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  • Ma maîtresse, mon courtier et Christian Grobet

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    Effondrée sur le seuil de sa cuisine, seule dans son appartement, B. se souvient avoir prié tous les saints du ciel, s'être traînée jusqu'à son lit, avoir téléphoné à une amie, qui avait les clés de son appartement. L'amie est arrivée en même temps que SOS médecins. Admise aux urgences des HUG, B. s'est retrouvée en chambre commune. Pourtant elle paie plusieurs centaines de francs par mois une assurance complémentaire. Pas de place dans les étages supérieurs, lui a-t-on dit sans trop d'égard.

    La faculté n'a rien trouvé. L'infirmière cheffe l'a vue à l'entrée et à la sortie. B. a pu sortir durant le week-end sans bon de sortie, sans que persone ne lui demande rien. B. a entendu la litanie du manque de personnel, s'est étonnée que les prises de sang soient faite au petit matin par des infirmières de nuit épuisées. B. qui connaît un peu le milieu politique a des choses à dire.

    Signera-t-elle l'initiative "Pour le maintien et le rétablissement des prestations des établissements publics médicaux" que lance ces jours l'ancien conseiller d'Etat socialiste recyclé dans la défense des panthères grises? Peut-être. B. est en tout cas sensible au discours en cours qui assène le slogan simpliste: "Victoria - le programme d'économie des hôpitaux - a pemis d'économiser 300 millions à l'hôpital c'est autant de qualité de soins en moins pour les patients!"

    Il ne suffira sans doute pas au bon docteur Unger de se plaindre des assurances sociales pour échapper à sa responsabilité.

    Mercredi dernier, dans les salons de l'Hôtel Métropole, Christian Grobet a asséné quelques-unes de ses vérités en matière de gestion publique. Mark Muller a repris du poil de la bête au fil du débat sans jamais parvenir à donner l'impression qu'il maîtrisait le bateau logement.

    C'est qu'une partie du gaillard avant du navire Etat est gouverné par un autre magistrat - le Vert Cramer - qui a passé sa législature à penser l'agglo franco-genevoise sans trop s'investir dans les plans d'aménagements locaux. Grave erreur, a expliqué le leader de la liste "Défense des aînés des locataires. etc."! C''est précisément l'investissement constant et tenace de la Délégation au logement dans les communes et dans les quartiers qui a permis, lorsque je dirigeais le DTP, de construire plus de 2000 logements par année. Pourquoi a-t-on démantelé la Délégation au logement a demandé le Poutine de l'Asloca?

    Un ange chargé de brique et de ciment a traversé la salle, Sans doute quelques libéraux radicaux ont rêvé de retrouver Grobet aux commandes.

    grobet christian.jpgB. est rentrée de l'hôpital, où une syncope l'a envoyée il y a 15 jours. ça lui est arrivé sans crier gare, cette syncope. Quant on aborde la septantaine. on n'est à l'abri de rien.

    L. est un courtier immobilier prospère. La quarantaine grisonnante, l'oeil vif, le tein ensoleillé, la dent dure, la langue vipérine. Pas un jour sans qu'il ne peste contre l'Etat et ses lenteurs. Merdredi  dernier, il a assisté au débat organisé par l'association des gérants et courtiers d'immeubles entre Mark Muller, le patron actuel du logement, et Christian Grobet.

    Un Christian Grobet qui, s'il ne devait pas passer la barre des 7% le 11 octobre, doit parfois ou souvent (?) caresser le rêve de se présenter au Conseil d'Etat le 15 novembre.

  • Un blogueur en tête à Saint-Julien

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    Même réaction à Collonges-sous-Salève, où les résultats sont serrés. La liste du maire sortant Pierre-Yves Thévenoz arrive en troisième position. Sa première adjointe, qui avait démissionné, et quelques autres transfuges ont rejoint la liste lancée par l'ancien maire Etallaz: deux visions du développement de Collonges? Le maire recueille 28,28% des suffrages et l'ancien maire 36,84%. Entre les deux la liste conduite par Thierry Humblot.

    En Haute-Savoie, on notera, l'arrivée sans surprise en tête du Front national à Cluse, mais avec un score inférieur aux attentes, la seconde place du parti Bleu Marine à Annecy, sans que le maire ne soit en danger et sa troisième place à Annemasse où le maire sortant Christian Dupessey devrait être réélu dans une semaine. A Ambilly, le maire socialiste Guillaume Mathelier l'a emporté avec 54% des suffrages.

    Dans le pays de Gex, le député maire de Divonne, Etienne Blanc, a été réélu, tout comme le maire de Saint-Genis Hubert Bertrand. En revanche, à Ferney-Voltaire, la liste du maire écologiste François Meylan est talonnée par celle emmenée par Daniel Raphoz.

     

    Le ministère de l’Intérieur a publié sans anicroches durant la soirée tous les résultats des 36'000 communes de France sur elections.interieur.gouv.fr.

