Dans sa dernière livraison, le bi-mensuel Bilan analyse les tarifs de 36 cités suisses, des tarifs complexes comprenant le prix de l'énergie, le prix du transport et les redevances. Résultat: les Lausannois paient 25,29 centimes chaque kWh, les Genevois 18,24 centimes, les Zurichois 10,49 centimes (pour une villa consommant 13'000 kWh/par an).
Une différence de 75% tout de même entre le bout du lac et le bout de la Limmat! C'est sans doute le prix à payer pour ne pas consommer de l'énergie atomique. Le gros de la différence se fait en effet sur le prix de l'énergie: 3,58 ct à Zurich et 9,36 ct à Genève. Pourquoi les SIG de Genève facturent-ils le transport 7,29 ct, alors que les Zurichois se contentent de 6,28 ct. Et pourquoi les redevances coûtent-elles 1,14 ct à Genève et 0,63 ct à Zurich? A voir.
Les administrateurs des SIG - une entreprises à 55% à l'Etat de Genève, 35% à la Ville de Genève et 15% aux communes - ont sans doute des réponses.
A noter dans le même numéro de bilan un petit encadré signalant le coût du courant nucléaire, recensé par l'Agence internationale de l'énergie, Les Coréens sont les plus concurrentiels en produisant le kwh pour 3,1 à 4,5 centimes. Viennent ensuite les Chinois qui proposent leur kWh à 3,2 à 4,8 ct, les Russes et les Français d'Areva qui livrent le kWh nucléaire entre 6 et 9.9 ct.
A noter encore dans le dossier énergie de Bilan deux publicités d'une demi-page: l'une est signée gaz naturel, "l'énergie de votre avenir" et l'autre Alpiq, "Ensemble, prenons notre avenir énergétique en main. Vous. Nous. En tant que partenaires".
Y a-t-il un autre choix pour Genève que le gaz ou l'atome? La sobriété peut-être?
A noter enfin que Nyon dont les tarifs de l'électricité sont parmi les plus chers (11e du classement) est selon Bilan en tête du classement des Villes romandes les plus dynamiques.
PS: merci à Anastase pour ses corrections
Je ne me suis jamais demandé si un impôt caché ne se cachait pas dans les tarifs de l'électricité des Services industriels de Genève. Je suis sûr qu'il s'en cachait un dans les tarifs de l'électricité de Nyon (j'ai étudié la chose dans le cadre d'un cours que je donne aux journalistes stagiaires).
Jusqu'à la libéralisation du marché de l'électricité - très partielle, très encadrée par les trop nombreuses entreprises publiques et privées - on comparait peu les tarifs dans les différentes villes du pays. Trop confiant dans l'idée que l'Etat et ses agences étaient forcément et tout simplement meilleurs que le secteur privé, le citoyen-consommateur paie sa facture sans rechigner. A Nyon, la Ville empochait 4 millions d'impôts cachés. ça a changé un peu, ça va sans doute changer encore.