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Rechercher : Laïcité

  • La citrouille de l'Hôtel de Ville

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    Ce fruit automnal aux formes et couleurs multiples illustre mieux que le cardon argenté et épineux de Plainpalais la diversité genevoise. Sa chair fait une bonne soupe et des veloutés délicats qu'on sert sur toutes les tables jusqu'aux plus raffinées. La courge, un légume rassembleur? Les cucurbitacées sont aussi des objets de décoration. Percées d'yeux, les citrouilles font de bien beaux masques à la veille de la Toussaint. Mais gardons nous, en ces temps où des gardiens sourcilleux est sans doute déjantés de la laïcité font feu de la moindre chandelle, d'évoquer les rapports de la courge avec les mondes cachés.

    En son cœur, la courge tient un labyrinthe de filaments, une autre piste pour dénouer l'énigme de sa présence hier soir: la dénonciation des réseaux politiques, le "Filz" disent les Suisses allemands, dont Facebook ne livre que l'écume superficielle?

    Dernière explication. La courge d'hier soir est d'une variété à la peau dure. Comme celle des politiciens? Évidée elle devient une marmite. Celle de la Mère Royaume? Séchée, elle devient calebasse, résonne et amuse le peuple. Son vert hésite entre le tendre de l'écologie et le foncé de l'UDC. Enfin sa chair, orange, est un subtile mariage de rouge et de jaune. Bien genevoise la courge! Toute allusion à des partis politiques est évidemment fortuite. Addittionnée de quelques pépins de courge passés au feu, elle était délicieuse.

    IMG_4912.JPGUne belle grosse courge, en habit vert, bien joufflue, posée sur un trépied, trônait hier soir au milieu de la Cour de l'Hôtel de Ville, dépassant juste les têtes des Genevois, pas très nombreux, qui avaient répondu à l'apéritif impromptu de départ des cinq conseillers d'Etat sortants: des hauts fonctionnaires, des députés, des journalistes essentiellement, les proches des élus qui ne le sont plus, quelques badauds perdus... Et emmitouflés, mais heureusement épargnée par la bise et la neige qu'on annonçait.

    Pourquoi diable avait-on placé cette courge là? Les gens interrogés sont restés sans réponse? Un député avança, sous couvert d'anonymat, qu'un malicieux avait sans doute exposé cette courge là pour signifier à l'assistance qu'il ne faut pas l'avoir trop grosse...

    La courge est-elle en voie de se substituer au jet d'eau pour illustrer Genève? Qu'on en juge!

  • La Journée internationale des Fake News

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    Selon le référentiel en vigueur aujourd’hui, cet événement a tout de la fake news et les religions chrétiennes qui la colportent sont de dangereuses institutions. Il y a encore des pays qui les interdisent et poursuivent leurs coreligionnaires. 

    A Genève, berceau d'un des courants importants du christianisme actuel, la laïcité impose sa loi. Elle justifie, si l'on suit ses défenseurs les plus radicaux, la privatisation totale de la religion et son bannissement de l'espace public. On veut ainsi interdire aux autorités le droit de manifester leur appartenance religieuse (art 3 du PL11766), ce qu'elle n'ont jamais fait, mais le principe de précaution doit s'afficher jusqu'à l'absurde.

    Heureusement, ce 2 avril, lundi de Pâques et jour férié religieux, comme le vendredi saint - mais qu'attendent donc les laicistes pour supprimer ces jours fériés? - on retrouvera la normale. Plus de fake news dans les journaux. Que des bonnes nouvelles, labellisées 100% exactes, justes, vérifiées, vérifiables, de la région, traçables... proportionnées...contextualisées... crédibles..

    Crédibles? Gare! Ce n'est pas parce qu'une nouvelle paraît crédible qu'elle est forcément juste. Les meilleurs poissons d'avril ont justement l'apparence des vrais. En revanche, il faut toujours se demander, et tous les jours de l'année, si la source est digne de foi et si l'information qu'elle diffuse sert l'intérêt général. 

    Il faut aussi se demander ce qu'il en est d'une information qui servirait le bien commune mais qu'une source crédible ne donnerait pas?

