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  • La Traversante de Lucerne et la Raquette de Genève

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    Les Lucernois disent vouloir préfinancer l'ouvrage. Ils en ont les moyens, comme l'ont fait les Zurichois, qui eux ont tout simplement mis Berne devant le fait accompli en réalisant leur Durchmesserlinie (*) sans crier gare! La deuxième étape sera mis en service le 13 décembre prochain. Pour info, la ZVV est l'équivalent d'un super-Unireso. Elle coordonne 50 entreprises de transports dans la région zurichoise et transporte 600 millions de passagers par an...

    Englué dans une dette de 13 milliards de francs et devant faire face à une réforme de la fiscalité des entreprises qui s'imposerait même si Bruxelles ne nous l'imposait pas, Genève n'a juste plus les moyens de ses ambitions.

    Quant à la raquette, c'est déjà une vieille histoire dont la plupart des Genevois n'ont jamais entendu parler. Elle figurait pourtant sur les premiers plans du projet d’agglomération franco-valdo genevois du temps où le bien aimé Robert était roi du Territoire genevois et même, croyait-il alors, un peu au-delà.

    La raquette, c'est le maillon manquant du CEVA, celui qui doit ou devrait relier la gare d'aéroport à Cornavin afin d'assurer au RER genevois une circulation logique que ne lui donne pas le parcours hérité des accords noués par la République avec les CFF en 1912.

    En effet, tout le monde aura vu que les trains venant d'Annemasse doivent rebrousser chemin pour parvenir à l'aéroport sur des voies déjà sollicitées par le trafic croissant des intercity suisses et autres regioexpress de Romandie. Boucler la boucle en faisant sauter le cul de sac de la gare de Cointrin s'impose donc. Mais jusqu'à présent, les autorités n'ont livré que parcimonieusement les information sur ce nouveau gouffre à milliards.

    C'est là qu'on commence à regretter que le CEVA n'a pas emprunté la seule voie logique pour relier le Chabais et le Faucigny savoyard à GVA (Genève Voltaire Aéroport), celle d'une traversée autoroutière et ferroviaire du lac via un pont tunnel immergé. Mais il est vrai qu'en 1912, l'avion était moins développé que le sont les drones aujourd'hui.

     

    A lire au sujet de la raquette:

    L’Etat veut un RER à deux milliards sur la Rive droite

    Document du Grand Genève de 2011 sur le RER 2030

    Troisième voie CFF, un rendez-vous historique?

    Entre Cointrin et Cornavin, le coeur du CEVA balance

    Comment les Lucernois voient le creusement de leur tunnel sous leur rade

     

    La Durchmesserlinie a permis de supprimé le cul de sac de la gare de Zurich. Depuis 2014, les trains en provenance de Genève passent en sous-sol et rejoignent Kloten puis Saint-Gall, sans devoir changer de locomotive à Zurich. La nouvelle gare est creusée 16 mètres sous les quais 4 à 9 de la gare principale et sous la rivière Sihl. La nouvelle gare mesure 675 mètres de long et quatre voies. Le tunnel qui la relie à Oerlikon mesure 4,8 kilomètres et passe sous la Limmat, sous l'EPFZ, l'hôpital cantonal et les studios de la SRF.  LA deuxième étape comprend deux ponts ferroviaires et l'extension de la gare de la Löwenstrasse qui accueillera 460 trains dès le 13 décembre prochain. La planification a commencé en 2002 après l'adoption à plus de 80% d'un crédit de 2 milliards de francs dont un tiers est à la charge du canton de Zurich. 

    durchmesser linie.jpg

    Raquette rer cornavin satigny.jpgGenève Aéroport vient d'être désigné parmi les cinq pires aéroports par un journaliste qu'on nous dit au-dessus de tout soupçon du quotidien britannique The Independent (c'est de loin l'article le plus lu de mon journal préféré). C'est vrai que notre aérogare fait un poil coincé, mais il a l'immense avantage d'être vite de l'auto à l'avion et plus encore de l'avion à la ville. Sur ce point, il est probablement l'un des meilleurs du monde.

    Du côté des trains, plus de quoi pavoiser non plus. Mis en boîte, les usagers réguliers pestent bientôt autant que les automobilistes encolonnés à Bardonnex ou à Coppet. Et ce n'est pas le beau CEVA qui va changer les choses. Il risque même de les aggraver tant que la ligne Genève Lausanne en restera à deux voies (et non à quatre comme l'audace et le besoin le commanderaient).

