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Rechercher : Laïcité

  • Le cardon épineux genevois et les enfers

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    - Quoi le climat, qu'est-ce qu'il a le climat, demande, un gosse. On explique que si nous ne voulons pas griller en enfers, il va falloir changer de mode de consommation pour stopper le réchauffement climatique.

    - Les enfers, je connais, c'est le pays d'Hades, répond la gamin du tac au tac.

    Mais d'où sort-il cette connaissance? 

    - A l'école de Veyrier, on apprend la mythologie grec: Zeus, Athéna, Ares, Poséidon, Apollon...

    On reste bouche bée.

    - Et Ares c'est le dieu de quoi?

    - C'est le dieu de la guerre

    Je le félicite. Et je lance cette réflexion à la cantonade:

    - Ainsi l'enseignement public genevois démontre qu'il est borgne. Il enseigne sans sourciller à des gamins de 9 ans le panthéon grec - je souviens aussi des dieux égyptiens, romains, mayas, incas, voire indiens, dont on survolait la civilisation. Mais sous prétexte d'un principe de laïcité qui continue d'être une forme de Kulturkampf, l'école genevoise ignore les prophètes juifs, les figures, les saints, les vertus et chrétiens qui ont inspiré tant et tant d'artistes et de philosophes et modelé notre société au moins à l'égal des penseurs de la Grèce antique.   

    hades.jpegEh voilà. J'ai épluché ce matin un beau cardon bien blanc au marché à la ferme Chavaz. Francis en vend tout prêt sous vide jusqu'à la mi-mars. Qu'on se le dise!

    Le temps est doux pour un mois de février mais les clients arrivent au compte-gouttes. Le marché à la ferme est au supermarché ce que un quotidien est à l'Internet. Deux métiers en voie de disparition. Les discours des politiciens n'y changeront rien. Et les consultants qui parlent de se réinventer non plus. 

    Vient l'heure de l'apéro. Clandestin. Pas de service à table. On achète la topette 10 francs au banc des Rosset. Rien n'interdit de la boire sur place. Bon le vin. On évoque les derniers potins. Les autorités en prennent pour leur grade. Forcément on débouche sur le climat qu'il faut sauver.

  • Gex et Genevois savoyard: et si on corrigeait le Pacte de 1815?

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    La question des frontaliers empoisonne le débat politique à Genève. Elle alimente sans raison la logorrhée d'un parti populiste bien connu et entretient une animosité malsaine au sein des travailleurs du canton. Rien de tout cela à Zurich où les pendulaires ne sont pas des frontaliers, mais simplement des pendulaires zurichois et argoviens.

    La frontière politique du canton tracée en 1815 par les puissances victorieuses de Napoléon sont un compromis bancal, un savant équilibre entre des intérêts conflictuels dont le canton a pu longtemps se satisfaire. La petitesse du territoire et la domination de la Ville de Genève ont été un avantage: moins de routes à construire et à entretenir, une population citadine plus progressiste, plus homogène,

    gex genevois.jpgAllons droit au but. Genève doit absorber le Pays de Gex et le Genevois savoyard entre Salève et Vuache. Ainsi réduirait-on le nombre de frontaliers des deux tiers. L'Arve faisant frontière entre Salève et Gaillard-Veyrier, Annemasse et son arrière-pays resterait français.

    L'exigence du duc de Savoie, en 1815, de conserver un passage hors neige au pied du Salève, entre la vallée de l'Arve et la plaine du Rhône, n'a aujourd'hui plus lieu d'être puisqu'une autoroute relie toute l'année le Chablais et le Faucigny à Annecy.

    La question religieuse qui vit les Genevois réduire au minimum le rattachement de communes catholiques à leur ville, alors 100% protestante n'a plus de raison d'être depuis que le principe de laïcité figure dans les premiers articles de la Constitution, même si quelques fous de Dieu continuent d'infléchir l'histoire.

    Plus vite dit que fait? Sans doute. Une idée saugrenue qui va enflammer l'humeur des nationalistes de tout poil, c'est un risque. Cependant, les frontières comme l'économie doivent être au service des hommes. Le contraire, c'est la guerre.

    L'idée qu'elles seraient intangibles est intolérable. Le projet de les repositionner oblige au contraire à repenser la région et à travailler à l’uniformisation des règles qui nous gouvernent de part et d'autre. De la France et de la Suisse, nous devons tirer le meilleur.

  • Dieu était protestant en 1602

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    Pour les Genevois de 1602, tous protestants alors, Dieu était protestant. Forcément. Comme il était catholique pour les Savoyards (et l'est resté) malgré la défaite. Les Genevois (en fait une infime partie d'entre eux qui rendent grâce à la Providence chaque année depuis cette mémorable bataille) ne pensent plus comme leurs aïeux. C'est du moins le pari du modérateur.

    Dieu ne saurait être réduit à un chef de guerre opportun. Vérité de théologien. La réalité reste tout autre. Dans toute les religions.

    Dieu n'est cependant pas désarmé. Il a une arme de construction massive, l'amour. En ce sens, les Genevois étaient sans doute plus motivés à défendre leur cité que les mercenaires du duc de Savoie à la prendre.

    A l'inverse, vouloir expulser Dieu de la société est aussi déraisonnable que de vouloir en faire un roi ici-bas. Menu s'en est pris d'entrée, en s'adressant directement aux trois conseillers d'Etat officiellement présents, le protestant Maudet, le catholique Dal Busco et le musulman Poggia, à ceux qui, sous prétexte de neutralité de l'Etat dans l'affaire de la laïcité, militent en fait pour la neutralisation de la société et le confinement du religieux dans l'intimité un peu honteuse des consciences.

    Dieu devrait-il être laïc à Genève aujourd'hui? 

    IMG_3353.PNGLogique et exigeant, le prêche de l'Escalade du modérateur de la compagnie des pasteurs de Genève, samedi à la cathédrale Saint-Pierre.

    Logique car tout responsable d'Eglise se doit de dire qui est Dieu, lequel n'est évidemment pas celui que l'on croit ou que les puissants veulent nous faire croire.

    Exigeant car le propos était forcément un peu complexe. Blaise Menu a placé haut la barre. Son texte mériterait d'être publié pourquoi être relu. Le peu que j'en ai capté dans le brouhaha du fond de l'édifice religieux, qui dresse sa silhouette sur la colline depuis bientôt 800 ans (1150-1250), et les pétarades des arquebusiers m'a néanmoins séduit.