Pourquoi les Genevois paient leur électricité 75% plus cher que les Zurichois? (08/04/2010)
Je ne me suis jamais demandé si un impôt caché ne se cachait pas dans les tarifs de l'électricité des Services industriels de Genève. Je suis sûr qu'il s'en cachait un dans les tarifs de l'électricité de Nyon (j'ai étudié la chose dans le cadre d'un cours que je donne aux journalistes stagiaires).
Jusqu'à la libéralisation du marché de l'électricité - très partielle, très encadrée par les trop nombreuses entreprises publiques et privées - on comparait peu les tarifs dans les différentes villes du pays. Trop confiant dans l'idée que l'Etat et ses agences étaient forcément et tout simplement meilleurs que le secteur privé, le citoyen-consommateur paie sa facture sans rechigner. A Nyon, la Ville empochait 4 millions d'impôts cachés. ça a changé un peu, ça va sans doute changer encore.
Dans sa dernière livraison, le bi-mensuel Bilan analyse les tarifs de 36 cités suisses, des tarifs complexes comprenant le prix de l'énergie, le prix du transport et les redevances. Résultat: les Lausannois paient 25,29 centimes chaque kWh, les Genevois 18,24 centimes, les Zurichois 10,49 centimes (pour une villa consommant 13'000 kWh/par an).
Une différence de 75% tout de même entre le bout du lac et le bout de la Limmat! C'est sans doute le prix à payer pour ne pas consommer de l'énergie atomique. Le gros de la différence se fait en effet sur le prix de l'énergie: 3,58 ct à Zurich et 9,36 ct à Genève. Pourquoi les SIG de Genève facturent-ils le transport 7,29 ct, alors que les Zurichois se contentent de 6,28 ct. Et pourquoi les redevances coûtent-elles 1,14 ct à Genève et 0,63 ct à Zurich? A voir.
Les administrateurs des SIG - une entreprises à 55% à l'Etat de Genève, 35% à la Ville de Genève et 15% aux communes - ont sans doute des réponses.
A noter dans le même numéro de bilan un petit encadré signalant le coût du courant nucléaire, recensé par l'Agence internationale de l'énergie, Les Coréens sont les plus concurrentiels en produisant le kwh pour 3,1 à 4,5 centimes. Viennent ensuite les Chinois qui proposent leur kWh à 3,2 à 4,8 ct, les Russes et les Français d'Areva qui livrent le kWh nucléaire entre 6 et 9.9 ct.
A noter encore dans le dossier énergie de Bilan deux publicités d'une demi-page: l'une est signée gaz naturel, "l'énergie de votre avenir" et l'autre Alpiq, "Ensemble, prenons notre avenir énergétique en main. Vous. Nous. En tant que partenaires".
Y a-t-il un autre choix pour Genève que le gaz ou l'atome? La sobriété peut-être?
A noter enfin que Nyon dont les tarifs de l'électricité sont parmi les plus chers (11e du classement) est selon Bilan en tête du classement des Villes romandes les plus dynamiques.
PS: merci à Anastase pour ses corrections
08:02 | Tags : sig, électricité, bilan | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Les consommateurs sont captifs des SIG qui ont le le monopole sur le Canton et dictent les prix comme bon leur semble avec un conseil d'administration de 15 membres + 5 membres au Bureau du Conseil + le Président + le Vice Président : cela fait du monde pour penser les futures orientations et projets innovants !!!!!!!. Les SIG sont un établissement de droit public genevois. La dotation est de 100 000 000 de francs l’Etat de Genève, pour 55%, soit 55 000 000 F, la Ville de Genève, pour 30%, soit 30 000 000 F et les autres communes genevoises, pour 15%, soit 15 000 000 F donc un bien public au service du public.........
La stratégie des fournisseurs d'électricité comme EWZ à Zurich : ils ont prévu 100 millions d'investissements dans les éoliennes, ont acheté une parc éolien en Allemagne, détiennent des barrages dans les Grisons et a un surplus de production qu'il revend.
Et à Genève ? «Nous prévoyons une demande importante pour le produit de base issu d'énergies renouvelables », déclare Jürg Marti. Les Services Industriels de Genève (SIG) se sont déjà engagés sur une voie similaire: ils ne proposent plus d'énergie nucléaire depuis 2002. Le consommateur a le choix entre trois produits: de la pure hydroélectricité, certifiée TÜV, de l'électricité produite dans le canton de Genève et un mélange de courant certifié nature made-star, fourni par l'énergie hydroélectrique et solaire. Un des buts des SIG, c'est l' orientation client : améliorer les prestations offertes, répondre aux attentes, mesurer le degré de satisfaction.... et de faire des prix surfaits....
Écrit par : sirène | 08/04/2010
M. Mabut, parce que c'est Genève!
Le terme de genevoiserie est d’ailleurs en train de se rependre de plus en plus…
Ce n’est plus une aberration, c’est une genevoiserie !