    Lors des portes ouvertes du futur RER ce week-end, personne n'a évoqué la raquette de Genève. Elle me revient à l'esprit ce lundi à la lecture d'une dépêche de l'ATS relayant la demande des autorités lucernoises qui réclament depuis bientôt dix ans une gare traversant et un tunnel sous la rade, à quelques encablures en amont du célèbre pont de bois qui est à Lucerne ce que le jet d'eau est à Genève.

    Les Lucernois auront-ils leur "Traversante" avant que nous ayons notre "Raquette"? La réponse est oui.

  • Pont-Rouge, Versoix, Gland avec un changement à Coppet

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    Actuellement la gare de Gland enregistre 9000 mouvements par jour, soit quelque 4500 personnes. C'est mieux que Coppet et ses 7500 mouvements et mieux encore que Versoix, 3500 mouvements, trop peu pour séduire les interregio.

    C'était une jolie gare la gare de Gland, une gare de modèle réduit. On lui a ajouté des marquises, assez inesthétiques qui protègent les pendulaires et les écoliers de la pluie et du soleil. Le principal ouvrage est un passage sous-voie pour les piétons et les vélos. Assez costaud le passage. Au loin, un park & ride est au trois quarts vide.

    Les bouchons sur l'autoroute ne sont-ils pas encore assez gros ou est-ce la promiscuité dans l'interregio qui dissuade les pendulaires? Les deux? Et les coûts aussi? Et les interruptions pour cause d'incident de personne?

    Vu du ciel, on mesure combien l'aménagement du territoire est un discours qui peine à passe à l'acte. La densité est faible. De grosses villas dont une avec une piscine bordent les voies. Les immeubles plus hauts sont bâtis plus hauts, entre la voie ferrée et l'autoroute.

    Le syndic ne précise pas combien d'habitants sont situés à moins de 300 mètres de la gare.

    L'urbanisme est un art qui doit composer avec mille contraintes partout. A Gland, comme à Versoix, où la petite troupes a sagement entendu l'exposé de Cédric Lambert, co-maire de Verxoix*, le passage des flèches intercity est prioritaires sur les RER et coupe les deux villes en deux. On aménage la couture, mais le haut n'est pas le bas et vice-versa. 

    Les magistrats ne manquent pas de mérite, relève Pascal Schouwey l'animateur du débat de clôture. L'ancien journaliste, qui s'est recyclé notamment dans le coaching de projets urbains, sait de quoi il parle. Il faut composer avec les propriétaires fonciers, les règles fédérales, les riverains et les citoyens et les CFF. On sent que les relations ne sont pas toujours idylliques avec la régie fédérale des transports ferroviaires. 

    C'est vrai qu'il ne manque pas de mérite les élus. Aux deux magistrats de Grand et de Versoix, on avait ajouté le maire de Bons-en-Chablais. Trois communes, trois pouvoirs très différents en matière d'urbanisme. Les discours ont été largement consensuel et donc un peu vide et pétris de ces bonnes intentions qui  ne rayent pas le parquet. Annoncé, Antonio Hodgers, qui cumule les fonctions de ministre du territoire (genevois), de président du gouvernement (genevois) et de président du Grand Genève - excusez du peu - avait fait faux bond et ne s'était pas fait représenté. D'où un sentiment de flottement dans le brouillard neigeux de ce 1er février. A part les trains, on ne voyait pas la région.

    Qu'importe. L'heure n'est pas au découragement. La plupart des participants sont des prosélytes conquis. Le Léman Express vise 50'000 voyageurs par jour (c'est un peu moins que le nombre de véhicules comptés par jour sur le pont du Mont Blanc à Genève). Le potentiel est énorme, voyez Zurich où 450'000 voyageurs circulent chaque jour en train, dit l'enthousiaste vice-président d'Alp-Rail. 

    Gérald Cretegny tempère: "Je dois bien reconnaître qu'il ne suffit pas de construire un éco-quartier. ce que nous avons fait, pour convaincre ses habitants d'abandonner leur voiture." De petits dictateurs en herbe évoquent à demi-mot la nécessité d'une gouvernance plus forte. 

