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  • Les silences du président Pierre Maudet

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    Derrière le programme, aucun accord politique,  comme on le voit en Allemagne, n'a été longuement discuté et moins encore signé entre les partis gouvernementaux d'ailleurs exclus de l'exercice. Chacun garde sa liberté. Les socialistes sont coutumiers de l'opposition parlementaire. Le PLR a pris ses aises lors de la dernière législature. Les plus soucieux de la continuité gouvernementale sont le PDC et les Verts, 20 députés lors de la dernière législature, 26 pour la présente...

    Mais revenons à ce morceau de littérature politique. La cuvée 2018 fut moins enlevée que celle de 2013, remarque le député MCG Dimier, qui se console avec l'évocation - essentiel - du contrat sociale, chère au père de la République, auteur de la Constitution de 1847 et démolisseur des remparts, James Fazy.

    Pas très neuve la référence en ce XXIe siècle promis à des révolutions très bouleversantes sur les plans technologique, médical, informationnel, sécuritaire, financier... Rien de ces disruptions en cours n'a été perçu sous les voûtes gothiques de la cathédrale ni dans le choix des intermèdes musicaux (Monteverdi, Haendel...). Pierre Maudet l'a d'emblée rappelé: "Depuis plus de sept siècles, le gouvernement de Genève prête serment sous les voûtes tutélaires de cet édifice majestueux." Le décor est planté.

    Le discours fait sur le mode ronflant "y'en n'a point comme nous" le tour des acquis, des institutions qui font la force, la gloire de Genève: le nouveau Grand Théâtre, la nouvelle Comédie, le nouveau Théâtre de carouge, la nouvelle Maison de la musique... Avec ce petit retour à la réalité: "Il appartiendra aux autorités, municipales ou cantonales, de leur offrir le cadre législatif et budgétaire qui leur permettra d'enrichir le dialogue et la réflexion sur le vivre-ensemble."

    J'apprends dans cet inventaire que "le CERN qui s'apprête à accueillir, d'ici une décennie, un nouvel accélérateur, un anneau de 100 kilomètres de circonférence". 

    "Notre héritage - le thème est la colonne vertébrale du discours -, c'est, poursuit le président Maudet, cette Genève internationale dont il y a cinq ans encore, on annonçait l'érosion." Ne se rend-il donc pas compte que l'OMC tourne à vide, que le BIT, qui fêtera ses 100 ans l'an prochain, ne sert pas à grand chose, que l'OMS court derrière Ebola, que le Désarmement est en panne, que la Commission des droits de l'homme est prise en otage par les dictatures et les fake-démocratie, que la Croix-Rouge même est confrontée à des combattants qui ignorent tout du droit de la guerre, des conventions de Genève et des des droits humains. 

    "Notre héritage, grâce aux efforts de notre population et de nos prédécesseurs, c'est aussi une dette allégée d'un milliard de francs, en quatre ans". Mais qui reste tout de même à 12 milliards, la plus élevée du pays par habitant. Présent parmi les invités, Pascal Broulis a dû sourire, lui qui a gommé les 7 milliards de la dette vaudoise en quelques années en reportant notamment la moitié de la facture sociale sur les communes. 

    La fin du discours demande aux partis à dépasser les divergences stériles, à s'accorder sur des compromis. Sous les canons, à l'heure du risotto, Roger Deneys, PS, est dubitatif: Ce discours est plein d'optimisme mais pas très crédible. Voyez la loi sur la laïcité adoptée grâce à deux partis non gouvernementaux.

    Pierre Maudet en appelle enfin aux Genevois: "Dans les prochains mois, la population tout entière sera invitée à participer à une démarche prospective et participative visant à définir la Genève que nous voulons en 2050."

    Au final chacun semble y avoir trouvé ce qu'il attendait. Olivier Cerutti PDC: "Un discours très PDC, très consensuel". Jean Romain PLR: "Un discours radical, classique, forcément pondéré, chacun y a mis du sien." Le président du Grand Conseil nous fait remarquer que la prestation de serment se fait devant un lutrin qui porte la Constitution genevoise et non sur la Bible qui est certes ouvertes à côté.