Ce n’est plus de l’incompétence crasse, c’est une genevoiserie !
Ce n’est plus une totale idiotie, c’est une genevoiserie !
Ce n’est plus une grossière arnaque, c’est une genevoiserie !
Juste un petit mot à consonance presque sympathique, pour relativiser et finalement s’habituer à l’inacceptable !
Bientôt, « genevoiserie » fera son apparition sur Wikipedia, c’est sûr. Il est même déjà utilisé dans des rapports officiels du Grand-Conseil…
Quel remède contre la genevoiserie ? Je n’en vois qu’un qui soit véritablement efficace : éviter Genève !
WAX911
Écrit par : Wax911 | 08/04/2010
Oh le vilain petit canard qui n'a pas hésité à me censurer parce que j'avais osé émettre des doutes sur sa syntaxe. le "professeur" Mabut est bien chatouilleux ce matin.
Écrit par : Anastase | 08/04/2010
Cher Mabut,
J'ose espérer que vos cours ne portent pas sur la syntaxe et ne je parle pas des tournures pour le moins maladroites. On comprend pourquoi la presse suisse est en difficulté. Ah que les tarifs y sont trop hauts et c'est ça que'je paie sur mes impôts.
Je ne me suis jamais demandé si un impôt caché NE se se cachait PAS dans les tarifs de l'électricité des Services industriels de Genève. J'en suis sûr qu'il s'en cachait un dans les tarifs de l'électricité de Nyon (j'ai étudié la chose dans le cadre d'un cours que je donne aux journalistes stagiaires).
Jusqu'à la libéralisation du marché de l'électricité - très partielle, très encadrée par les trop nombreuses entreprises publiques et privées - on ---comparait --- peu les tarifs dans les différentes villes du pays. Trop confiant dans l'idée que l'Etat et ses agences étaient forcément et tout simplement meilleur que le secteur privé, le citoyen-consommateur paie sa facture sans rechigner. A Nyon, la Ville empochait 4 millions d'impôts cachés. ça a changé un peu, ça va sans doute changer encore.
Dans sa dernière livraison, Le JOURNAL BILAN analyse les tarifs de 36 cités suisses, lesquels tarifs sont un complexe comprenant le prix de l'énergie, le prix du transport et les redevances. Résultat: les Lausannois paient 25,29 centimes par kWh, les Genevois 18,24 centimes, les Zurichois 10,49 centimes (pour une villa consommant 13'000 kWh/par an).
Une différence de 75% tout de même entre le bout du lac et le bout de la Limmat! C'est sans doute le prix à payer pour ne pas consommer de l'énergie atomique. Le gros de la différence se fait en effet sur le prix de l'énergie: 3,58 ct à Zurich et 9,36 ct à Genève. Pourquoi les SIG de Genève facturent-ils le transport 7,29 ct alors que les Zurichois se contentent de 6,28 ct. Et pourquoi les redevances coûtent-elles 1,14 ct à Genève et 0,63 ct à Zurich? A voir. Les administrateurs des SIG ont sans doute des réponses.
Écrit par : Anastase | 08/04/2010
Mais bien sûr, la solution réside dans la concurence ! Tous les pays qui s'y sont frotté on vue leur tarifs drastiquement baissé pour les petits consomateurs, car les méchants monopoles d'Etat on cessé leurs pratiques condamnable !
Attendez ... ah non, on me dit dans mon oreillette que c'est le contraire qui s'est passé : les consomateurs sont devenus captifs non pas d'un monopole d'Etat mais d'un oligopole de 2 à 3 grosses entreprises et on me rappelle que si profit il y a pour les monopoles d'Etat il est redistribué à la collectivité, contrairement aux oligopoles privés.
Bref, une fois pour toute : les services publics qui se basent sur des frais d'infrastructure énorme (énergie, trains) ne se prêtent pas du tout à la privatisation. C'est totalement contraire à l'intérêt public de le faire.
Mais en passant, il est justifié de se poser la question des différences de tarifs d'électricité ... mais pas en sous entendant qu'une privatisation résoudrait ce problème. Il se peut très bien que ces différences soient explicable par des éléments un peu plus complexe que les explications populiste.
Écrit par : Djinius | 08/04/2010
Parceque nos politicos nous prennent pour des cons, et il faut bien payer les 280'000.- de salaires de Mouchet 1er, le copain de Cramer, qui passe son temps avec les mains dans les poches!
c'est très intéressant de constater qu'il n'y a pas d'indignations des partis de gauche, enfin c'est normal, ils sont tous maqués avec les SIG
Ah c'est la Berlusconnerie ici aussi!
Reperdez Topas de Pagnol, c'est Genève aujourd'hui!
Écrit par : dominiquedegoumois | 08/04/2010
le copain de Cramer, qui passe son temps avec les mains dans les poches!
Écrit par : jimmy choo | 11/08/2010