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  • Genève, rouge de honte?

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    Pour la paix des ménages (politiques), mieux vaut un déficit que des coupes trop claires dans les dépenses.

    On pourra reprocher au Conseil d'Etat  de n'avoir pas anticipé la situation, en serrant davantage les boulons de l'Etat, et de n'avoir pas su faire davantage participer les communes aux charges - notamment aux charges sociales. Mais, à la décharge de l'Exécutif, il faut bien admettre qu'il n'y a plus, depuis un ou même deux lustres, de majorité à  Genève pour un tel exercice rationnel d'équilibre des comptes.

    Le moulin à dépense tourne à plein, mû par les meilleures intentions du monde. Or une fois que vous avez créé ou augmenté un service de l'Etat, il est impossible de le défaire. Toutes les forces se liguent à la moindre tentative, y compris évidemment celle des fonctionnaires concernés qui savent mieux que tout le monde combien leurs tâches sont indispensables. C'est ainsi qu'il y a à Genève plus de spécialistes de l'agriculture et de la nature que de paysans. Tout un monde vit de l'expertise, des avis de droit, des sermons sur le bien manger, le bien vivre, le bien enfanter, le bien recycler, le bien trier et désormais - au regard de ce qu'on entend sur le front du réchauffement - le bien penser...

    «L'ampleur du déficit et de la croissance des charges sur l'exercice 2020 reflètent la mise en œuvre de réformes essentielles», dit la ministre libérale des Finances, citée par la Tribune. Et d'ajouter qu'une "réflexion sur la pertinence et l'efficience des prestations était nécessaire, ainsi que la recherche de recettes supplémentaires».

    Nous voilà rassurés.

    La croissance est donc plus que jamais à l'ordre du jour. 

    Quand devrons-nous payer la facture? Et qui la payera?

    Il faut espérer que la petite minorité des habitants qui la paie aujourd'hui n'ait pas l'idée de migrer ailleurs. Heureusement, le Pays de Vaud n'est pas moins gourmands à l'encontre des riches que les Genevois et l'accès au canton par la route ou le rail ne va pas aller en s'améliorant. S'exiler à Zoug ou à Schwitz ou à Glaris, c'est quand même dur dur. Et même si le CEVA met Evian à 20 minutes de Genève, pas sûr que nos grandes fortunes se réfugient en France...

    Genève est le canton qui exploite le plus son potentiel fiscal. Il n'a donc théoriquement qu'une marge de manoeuvre plus faible que tous les autres pour augmenter la ponction fiscale. Le tableau ci-dessous montre que le Canton et ses communes est le champion suisse de la recette fiscale.  (Source: OCSTAT août 2019) NB: il faut toujours additionner le canton et ses communes pour comparer car à Genève les communes ne pèsent que 20% du total tandis qu'à Zurich, elles pèsent 45%)

    potentiel de ressources Genève ocstat 2019.jpg

    pfq Genève 2020-2023.jpgL'excédent de charges de 590 millions de francs, annoncé ce matin par le Conseil d'Etat genevois, doit se comprendre pour deux tiers comme une insuffisance de revenus. En effet, c'est la baisse des impôts des entreprises - la fameuse RFFA votée ce printemps par les Suisses et les Genevois,  qui explique un déséquilibre attendu. L'autre tiers est dû à l'augmentation des subsides aux assurés maladie (un projet conçu pour acheter les suffrages de la gauche en faveur de la RFFA. En vain. Bref, une nouvelle louche de politique sociale pour payer un système de santé en folie).

    La dette du Canton va donc augmenter: de 2,5 milliards d'ici 2028, dit le plan financier, rendu en même temps  que le budget (bravo!).

    Genève, rouge de honte? même pas. Chacun fait l'autruche. L'Etat de Genève peut emprunter à 0% voire à moins, le déficit n'est donc pas une catastrophe... Et puis, la dette, ce sont des routes, des égouts, des écoles, le CEVA, les HUG, UniGe... ce n'est pas rien.

  • Grand Genève: au fond, ça ne fonctionne pas si mal, non?

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    Vu du Salève, l'agglomération genevoise se développement en cercles: la vieille ville très dense, impropre à la circulation, la ville du XIXe siècle (1850-1920), dense aussi, partiellement adaptée à la circulation privée, la ville du XXe siècle (1920-1970) qui a suivi deux modèles également  inadéquats: la zone villas et les cités satellites, la ville du XXIe siècle (1970-2030) qui se développe encore sur la zone agricole (Les Vergers, Les Sciers, Les Cherpines, Bernex ouest, Ambilly) Et dans la densification des zones villas anciennes et de zones industrielles, mais surtout en France voisine et sur la Côte vaudoise.