    Il est 18h. La nuit est tombée. La neige est molle. L'interrégio emporte les Genevois jusqu'à Cornavin en 20 minutes. Les villas et les zones d'activité défilent presque sans interruption. Prennent-ils le train? Comment se rendent-ils dans les gares? Arrivés à Genève, il faut changer de train pour arriver à Pont-Rouge. A l'aller, on a dû changer à Coppet, où la troisième voie s'arrête. Faute de financement. Tiens, on n'en a pas parlé du financement. 

    On n'a pas parlé non plus de l'autoroute et de sa troisième voie. On n'a pas parlé de la traversée du lac. Pourtant le maire de Bons-en-Chablais l'aurait volontiers empruntée. Il aurait pu aussi passer par le bac sur le Léman. Marie-Béatrice Meriboute, maire de Céligny, dont la gare est close depuis 2004, a invité en 2017 Luc Barthassat à venir voir son bord de lac. La magistrat, qui n'était jamais passé par là, a tout compris. Le bac est mort et Luc n'a pas été réélu.

    En fait depuis sa première version signée en 2007 par Robert Cramer et Bernard Gaud (qui était présent cet après-midi), le projet d'agglomération franco-valdo-genevois, rebaptisé Grand Genève en 2012, ne s'intéresse sérieusement qu'au train et à la mobilité douce. C'est peut-être pour ça que la majorité des travailleurs qui se déplace en voiture ne s'intéresse pas au Grand Genève. 

     

    A suivre: Prochaine Immersion territoriale, le 28 mars. Thonon et Bons-en-Chablais seront à la manoeuvre pour montrer comment leurs gares s'organisent pour accueillir le Leman Express et comment elle compte sur ce réseau pour moderniser le quartier et en faire un nouveau downtown branché. 

     

    * A Versoix, la Mairie a investi 20 millions dans Boléro, un joli bâtiment moderne et fonctionnel qui renvoie l'église de Saint-Loup à son XIXe siècle. Un joli mail avec marquise végétale et canal (un peu eutrophié), creusé là sans raison autre qu'esthétique - les gosses peuvent-ils y mettre les pieds en été? -, un joli mail donc relie le nouvel hôtel de la cité de l'autel de Dieu. C'est rectiligne, parallèle aux voies CFF, propre, efficace, urbain, mais encore un peu parachuté car le cœur traditionnel de ce village rue qu'est Versoix - 13'000 habitants - est à 200 mètres au sud. La bibliothèque et les services publics rangés dans Boléro, tout proche désormais d'un maillon du Léman Express, vont-ils changer la centralité de Versoix. L'avenir le dira. C'est un peu le pari des autorités.

     

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    IMG_5824.JPGQuelle est la part de Glandois qui se rendent à leur travail en voiture et en train? Un ange passe. Il neige sur la gare de Gland. Un intercity pointe à 140 km/h. Gérald Cretegny interrompt son discours. L'express rouge et blanc s'évanouit dans le brouillard. "En fait, je n'ai pas la réponse en tête", avoue le syndic de l'agglomération de 13'000 habitants. Le Vaudois cumule les casquettes. Il préside la Région de Nyon et est un des sept vice-présidents du GLCT du Grand Genève.

    Une trentaine de personnes l'écoute. Ils participent à la première des huit "Immersions territoriales" qu'organisent le Grand Genève en hors d'oeuvre au Leman Express en décembre prochain. Gérald Cretegny - frère du vigneron contestataire genevois - a un d'autres chiffres en tête: La moitié de ses administrés qui pendulent vont vers Lausanne et l'autre moité vers Genève. Il y a dix ans 80% d'entre eux allaient vers Genève. Pressé, il dit que la part du train est encore faible. mais ça devrait changer quand le Léman Express s'arrêtera tous les quarts d'heure. Horizon 2034.  

  • Rte de Bardonnex: les dessous d'un nouveau quartier

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    Une des parcelles contenait une vieille maison de famille et un bâtiment agricole qui fut un temps la demeure de la famille Bourqui, dont nombre de rejetons ont fait souche dans nos villages.

