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Rechercher : Laïcité

  • La religion, la religion...

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    Le problème de l'enseignement du fait religieux à l'école ne résoudra pas le problème de la religion chrétienne, aujourd'hui en perte de vitesse et d'identité en Europe. Cet enseignement ne peut être qu'un enseignement de culture générale, certainement utile voire indispensable pour comprendre le monde, l'art, la culture. Mais cet enseignement se situera toujours à des années lumières de cette proximité - intime et amoureuse - avec les textes fondateurs perçus ou reçus comme Parole divine, qu'implique la foi et l'acte religieux.


    Sur ce plan l'enseignement des faits religieux tombe sous le sens. Il n'y a que les ayatollahs de la laïcité pour en interdire l'accès à l'école publique.

    Dimanche,  à Compesières, un prêtre, ancien prof de philo à Florimont, a clos sa messe par ces quelques mots.

    Un homme, un jour, m'aborde dans ma promenade.

    - Monsieur le curé, je suis athée!

    - Quelle nouvelle mon ami!

    - Oui, mais je ne suis pas seulement athée, je suis aussi contre Dieu!

    - Bougre d'imbécile, si tu es contre Dieu, c'est que tu penses qu'il existe!

    Plus tard, on me rapporta un autre bon mot de ce prêtre en retraite:

    Un homme l'interroge sur les dernières déclarations de Benoît XVI. "Benoît qui, lui rétorque-t-il, faisant mine de réfléchir... Ah, Benoît XVI, je le connais sous son autre nom: Benit XIII et III..."

    benoît XVI.jpg"Non seulement le principe de laïcité doit être ancré dans la nouvelle Constitution, mais également le principe qu’aucun droit religieux n’est supérieur au droit constitutionnel de la République", écrit Raymond Loretan dans une note publiée ce matin dans son blog. Et le candidat PDC à la Constituante de redire son credo : "la religion étant un facteur important de notre histoire et de notre culture, elle doit faire l’objet d’un enseignement".

    La religion, la religion, comme si il n'y en avait qu'une. Ce singulier était peut-être un fait ostensible en France en 1905, au temps de la séparation de l'Eglise (au singulier) et de l'Etat). Aujourd'hui le mot religion se conjugue au pluriel. Le mot ne qualifie d'ailleurs pas que les adeptes d'une foi en Dieu ou en Allah. La plupart de nos contemporains adorent et sacralisent bien davantage la jeunesse, l'argent,  le marché, la nature que les Dieux des religions.
  • Les saints innocents et les petits Genevois

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    L'éducation nationale genevoise n'en évoque évidemment pas l'histoire mythologique. Puisque, sous prétexte de la sacro-sainte laïcité, principe constitutionnel qui garanti la neutralité confessionnelle, elle s'interdit la moindre leçon qui pourrait susciter la critique des prêtres qui veillent sur les consciences et ferraillent à la plus petite incartade du DIP et de ses ministres, à l'exemple de la députée Magali Orsini qui a pesté trois fois dans son blog durant le semestre qui s'achève (ici, et ).

    Aujourd'hui, il est vrai, plus besoin de l'Instruction publique pour se former, Google, Wikipedia  et bien d'autres suppléent au choix idéologique de la République. Il suffit, à qui veut assouvir sa curiosité, de taper "saints innocents" pour trouver bien plus que ce que le moindre prof pourrait raconter dans un cours sur le fait religieux, dans le but louable d'apporter aux enfants le socle de connaissances leur permettant de comprendre ce qui inspire les artistes depuis deux mille ans (et plus).

    La commémoration des saints innocents n'est pas sans rapport avec la tragique actualité d'une région toujours meurtrie par des luttes de clans qu'alimentent l'identifiant religieux. La barbarie est à la hauteur de la haine qu'un homme né dans ce Proche-Orient a voulu combattre par la seule arme qui ne tue pas, l'amour du prochain. Trop banal en effet pour être un objet de connaissance des petits Genevois.

    saints innocents.jpgLes saints ne sont plus très en vogue. Naguère, quand, sous nos cieux, la laïcité n'était pas aussi sourcilleuse - elle l'est sans doute parce qu'elle craint le retour des fanatiques - et quand le commun des mortels croyait moins en son propre génie prométhéen et en la technomédecine qu'en la Providence pour son développement durable, naguère donc, chaque jour était placé sous la patronage d'un saint ou d'une sainte.

    Pas toujours de bon catholiques d'ailleurs ou de pieux béats. Saint François d'Assise, dont le pape vert actuel porte le nom, a fait les quatre cents coups avant de consacrer sa vie à la réforme de l'église et au chant des oiseaux. 