    Et encore ce qu'il en est d'une information qui ne sert pas l'intérêt général (car sans importance ou purement divertissante) et qui émane néanmoins d'une source digne de foi?

    Bon 2 avril.

    poissons d'avril.jpgLe 1er avril est la journée internationale des Fake News. Une fois l'an, nous, les consommateurs d'infos, sommes requis de faire fonctionner notre esprit critique et de débusquer la nouvelle qui est fausse, truquée, fabriquée de toutes pièces, volontaire exagérée, bref de nature à prendre à leur propre jeu les crédules que nous sommes tous peu ou prou (car l'humain aime croire).

    Ce 1er avril était particulier. C'était un dimanche et peu de journaux sont publiés ce jour-là. Donc peu de Fake news cette année. Et ce dimanche coïncidait avec la fête de Pâques. Un milliard de chrétiens ont rappelé que Christ est vraiment ressuscité.

    Une nouvelle proprement incroyable, pas scientifique pour deux sous, qui a certes eu des témoins, mais c'était il y a deux mille ans, et leur témoignage n'a fait l'objet d'aucun procès-verbal indépendant. 

  • Liberté d'expression, la France boycottée

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    Que n'entend-on pas le nouveau primat des gaules, l'archevêque de Lyon (un ancien militaire parachutiste jusqu'à son entrée dans la prêtrise dans la trentaine) pour remettre la parole de Dieu au  milieu du village: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même », dit l’Évangile de ce dimanche. Même mon ennemi, même mon meurtrier, même mes compatriotes, dont je comprends pas la foi, dont je condamne la loi qui met les femmes et les humais de "mauvais" genre sous la coupe des hommes et des traditions. 

    Nous sommes tous prompts à condamner, c'est peut-être la pire tare de notre espèce. 

    Cependant ce n'est pas en sacralisant la liberté de caricaturer comme l'audace extrême de la liberté d'expression, notamment dans le cadre de l'éducation nationale, qu'on établira la paix et la concorde *.  Tout le contraire, on jette de l'huile sur le feu. La sagesse populaire le dit: toute vérité n'est pas bonne à dire et encore qui expose s'expose.

    La France serait sans doute bien inspirée de mettre un peu d'eau dans son vin laïque. Malheureusement, bien des intellectuels prêchent volontiers la tolérance et l'appliquent bien peu. 

    On conclura provisoirement par ce témoignage de Sofiane jeudi soir sur le plateau d'Hanouna (que je n'aime pas trop). Ce soir là, deux collégiens de Samuel Paty ont témoigné. Un moment fort. Sofiane dit en substance: On est libre de penser de sa tête mais tout n'est pas bon à dire.

    Quelque chose à ajouter? Les puristes diront qu'elle s'autocensure. Elle a 14 ans, Sofiane, et a paru plus sage que bien des éructeurs qu'on voit trop souvent sur les plateaux télé.

     

     

    * Une liberté qui devient même une obligation à entendre ce dimanche matin Jean-Paul Jouary pendant le quart d'heure accordé aux libres libres penseurs sur France Culture, quart d'heure qui précède la messe de 10h...  Il réclame que la France consacre un musée à la caricature. La pensée unique lui donnera sans doute bientôt raison.

    sofiane hanouna paty.jpg

    Liberté où est ta victoire? La France fille aînée de l'Eglise est désormais, depuis peu, le chevalier de la laïcité de combat qui fait de la caricature des religions la pierre angulaire de la liberté d'expression. Et bien évidemment des pays, où l'islam est religion d'Etat, s'offusquent, appellent au boycott de la France. Des croyants (ou qui croient l'être) se vengent, menacent cette Marianne impudique, prétentieuse, applaudissent ces parents bosniaques qui ont tondu leur fille parce qu'elle fréquentait un chrétien. La République vient d'excommunier cinq membres de cette famille, comme Rome excommuniait dans ses pires heures, comme tous les fondamentalistes croyants ou athées bannissent, tuent, condamnent au silence, au Goulag, aux camps de redressement.

    Je ne reconnais pas la France des Lumières dans ce combat de coqs où la cervelle du gallinacée semble avoir pris place dans la tête de trop d'humains de ce pays voisin que j'aime.