    Que faire d'un terrain agricole dont l'herbe ne nourrit plus ni âne ni mouton mais est potentiellement promis à la construction? D'agricole, ces parcelles, comme d'autres dans le canton, n'ont de fait que le statut (dans le plan ci-dessous, on remarque que le nœud autoroutier est en zone agricole). Elles émargent sans doute à l'inventaire des terres cultivables dites enclavées et trop exiguës pour une exploitation agricole rationnelle. Quoique les jardins familiaux ou les fermes urbaines écologiques ont redonné leurs lettres de noblesse à la petitesse et au slogan small is beautiful.

    projet agglo 2007.jpgPour les promoteurs et la commune de PLO, à l'évidence, l'avenir de ces parcelles est d'être bâties. Arare ne sera plus un village mais deviendra un quartier d'une continuité urbaine. On notera dans le cas présent une parfaitement cohérence avec l'image en amibe de la Genève des années 2050, promise dès 2007 par le projet d'agglomération franco-valdo genevois (sauf que l'urbanisation de la plaine de l'Aire de Lancy à l'autoroute A1 viole ce principe mais ceci est une autre histoire).

    Les deux parcelles de ma cousine, alors en zone agricole, furent bientôt mises en vente par les héritiers et les deux paroisses, impatientes de transformer en francs la terre d'Arare ou incapable d'attendre un peu quel sort l'Etat allait réserver à ce coin de terre. Plan-les-Ouates réduit sa dette. Compesières investit la somme dans la rénovation du chauffage et du chœur de l'église. Une opération qui offrit au passage à l'archéologue cantonal d'éventrer le sol du sanctuaire, d'avril 2005 à juin 2006, pour n'y trouver guère plus de vestiges que ce qui avait déjà été fouillé au début des années 1950**.

    Cependant, selon les droit foncier rural suisse, une parcelle agricole ne peut être acquise que par un agriculteur et à un prix plafonné pour éviter un endettement excessif - inférieur à 8 fr le m2 généralement, sauf cultures spécialisées -, à moins que la commission foncière agricole n'en décide autrement, ce qui fut le cas ici. Pour en connaître le prix, les parcelles furent donc mise aux enchères.

    Se présenta alors, représenté par un homme avisé bien connu dans ce genre de transaction, un paysan à deux fins***, comme on disait naguère de la vache Simenthal, dont on tirait à la fois du bon lait et de la bonne viande. D'une main, il tire de la terre de Peney - et bientôt du bout du coteau de Landecy - des vins bio connus, de l'autre, il est promoteur à Plan-les-Ouates. Utile double métier qui lui permet d'acheter de la terre sans égard à son rendement agricole et d'attendre qu'elle devienne constructible. En l’occurrence, c'est la casquette du promoteur qui fit l'offre: 2,2 millions, si mes informations sont bonnes. On peut je crois retrouver la transaction au registre foncier. La vieille maison, qu'il a fallu libérer d'un héritier l'occupant, a été rénovée et vendue. A un prix qui a sans doute remboursé l'investissement initial. C'est l'art justement du promoteur et du détaillant que de découper les biens, les maisons et les parcelles en morceaux afin d'en tirer des valeurs marchandes.****

    Moins de deux lustres plus tard, en 2016, le Grand Conseil a voté la loi 11806 de classement du site en zone 4A de développement. Aussitôt, le promoteur s'est mis au travail et a élaboré un plan localisé de quartier. Le Département du territoire et la commune de Plan-les-Ouates***** le mettent en consultation ces jours et ont diffusé à cette fin aux habitants alentour un dépliant de huit pages intitulé "Arare: les dessous d'un nouveau quartier".

    Rien de ce qui précède n'y figure évidemment. Seule garantie, la zone de développement 4B fixe le prix du terrain bâti à 450 fr le m2 de plancher et contrôle les loyers pendant dix ans. C'est court au regard de la durée des études jusqu'à l'arrivée des premiers habitants, mais assez pour ne laisser au promoteur que l'option de planter des barres d'immeubles et proposer des logements chers et exigus (quelle surface pour une chambre à coucher?).

    Ce 10 décembre, aura donc lieu - sur inscription  jusqu'au 9 décembre à concertation.ge.ch - le début de la concertation publique par une visioconférence. La consultation publique doit durer jusqu'au printemps 2021. A suivre.