    A noter que le site l'Internaute qui a généré un texte de présentation des enjeux pour les 36'000 communes de France n'a pas (encore ?) réalisé cet exploit pour les résultats. A 21h30, le site donne une rédaction automatique des résultats pour Paris. Comme pour Lyon, l'Internaute reprend le fil déroulé par BFMTV.

     

    * Comme il l'avait fait lors de la campagne du conseil général de la Haute-Savoie, Antoine Vielliard a suspendu son blog Porte-voix de Saint-Julien car les autorités françaises considèrent que la mise à disposition gratuite de cette plate-forme par la Tribune de Genève constitue une forme de subventionnement de sa campagne électorale.

    Le centriste Antoine Vielliard est en passe de réussir son marathon politique. Avec 46,3% des suffrages, le conseiller général sort largement en tête du premier tour de l'élection municipale à Saint-Julien en Genevois, reléguant en troisième position le dauphin, Michel de Smedt, désigné par le maire socialiste sortant Jean-Michel Thénard. Il n'obtient que 26,7% des voix, juste derrière l'UMP Pierre Brunet 27%. Le deuxième tour sera serré. Vielliard a de sérieuses chances d'être le prochain maire. A noter que le Haut-Savoyard publie un blog* sur le forum de la Tribune de Genève où il reproche régulièrement à Genève de manquer à ses promesses.

    A Archamps, commune dont je suis le voisin immédiat, les jeux sont faits. Le maire sortant Bernard Jouvenoz a pris une veste. Sa liste, qu'il avait eu de la peine à constituer en raison de la règle chabadabada, du nom que les Français ont donné à l'obligation d'alterner une candidature féminine et masculine pour assurer l'élection des femmes dans les 36'000 municipalités de France, ne recueille que 29% des voix. Xavier Pin (UDI) emporte 15 des 19 sièges du Conseil municipal avec 55,76% des suffrages, ainsi le veut la loi électorale française qui donne une très grosse prime à la liste qui sort en tête et luis assure durant six ans de gérer sans grande opposition.

    A Saint-Julien comme à Archamps, c'est un coup de frein à la croissance débridée et au bétonnage que les électeurs ont voulu donner. Les maires sortants font les frais de l'incapacité du canton de Genève à bâtir les 2500 logements par an que ses autorités s'étaient engagées à sortir de terre en signant le projet d'agglo en 2007 et la convention du Grand Genève en 2012!

  • Rade: encore un effort M. Muller!

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    Les fuites sorties de la commission des travaux ne permettent pas de connaître dans le détail le parcours du contournement est de Genève. Si depuis longtemps l'embranchement rive gauche s'accroche au Vengeron, rive droite, il y a autant d'options que d'ingénieurs ou de citoyens qui ont imaginé une traversée.

    Le Conseil d'Etat semble avoir retenu une accroche au niveau de la Pointe à la Bise puis un grand virage souterrain pour réapparaître dans la région de Thônex, vraisemblablement entre la gare d'Annemasse et les communaux d'Ambilly. Comment ensuite se raccorder au réseau français? Pas d'autres choix que de passer sous Ambilly. D'où le postulat que je défends depuis longtemps de réaliser d'abord ce tronçon qui permettrait rapidement de désengorger la circulation de la rive gauche, qui n'a que les quais et le pont du Mont-Blanc pour rejoindre la Suisse, et accessoirement de donner aux futurs habitants des communaux d'Ambilly une desserte correcte.

    Certes la remontée vers le carrefour d'Etrembières ou l'autoroute blanche ne sera pas simple. Pas simple non plus et, semble-t-il, pas tranchée la question du pont ou du tunnel ou, comme le propose l'ancien conseiller d'Etat Philippe Joye, un pont qui plongerait en tunnel à l'approche de la rive gauche dans une île artificielle réalisée avec les matériaux du tunnel terrestre. C'est sans doute l'option la plus audacieuse, la moins coûteuse et la plus belle. Elle donnerait à Genève un objet architectural qui lui manque désormais cruellement. Tous ceux qui sont allés voir des ponts suspendus peuvent en témoigné. Le plus près de Genève est le pont de Millau, une splendeur.

    Mais le plus dramatique dans l'affaire, c'est de constater qu'à l'heure où le CEVA est soutenu par une coalition hétéroclite et va grever lourdement en investissements en dépenses courantes annuelles le budget du canton pour des décennies, la connexion d'une voie ferroviaire au contournement autoroutier est du canton aurait permis de faire d'une pierre deux voire trois coups:

    • Faire de l'aéroport de Genève (que j'aime appeler Genève Voltaire Aérpoport selon son site internet www.gva.ch) un centre modal principal du canton pour le XXIe siècle. De Suisse comme de Savoie (en attendant un tunnel ferroviaire sous le Mont-Blanc...), les passagers doivent d'abord passer par l'aéroport. Eviter notamment les deux rebroussements qu'oblige le CEVA, celui d'Annemasse et celui de Cornavin pour atteindre l'aéroport.
    • Profiter du double financement fédéral provenant de budgets distincts (droits sur les carburants et financement par l'impôt général des chemins de fer) pour construire une traversée du lac autoroutière et ferroviaire.
    • Enclencher le chantier suisse du XXIe siècle, la deuxième ligne ferroviaire à 250 km/h du plateau suisse, de Cointrin à Kloten, Genève Lausanne pionnière comme elle le furent en 1964 avec le premier tronçon d'autoroute.