    Marc Fuhrmann, président de l'UDC: "Il a ignoré 30% des électeurs qui n’ont pas voté pour les grands partis." René Longet PS (ancien maire d'Onex et administrateur à Vernier en attendant l'élection du successeur de Thierry Apothéloz) se dit globalement satisfait. "Il a parlé en premier de la mobilité ce qui est important et de l'opération Papyrus comme méthode de travail, c'est de bon augure!"

    prestation de serment 2018.jpgLe discours de Saint-Pierre suscite beaucoup d'attentes. Trop sans doute. Le risque est grand d'être déçu, de rester sur sa faim. On relit donc l'objet prononcé par Pierre Maudet ce 31 mai à 17h30 en la cathédrale de Genève. Il doit devenir le programme de la législature 2018-2023 du gouvernement de la République et que le Grand Conseil doit adopter sous forme de résolution. En décembre avec le budget 2019.

    On en apprend plus en faisant le compte des non-dits dans ce texte de 2400 mots, 35% de plus qu'en 2013: rien sur la traversée du lac, rien sur les navettes autonomes que les TPG vont bientôt tester et qui vont renvoyer le CEVA à ce qu'il est: une invention du XIXe. Rien sur la réforme des relations cantons-communes ni sur leur fusion esquissée par la Constitution. Rien sur les 4 milliards nécessaires pour renflouer la caisse de pension des fonctionnaires. Rien ou très peu sur le Grand Genève. Rien sur la justice. Rien sur la maîtrise des coûts de la santé à Genève. Sur le plan sociale, le constat que les dépenses croissent trois fois plus vite que les impôts.

    "Encourageant", note après la cérémonie Antoine Vielliard, le maire de Saint-Julien, volontiers critique. Il ajoute: "On a pris l'habitude d'être déçu par ce genre de discours."

    L'exercice est en effet formel. Il n'engage vraiment ni l'Exécutif ni le Législatif. 

  • Bardonnex, un plan directeur: pour quoi faire?

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    Pas un mot sur le plan directeur 2009 non plus, dont on peut dire qu'il n'a pas servi à grand'chose (voir ci-dessous). De là à parier que le PDBard 2021 n'aura pas plus d'effet sur le vivre ensemble au pied suisse du Salève, il y un pas que je vous laisse franchir à votre guise. Gouverner, c'est prévoir, certes, à condition que le débat sur notre environnement soit démocratiquement conduit. Que pense le Conseil municipal? Sa commission d'aménagement a été associée au discussion, dit notre maire en préambule.  Fort bien mais pourquoi ces réflexions n'ont-elles été l'objet d'aucune publication ni débat public?

    Commençons donc par ce que la Mairie n'a pas fait le bilan du PDBard 2009. A propos de l'* ci-dessous, je vous laisse donner la note qui vous convient.

    pdbard2009 Bardonnex.jpgNote pour le logement: *  Le PDBard 2009 prévoyait déjà de rééquilibrer l'habitat dans la commune afin de réduire le poids démographique de La Croix-de-Rozon où habitent près de deux Bardonnésiens sur trois. L'action de la commune, si tant est que ses autorités disposent d'une compétence dans le domaine, a été absolument nulle. Le déséquilibre s'est accru au contraire et va s'accroître encore car on attend d'ici à 2025 au moins 100 logements nouveaux à La Mure. Qui s'ajouteront aux immeubles récemment construits aux chemins des Forches et en cours au chemin d'Archamps.Et ce n'est pas le PDBard 2021 qui va changer quoi que ce soit. En première analyse, on a même redimensionné à la baisse les possibilités de logements à Bardonnex. Des logements sont envisagés par le Canton aux confins de la commune. à Perly, mais la Mairie n'en veut pas.

