté dans la Tribune?

     

     

     

     

    Il est 9h, ce vendredi 14 septembre, une petite cinquantaine de gens préoccupés par l'avenir des médias écoute Sami Kanaan, maire de Genève, et initiateur de la journée publique #actmedia. "Sans une presse diversifiée, la démocratie ne peut pas fonctionner" commence le maire, socialiste de la commune: 200'000 habitants dont la moitié d'étrangers dont une partie n'a le droit de voter que sur le plan communal, c'est à dire, compte tenu des compétences municipales à Genève, presque jamais.

    hackathon actmedia.JPG


    Incise du 24 février 2020: Sami Kanaan fait un geste pour les médias in Le Courrier

     


  • La presse a besoin de croire au Messie

    Imprimer

    Sauf que, par les temps qui court, il est fort probable qu'on renomme les fêtes religieuses avant qu'on déclare férié la paix de Saint-Julien. Enfin qui sait?

    La presse continue donc de mal aller (en Suisse, ça a commencé en 2000, c'est dire la durée de l'agonie). Mais personne jusqu'à présent n'a vraiment trouver la baquette magique pour revivier un secteur qu'on dit essentiel à la démocratie. A par la confortable redevance obligatoire que les Suisses ont plébiscité au grand soulagement des travailleurs de la SSR qui ont eu très peur d'être traités de même manière que leurs collègues de la presse écrite.Au fait, sont-ils prêts à économiser 10% de la manne populaire pour donner de l'air aux journaux?

    Dans la mer démontée, où croisent sans osciller les porte-conteneurs américains de news (fake ou solidement sourcées), les journalistes s'accrochent à la première bouée venue. Le chercheur Daniel Kübler leur en a jeté une en montrant que la démocratie (mesurée à la participation aux votations) recule là où la presse s'étiole. L'étude a été citée cet été par le réd en chef de mon journal préféré dans un long papier intitulé Pourquoi la presse est l'affaire de tous. Mais est-ce que la participation est le bon indicateur de la santé démocratique? A ce propos, d'autres réflexions menées au Centre pour la démocratie d'Aarau me semble plus pertinente, comme ce fait, développé par Katharina Kleinen von Königslöw, (et lu dans defacto.expert) que le 19:30 n'est plus la grand messe obligée pour s'informer et que 20minuten.ch, Facebook, bluewin.ch et évidemment Google sont bien davantage les points d'entrée aux news désormais.

    L'affaire de tous donc, c'est sans doute ce que le maire de Genève, le ci-devant ministre de la culture Sami Kanaan pense aussi. Il trompette ces jours l'organisation d'un colloque le 14 septembre prochain en sa bonne ville sous l'abscons vocable #ACTMedia, un mot qu'on ne trouve pas dans le dictionnaire, mais qui renvoie sans doute à ACT-UP sans le # qui n'existait pas et renvoi à Twitter, voire à Facebook et non à Mozart ou Debussy, deux montres américains qui sont pour partie et pour beaucoup les fossoyeurs de "Ma petite entreprise", le journal. ça s'annonce comme ça:   

    Nous entendons parfois des assertions telles qu'« un journaliste coûte plus cher en Suisse qu’ailleurs » et qu'après tout, « la démocratie fonctionne aussi bien sans information de qualité ». A l’heure où les fake news règnent en maître, où la parole se libère sur les réseaux sociaux, la presse classique n’a, vous le savez, jamais été aussi fragilisée.

    Quel type de société et quel type de contre-pouvoir souhaitons-nous pour notre démocratie ? Comment garantir la qualité et le financement de l’information ? C’est de ces questions que l’événement 
    #ACTMedia que j'ai souhaité organiser le 14 septembre veut débattre. 

    #ACTMedia
     est un événement unique et j'aimerais aujourd’hui vous inviter à y prendre part afin de tenter ensemble d’esquisser des pistes de solutions à cette grave crise des médias.
     

    Dernière salade dans la composée des nouvelles dignes de foi et dignes d'être portées à la connaissance du vulgum pecus que nous proposent les journalistes de nos quotidiens,  le roman pamphlétaire d'Antoine Exchaquet, qui fut, s'en souvient-on, l'administrateur délégué de la Tribune du temps des Lamunière. "Fake News lémaniques", ça s'intitule. Et ça dégoisse sec sur la profession, au point qu'on se demande si la petitesse du microcosme mérite 136 pages.  Je vous en livre deux pour le ton et la forme. Quant on contenu, on apprend que les bons interviewers sont à Londres et à Washington. Quand on voit l'état de ces deux nations, on s'interroge...

    fake news lemanique 67 68.JPG

     

    balibar.JPGEmmanuelle Béart, en robe écarlate, est intronisée maire (dit-on mairesse?) de Montfermeil. Jeanne Balibar l'a à l'oeil. La cinéaste tourne Les Merveilles de la ville. Libération est sur le plateau et publie ce samedi le reportage d' Anne Diatkine. "L’heure est sérieuse, lis-je. Il s’agit de rendre immédiates les premières mesures de son programme, notamment celle qui consiste à multiplier les jours fériés tout en rebaptisant ceux qui existent déjà. Qu’on ne s’affole pas, Noël demeure mais devient également la journée de la presse (écrite), qui a bien besoin de croire au messie."