    Alors que les délégués radicaux s'apprêtent ce soir à voter le crédit supplémentaire du CEVA, il n'est peut-être pas inutile de reposer quelques questions:

    Le CEVA suit-il le tracé de 1912? Réponse non. En 1912 la gare de La Praille n'existe pas. Pas plus que l'hôpital de la Cluse ou Uni Mail, deux infrastructures que le futur RER genevois desservira mal. Le tracé de 1912 fait passer le train par le tunnel de Butin. Petit rappel, la gare de la Praille a été construite à la Praille uniquement parce que dans les années trente et jusque dans les années septante, la mode était aux transferts modales entre le rail et le canal du Rhône au Rhin. En fait le XXIe siècle commande de supprimer la gare la Praille où il faut construire la ville en ville. C'est le projet visionnaire que défend l'architecte Charles Pictet.

    Les CFF financent-ils le CEVA? Réponse non. C'était le cas en 2002 lorsque le Grand Conseil a voté le premier crédit évalué alors à 950 millions de francs en chiffres ronds, dont 450 à la charge de Genève, selon la fameuse convention de 1912 renouvellée alors. Depuis les Chambres fédérales ont voté la loi de financement du trafic d'agglomération: une enveloppe de six milliards dans laquelle les cantons ne peuvent puiser que pour autant qu'ils mettent en oeuvre des projets d'agglomération. En fait Genève a eu droit à un prélèvement urgent pour financer le CEVA. Un vote négatif le 29 novembre ne remettrait donc pas en cause le principe du financement fédéral qui n'a plus rien à voir avec la convention de 1912.

    Le CEVA dessert-il correctement l'aéroport? Réponse non. Il suffit pour s'en convaincre d'observer les plans et les horaires concoctés par Transferis la petite société commune que les CFF et la SNCF ont mis sur pied pour commercialiser le futur RER genevois. La gare de l'aéroport n'y figure que comme un petit cul de sac. Pire, une desserte au quart d'heure notamment aux heures de pointe sera très problématique. Ce n'est pas pour rien d'ailleurs que le projet d'agglomération prévoit une boucle reliant Cointrin à Cornavin. Sans elle pas de fonctionnement correct du RER. Combien coûtera-t-il ce tunnel sous Chambésy? N'est-il pas aberrant de creuser un tel ouvrage alors que la desserte de l'aérogare doit être améliorée avec la Suisse qui fournit et fournira encore longtemps le gros des passagers de la gare de GVA (Genève Voltaire Aéroport)?

    Le CEVA règlera-t-il le trafic des frontaliers? Réponse non évidemment. Certes le CEVA ne peut pas prétendre régler le trafic des frontaliers qui s'encolonnent sur la route de Ferney, de Meyrin de Saint-Julien ou même de Thonon, sans parler de tous ceux qui percolent sur le réseau vicinal. Mais l'engagement financier qu'il réclame - 1,5 ou 2 milliards, sans compter la prise en charge des déficits annuels - privera pour longtemps les autres régions du canton de solutions intelligentes. Comme celle de bus à gaz roulant en site propre et reliant les pôles de l'agglo et des parkings d'échanges extérieurs - à quoi bon préserver les Genevois du centre ville de la pollution automobile si c'est pour empester les Annemassiens, Bonnevilliens, Clusiens, Rochesurforiens, Bellegardiens, Versoisiens, Satignotes, Coppetiens, Nyonnais et autres Thononais! -  directement au centre ville avec seulement un ou deux arrêts intermédiaires.

    Autres plans, schémas, analyses et commentaires sur le blog Métropole Genève et en particulier ici et et encore .

     

     

     

    Lac projet du conseil d'Etat.pngOn ne sait jamais trop à qui servent les fuites. En l'occurrence on hésite entre la volonté légitime de Mark Muller de détourner l'attention d'un bilan en demi-teinte et de ne pas laisser la traversée du lac en rade ou à sa colistière Isabel Rochat qui a tiré la première et la bonne nouvelle qu'un  Verts glisse à l'oreille d'un journaliste histoire de faire apparaître son parti comme le seul et l'unique défenseur des piétons, des deux roues, des tri ou quadricycle à moteur musculaire ou électrique (et donc en partie nucléaire si l'on a l'honnêteté de considérer le bilan énergétique global et non comme nous l'inculque les SIG et les TPG d'origine renouvellable)  ...

    Peu importe au fond, l'important est que le bouclement du périphérique soir remis sur la table et dans le débat. On regrettera que le gouvernement n'est pas cru devoir faire une déclaration officielle à ce sujet. On mesure sans doute là l'effet d'un  gouvernement à majorité rose-verte. En politique il est encore correct d'écraser les piétons avec un 4x4.

    Encore un effort, Monsieur Muller.