    (Le plan ci-dessous est tiré du système d'information du territoire genevois ge.ch/sitg)

    Arare dessous carte Pillon.jpg

    arare photo maquette pillon.jpg

     

    * La construction en cours d'une troisième voie sur l'autoroute A1, entre Coppet et Bardonnex, ne prévoit pas d'augmenter la capacité de la plate-forme douanière.

    NB: Texte légèrement révisé et complété le 19 décembre et le 21 décembre.

    * Selon la planification fédérale 2030, le tronçon Perly Coppet doit être élargi à trois voies, mais pas au-delà.

    ** Un autre legs antérieur d'une habitante de Plan-les-Ouates en faveur de la paroisse de Compesières avait, autant que je me souvienne, décider les responsables à remplacer le chauffage électrique de l'église, qualifié de péché mortel par nos tous puissants SIG. Désormais l'église est chauffée à 13 degrés tout l'hiver. Je ne suis pas sûr que le climat ait beaucoup gagné au change.

    *** On notera que les agriculteurs à deux fins sont nombreux et parfaitement cohérents avec la politique agricole suisse qui encourage les paysans, là où c'est possible, à cumuler les activités comme, à leur guise ou leurs moyens, n'importe quel autre entrepreneur. C'est ainsi qu'on trouve des paysans qui sont aussi surveillants des remontes pente ou conducteurs d'une dameuse en hiver ou d'une lame à déneiger, bûcherons, entrepreneurs en travaux pour tiers, producteurs d'énergie (pellettes, biogaz, solaire et éolien), maîtres d'école, infirmiers, administrateurs à temps partiel, hôtes et vendeurs à la ferme, syndics ou députés (le président du Conseil national pour 2021 est un paysan de l'Oberland), etc.

    *** Me revient en mémoire, la cession du domaine Comte à La Mure. A l'époque, il y a 30 ou 40 ans, il était en vente pour un millions de francs. Mon père s'était mis sur les rangs - la demeure fut celle de Jules Mabut, un aïeul, maire de Bardonnex et président du Grand Conseil, au début du XXe siècle. Mais c'est un promoteur qui plus tard fit faillite qui emporta l'objet pour 1,1 million. Il vendit rapidement la maison par étage, construisit deux villas dans le jardins où jadis le père Comte produisait des graines de fleurs et de légumes. Ces jours, un des propriétaires de la grande maison vient de vendre son appartement pour plus de 2 millions.

    ***** Il se trouve que le promoteur d'Arare a depuis 2011 le projet de démolir trois immeubles au cœur de Plan-les-Outes qui séparent la mairie de la route de Saint-Julien pour y construire quelques immeubles neufs. Mais voilà que le projet déplaît à la toute puissante Commission des monuments et des sites qui a trouvé une historienne pour déclarer que ces bâtisses avaient une valeur patrimonaile. Du coup le projet finit devant les juges qui jugent que la CMNS a raison. Le promoteur et la commune sont renvoyés à leurs études. En attendant, les vieilles masures se délabrent. Le 13 octobre dernier, le PDC a demandé qu'on trouve une solution et qu'au besoin on force le promoteur à entretenir l'existent.  Pour ma part, je considère que Plan-les-Ouates a su en créant deux grands mails donner une belle allure à son cœur de ville. Et qu'il serait temps de bâtir le long de la route de Saint-Julien des immeubles du XXIe siècle. Parce qu'il faut bien l'avouer en dehors des mails, Plan-les-Ouates est un patchwork architectural assez hideux et décousu. 

    arare promotion pillon.jpgLa route de Bardonnex ne conduit pas à la porte de la Suisse, la fameuse douane autoroutière de Bardonnex, dont les bouchons, à peine réduits par la pandémie, révèlent au quotidien l’incapacité durable de nos autorités politiques de les faire sauter*. Non la route de Bardonnex dont il est question ici commence au bas d'Arare, un village qui domine l'opulente zone industrielle de Plan-les-Watches.

    Entre les industries et le village, il y a encore quelques champs où sera érigé bientôt un nouveau quartier, onze bâtiments, une centaine de logements, quelques commerces. L'examen public du projet commence ce 10 décembre en ligne ici. Plusieurs parcelles sont concernées dont les deux plus grandes appartinrent à une mienne cousine. Les paroisses de Compesières et de Plan-les-Ouates en furent les heureuses légataires concurremment avec des neveux, après son décès en 2004.