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Dieu était protestant en 1602

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IMG_3353.PNGLogique et exigeant, le prêche de l'Escalade du modérateur de la compagnie des pasteurs de Genève, samedi à la cathédrale Saint-Pierre.

Logique car tout responsable d'Eglise se doit de dire qui est Dieu, lequel n'est évidemment pas celui que l'on croit ou que les puissants veulent nous faire croire.

Exigeant car le propos était forcément un peu complexe. Blaise Menu a placé haut la barre. Son texte mériterait d'être publié pourquoi être relu. Le peu que j'en ai capté dans le brouhaha du fond de l'édifice religieux, qui dresse sa silhouette sur la colline depuis bientôt 800 ans (1150-1250), et les pétarades des arquebusiers m'a néanmoins séduit.

Pour les Genevois de 1602, tous protestants alors, Dieu était protestant. Forcément. Comme il était catholique pour les Savoyards (et l'est resté) malgré la défaite. Les Genevois (en fait une infime partie d'entre eux qui rendent grâce à la Providence chaque année depuis cette mémorable bataille) ne pensent plus comme leurs aïeux. C'est du moins le pari du modérateur.

Dieu ne saurait être réduit à un chef de guerre opportun. Vérité de théologien. La réalité reste tout autre. Dans toute les religions.

Dieu n'est cependant pas désarmé. Il a une arme de construction massive, l'amour. En ce sens, les Genevois étaient sans doute plus motivés à défendre leur cité que les mercenaires du duc de Savoie à la prendre.

A l'inverse, vouloir expulser Dieu de la société est aussi déraisonnable que de vouloir en faire un roi ici-bas. Menu s'en est pris d'entrée, en s'adressant directement aux trois conseillers d'Etat officiellement présents, le protestant Maudet, le catholique Dal Busco et le musulman Poggia, à ceux qui, sous prétexte de neutralité de l'Etat dans l'affaire de la laïcité, militent en fait pour la neutralisation de la société et le confinement du religieux dans l'intimité un peu honteuse des consciences.

Dieu devrait-il être laïc à Genève aujourd'hui? 

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