    Ce 28 décembre, la tradition se souvient des saints innocents. Qui sont-ils?

  • Des députés performants. Vous avez dit performants?

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    Dans le cas de la CEP, des députés ont reconnu en séance plénière que la tâche avait dépassé les capacités du parlement. Péché avoué est à moitié pardonné, mais le parlement nouveau sorti des urnes le 15 avril va-t-il en tirer des leçons? Qu'est-ce qui a dysfonctionné? 

    Dans le cas de la loi sur la laïcité, les dysfonctionnements - durée de l'examen en commission, longueur du débat en plénière pour aboutir au vote d'une quinzaine d'articles - tiennent plus à des options politiques et à des conceptions du vivre ensemble qui étaient difficilement conciliables. Mais c'est le cas de la plupart des objets soumis au jeu parlementaire. La politique est forcément affaire de compromis, sinon des robots pourraient tout à fait régler les comportements comme les feux de circulation le font très bien aux carrefours.

    Demeurent les questions:

    - Pourquoi faut-il autant de temps et de palabres aux députés genevois pour accoucher d'un rapport, d'une loi?

    - La faute tient-elle uniquement à l'absence de majorité, à la présence de quelques tribuns plus soucieux de paraître que d'être, au combat politique?

    - Y a-t-il dans la boîte à outils démocratiques des façons de faire qui permettraient d'augmenter la performance du pouvoir législatif?

    - Est-ce une affaire de formation des députés, une question de culture qui serait ici moins consensuelle, davantage portée à la querelle?

    - Que font notre Université, nos HES, les états majeurs de l'Etat pour apporter leur science dans la résolution de ces problèmes? 

    Partout ailleurs, les consommateurs en veulent pour leur argent. C'est détestable mais c'est ainsi. Ils sont prêts et n'hésitent pas à tester et à changer de fournisseurs dès lors qu'ils estiment pouvoir trouver - juste à côté ou sur l'Internet - de meilleures prestations meilleure marché. Ou/et, s'ils restent de fidèles clients et s'en vantent,  ils font savoir d'une manière ou d'une autre qu'ils pourraient changer. Leurs fournisseurs comprennent très bien qu'ils ont tout intérêt à aligner leurs prix et leurs niveaux de service à la concurrence. 

    Rien de tel au niveau des institutions politiques et étatiques. On a les gouvernants qu'on mérite, dit-on. Et si vous n'êtes pas content, vous pouvez toujours voter avec les pieds!

    Peu le font évidemment ce qui préserve l'Etat, ses institutions et ses serviteurs d'être sensible à leur performance personnelle et collective. 

    Je pose donc cette question aux nouveaux élus: quel est le potentiel d'économie, d'efficacité, de performance, niché au coeur de l'entreprise Canton de Genève (cantons et communes comprises évidemment)?

    J'offre un bon repas à celle ou celui qui m'enverra la meilleure proposition.

     

    NB: Qui voudrait survoler l'activité du Grand Conseil peut toujours de tenter une évaluation via ses rapports d'activités. Bonne chances d'y trouver la moindre mesure un tant soit peu objective. Celui sur l'année 2017 est sorti cette semaine.

    Etude de la composition du Grand Conseil du canton de Genève et des conditions dans lesquelles les député-e-s exercent leur mandat par Pascal Sciarini, 2003. Une étude qui a gardé une bonne part de sa pertinence et mériterait d'être mise à jour.

    cloche grand  conseil députés.jpgMon activité de responsable des pages Opinions, Courrier des lecteurs et du forum des blogs - à 70% depuis un an - ne me laisse guère de temps pour rédiger. Cette semaine fait exception puisque j'ai publié une perspective et un article sans prétention. J'en parle parce que la perspective m'a valu quelques commentaires positifs et même une interview sur le sujet - la performance du Grand Conseil genevois - par Radio Cité. 

    Le mot performance a été mis en question par les députés que j'ai contactés. On peut certes en discuter mais l'autre mot que l'on utilise plus généralement - l'efficacité - renvoie à la même obligation, celle de définir les critères de rendement et de l'économie parlementaire.

    Qu'est-ce qu'une bonne loi? Combien de temps faut-il pour voter, modifier un texte légal? Comment fait-on pour évaluer la pertinence, l'efficience d'une loi? Qu'est-ce que le contrôle parlementaires? Comment doit-il s'exercer? Deux affaires récentes montrent combien le parlement genevois est loin d'être performant, efficace... La commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Adeline et la loi sur la laïcité. Deux fiascos de première classe. Sans conséquence sur les jetons de présence des élus. Au contraire.