    Heureusement toutes ces opérations comprennent en raison des obligations légales attachées à la zone 4B développement des logements sociaux. Une coopérative doit voir le jour à  la Mure. Au fait quel est le bilan de la Fondation communale pour le logement? [Sur l'image à droite (cliquer pour l'agrandir), on voit ce qui était prévu de bâtir à Bardonnex (page 95 du PDBard2009). Rien n'a été réalisé]

    Note pour la mobilité *  Comme le PDBArd 2009, le PDBard2021 nous promet des chemins de promenade. Ils étaient là bien avant qu'on les couche sur des plans. Qui déambule sur les chemins des vignes sait que le lieu est couru. En revanche, côté circulation automobile, pistes cyclables et liaisons TPG, l'action communale a brillé par des promesses à zéro effets (PZE). Le transit matin et soir des pendulaires qui s'en vont travailler à Plan-les-Ouates où ils paient l'impôt à la source et font tourner les ateliers géants, n'a cessé d'augmenter. La douane de Bardonnex continue d'être un goulet d'étranglement qui échappe totalement à nos élus municipaux. Les cassis installés à Landecy ont certes ralenti le trafic mais ne l'ont pas dissuadé.

    Côté TPG, un nouveau bus 62 dessert Landecy et La Croix-de-Rozon à la gare du Léman Express du Bachet. En revanche, Perly ses bus 42 et D et bientôt son tram 15 restent déconnectés de notre commune. A propos de Perly, on notera que le nouveau PDBard 2021 semble ignorer totalement le projet de contournement de Perly par le sud mais qui passe sur le territoire de la commune de Bardonnex, notamment là où un restoroute devait naguère offrir un lieu de vente des produits du terroir. LA commune se contente de refuser que des logements soient érigés dans cette région proche du tram Nations-Cornavin-Lancy-Saint-Julien, dont les habitants seront évidemment plus Perlysiens que Bardonnésiens.

    PDBArd2009 Compesieres.pngNote pour l'école *  Le plan directeur de la commune de Bardonnex situait en 2009 la future nouvelle école communale dans le quartier sud du giratoire de Compesières...(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

    Le PDBard2009 envisageait aussi la destruction de l'école actuelle bâtie en 1900. En effet, ce bâtiment est considéré comme un verrue urbaine en pleine campagne. Rien de tout cela a vu le jour. Il a fallu en 2012 en urgence bâtir quatre classes, dans le pré de l'âne au sud du hangar des fêtes, en dérogation de la zone agricole. Ces pavillons sensés durer huit ans et pour lequel un centime additionnel provisoire avait été accepté. sont toujours là. Le centime additionnel aussi.

    Dans le nouveau PDBard2021, la nouvelle école a migré à l'emplacement de la salle communale, à trois cents mètres du coeur de Compesières. On ne démolit plus l'école Camoletti de 1900. Restera-t-elle dévolue à la formation? Y rétablira-t-on deux logements au 1er étage comme dans la configuration initiale? Et on crée des vergers traditionnels, ce qui doit enchanter le président du Conseil municipal qui a la nostalgie de Martine à la ferme et veut créer une ferme pédagogique à Compesières.

    L'aménagement du territoire que dessine le PDBard2021 ne dit évidemment rien de la pédagogie ni des mode de gardiennage des écoliers au XXIe siècle.

     

    D'autres notes sur Bardonnex, cliquez ici et pour des notes sur les communes genevoises

    1) Diverses mentions du plan directeur communal depuis 2016 dans le PV du 13 juin 2017, le préavis de la commune concernant la révision du plan directeur du canton 2030. Le 12 septembre 2017 le préavis sur le plan de site de Compesières, où l'on retrouve un historique partielle de la situation et un vif débat. Le 24 novembre 2018, le Conseil municipal apprend que la Commission de l’aménagement, de l’urbanisme et de la mobilité a : continué ses discussions et réflexions relatives à la révision du plan directeur communalLe 5 mars 2019, le Conseil municipal vote une rallonge de 45'000 fr pour financer la révision du plan directeur communal. Le 10 mars 2020, le maire informe le Conseil municipal de la tenue le 30 mars d'une séance d'information sur la révision du plan directeur communal. Le 23 juin 2020, Conrad Creffield informe le Municipal qu'une séance d'information publique aura lieu le 28 septembre.