    Pour le dire tout net, je ne savais plus trop comment reprendre le court de mon blog après la pause estivale. Cette idée que Noël puisse devenir la journée de la presse me réjouit autant que celle de contrebalancer notre fête de l'Escalade avec celle de la paix de Saint-Julien le 21 juillet (1603)...

  • Le maire de Genève et la Tribune de Genève

    Imprimer

    Un ex-rédacteur en chef (du Courrier de Genève) esquisse en 30 pages un futur assez brouillardeux, un peu usine à gaz, sans jamais se demander pourquoi les lecteurs, surtout les jeunes, sont aux abonnés absents. 

    On pourra bien mettre sur pied des infrastructures communes, à coup d'argent public, pérorer sur l'art et la manière de faire du bon journalisme, critique, indépendant, etc, on ne sauvera pas les journaux tant qu'on n'aura pas répondu à la question des lecteurs (surtout ceux précieux qui veulent bien s'abonner ou acheter au numéro ou à l'article).

    Où sont-ils donc passés? 

    Les réponses sont multiples.

    Plus d'intérêt. En marge de l'affaire Maudet, Florence Kraft-Babel, une blogueuse hélas trop épisodique, en donne une qu'il ne vaut pas ignorer (encore qu'elle se trompe de prince). Elles s'en prend à cette presse qui dégomme Pierre Maudet et ne nous dit rien du charmant prince émirati. Un autre blogueur, Maurice Gardiol, met en regard l'affaire Maudet et la décision du conseil fédéral de libéraliser les ventes d'armes. La leçon que je tire est que les lecteurs prennent leur distance car le choix des nouvelles et leur traitement les dépriment ou ne les rassurent pas. Les lecteurs ont besoin d'être réenchanter. Nos téléjounaux s'y emploient. Ils montrent de moins en moins la guerre ou la misère et occupent leur temps d'antenne avec des reportages bien de chez nous, sans aspérités, sans critiques, onctueux comme des yaourt bio nature, à l'image des publicités qui les encadrent et nous persuadent que l'agriculture, c'est l'histoire de Martine à la ferme. Le prie dans le genre, c'est Couleurs locales, le journal régional de notre chère RTS. 

    Plus le temps Les lecteurs passent de plus en plus de temps dans les transports et n'ont pas la place d'y déployer la Tribune qui devrait - mais c'est sans doute trop tard - adopter le format de 20 Minutes. 

    Stressés. Les gens et familles souvent multirecomposés consacrent beaucoup de temps et d'énergie à leur vie (sans parler du boulot), c'est tout ça que l'on retranche sur le sommeil et la lecture des quotidiens.

    Oû ai-je la tête? Les divertissements divers sont nombreux. Bien sûr, il y a les réseaux sociaux, les chats, le boulot encore, et Monsieur le maire n'est pas pour rien dans la foultitude de sorties et autres événements que sa bonne ville propose aux quidams en mal d'occupation. Encore du temps pris à la lecture des quotidiens.

    Bougillons Et puis le monde ne s'arrête pas aux frontières de la ville de Genève (invisibles) ni à celles du canton (qu'on franchit sans contrôle) et EasyJet est à un saut de puce pour s'envoler trois jours ici et là pour bien moins que l'abonnement annuel à un quotidien. 

    Racines. Lles Genevois dont plus de la moitié sont étrangers (il faut encore ajouter un quart de confédérés) s'enracinent dans plusieurs potagers, le genevois, le frontaliers, le portugais, l'espagnol, l'italien, l'albanais, etc et parfois plusieurs quand les familles composées et recomposées ignorent elles-aussi les frontières. Ah l'amour sans frontière... Naguère on voyait cette variété aux antennes paraboliques accrochées aux balcons. Aujourd'hui le petit smartphone est polyglotte et lui aussi sans frontière. Encore du temps perdu pour les quotidiens.

     

    On continue?

     

    * Un hackathon, pourquoi pas un brainstorming ou mieux un remue-méninges? L'hackathon est sans doute plus branché et renvoie au mythe qu'on peut réaliser des trucs qui sauvent avec un peu de bonne volonté et un zeste de génie, bref ça ressemble furieusement à la Pat Patrouille qui fait fureur chez les 3-4 ans.  

     

    actmedia.JPGQui snobe qui? La question se pose à la lecture du programme #Actmedia, un raout médiatico-politique sur le thème - ô combien d'actualité - "quels journalistes demain au service de nos princes régnants", que le musée d'ethnographie - le lieu en dit long sur le quoi, le pour quoi et l'avenir plombé de la presse - accueille vendredi prochain 14 septembre. La question se pose car le nom du principal quotidien de Genève n'y figure pas. La Tribune aurait-elle déjà disparu des écrans radar de notre bon ministre de la Culture et maire éphémère de notre bonne ville de Genève? L'enquête est en cours.

    De mauvaises langues notent qu'en fait le rédacteur en chef du quotidien de la rue des Rois sera bien présent en la personne d'Ariane Dayer, rédactrice en chef Tamedia. Et voilà. 

    Que nous promet donc cet hackathon * de la presse régionale?