    2) Lancement de la révision du plan directeur le 15 décembre 2015 (PV du Conseil municipal )

    P-D-1386 Crédit d'investissement de CHF 75'000.- destiné à la révision du plan directeur communal Personne ne s’opposant à l’entrée en matière, la présidente cède la parole à M. A. Walder qui indique que depuis 2009 la loi fédérale sur l'aménagement du territoire (LAT) a connu diverses modifications importantes dont la dernière révision est entrée en vigueur le 1er mai 2014. Le PDCn (plan directeur cantonal) 2030 a, quant à lui, été révisé et adopté par le Grand Conseil le 23 septembre 2013, puis par le Conseil fédéral le 29 avril 2015, non sans un certain nombre de réserves. À cette même date, le Conseil d’État annonçait aux communes le délai de trois ans pour réexaminer leur plan directeur (conformément à l’article 11bis, al. 9 La LAT). S’agissant d’une base servant à guider la commune dans ses décisions, il est important selon M. A. Walder, que celui soit adapté aux nouvelles exigences. Pour être conformes aux nouveaux enjeux, certains sujets devront être réactualisés, d’autres sont la suite logique de l’une ou l’autre des 14 fiches d’action élaborées dans la synthèse du PDcom 2009. Il cite les plus importants : L’établissement d’une image directrice du village de Bardonnex et de son hameau ; plusieurs promoteurs et architectes ayant travaillé, ces dernières années, sur des projets immobiliers dans le village. Un souci de sécurité doit notamment être réglé dans le secteur de Pierre-Grosse.L’étude de l’incidence des quotas de zone agricole en surface d’assolement (SDA).L’étude de la zone « autoroute-Lissole » sur laquelle est prévue une route d’évitement du village de Perly. A l’inverse de l’État, M. A. Walder estime qu’il serait plus judicieux que le tracé de la route soit étudié en fonction du futur développement de la zone.La réflexion et l’établissement d’un plan de circulation ainsi que l’estimation de l’impact du CEVA et des routes de desserte L1 (de la route de Drize au carrefour de la Milice) et L2 (de Pierre-Grand à la route de Drize) sur la circulation de transit.Pour terminer, la délibération ayant été présentée au bureau du Conseil municipal avant d’être présentée à la commission de l’aménagement, M. A. Walder propose de compléter ainsi le dernier considérant « le préavis favorable à l’unanimité de la commission ... ». La parole n’étant pas demandée, la présidente soumet au vote le projet de délibération 1386. (...) Cette délibération est adoptée à l’unanimité, soit par 17 voix.

     

     

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    C'est la loi, les communes doivent réviser régulièrement leur plan directeur. Bonne fille Bardonnex est aux ordres. Elle a distribué à ses administrés cette semaine une édition spéciale du bulletin communal. L'ouvrage, remis sur rail en décembre 2015 - 6 ans déjà 1) - par l'élaboration d'un cahier des charges pour 75'000 fr 2), est déjà bien avancé. Il est en consultation jusqu'au 27 février, sans assemblée publique, covid oblige, ni zoom comme le déclassement d'Arare.

    C'est le bureau Urbaplan, qui semble truster toutes les études de la communes, qui est à la manœuvre et a produit un avant-projet de 154 pages. Combien coûte l'opération? Aucun budget n'est mentionné nulle part dans cette brochure illustrée par l'incontournable Marion Jiranek et ses dessins gentiment désuets, genre c'était mieux avant. Aucun immeuble locatif n'a eu l'heur de retenir la plume de l'artiste ou au goût de la Mairie.