    Et c'est là que le bat blesse. Le modèle de d'urbanisation hors du canton s'est fait avec un grand gaspillage de terres et sans aucun plan de construction de nouvelles routes, cohérent avec le bassin d'emplois lequel est sur territoire suisse en raison du caractère attractif de la ville et d'un droit du travail bien plus souple en Suisse qu'en France.

    Et ce dernier paramètre n'est pas près de changer. 

    Sous l'ère Cramer, le Grand Genève a été conçu sur une double méprise: l'engagement du canton de construire 2500 logements par an et l'engagement de la France de créer des emplois dans la couronne, alors que la seule raison du projet d'agglomération franco-valdo-genevois était de satisfaire aux critères des aménagistes de la Berne fédérale pour décrocher un bon morceau des 6 milliards du fonds des transports d'agglomération. Pari gagné sur le plan financier! Mais les bouchons n'ont pas cessé d'augmenter.  Les deux partenaires aveugles et idéologisés par les techniciens du territoire en chambre ont également failli. (On tente encore de nous faire croire que le CEVA va régler nos problèmes. C'est une illusion. Le CEVA est un RER, bon pour Annemasse, Bon-en-Chablais, Thonon, Bonneville, Reignier et La Roche sur Foron. Au fait le RER sur la ligne Genève Lausanne a-t-il réduit la circulation sur l'A1?)

    Que faire? 

    L'appel présenté lundi 2 mars à Genève me laisse songeur. La pétition qui vise l'objectif modeste des mille signatures sur avaaz.org a l'avantage d'exister, d'être concise. Pour le reste, aucune critique, aucune analyse de l'exercice lancé il y a 20 ans. Et toujours cette même utopie démocratique.

    Il faudrait au minimum que la Suisse soit membre à part entière de l'Europe pour imaginer qu'une assemblée régionale puisse espérer exister. Et même dans ce cas de figure très hypothétique, que serait ses pouvoirs, ses moyens? Une couche de plus dans le millefeuille administratif?

    L'esprit de Genève souffle bien trop au-dessus du peuple. il faut se rendre a l'évidence et construire le Grand Genève au niveau du besoin des gens. 

    Comment prolonger les lignes de bus profondément dans le territoire français est un des défis les plus urgents. 

    Comment augmenter à trois voies l'autoroute de contournement de Genève au-delà de la frontière, et la connecter à la région Arve et Lac au niveau d'Etrembières?

    Comment financer les parkings d'échange? 

    Comment financer l'hospitalisation de la population frontalière aux HUG et celle de Genève dans les cliniques et les établissements médico-sociaux français?

    Comment lutter contre la pression à la baisse des conditions de travail que provoque l'afflux des travailleurs?

    Plutôt qu'une assemblée régionale, créons une agence régionale de la mobilité, chargée de planifier et de faire réaliser de nouvelles voies de transports, des parkings, des voies de bus en site propre...

    Au début de cette année, le président des communes de la couronne genevoise considérait non sans raison que Genève doit assumer son rôle de capitale régionale, une Lapalissade qui oublie que Genève n'est pas française et que les Genevois ont le nez dans le guidon et pas trop l'envie d'investir vraiment dans leur proche banlieue.

    grand geneve cantons.pngQuelle région frontalière en Europe redistribue autant de millions de la ville centre aux communes limitrophes? Aucune sans doute à un point si avancé que le Grand Genève. La dynamique de la région genevoise profite grandement à la France, justement parce que les Genevois freinent l'urbanisation de leur canton. Cela produit un aménagement du territoire qui s'avèrera plus profitable au bassin genevois qu'on ne le dit.

    La zone agricole genevoise est de loin la zone la mieux protégée de toute la Suisse. Le mitage du territoire y est le mieux contenu. Il existe dans le canton des villages et des hameaux qui n'ont presque pas bougé depuis des décennies. Passer la frontière et le contraste est saisissant. 

  • Les Anges ou les Nippons, quel modèle pour les Genevois?

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    J'imagine l'ambiance dans les tunnels genevois. Les moteurs de milliers de voitures tournent au ralenti. L'antibuée fonctionne. Il pleut. Le thermomètre marque 8 degrés. Quel est l'état de l'air que respirent les automobilistes? Va-t-on fermer les tunnels?

    Prenez les TPG me dit une petite voix! Merci, ils sont aussi dans les bouchons. Tout le monde avance au pas. Sauf les motos qui se faufilent.

    Et les vélos? Remisés, les vélos! Il pleut. Les feuilles mortes jonchent le macadam. La route est une véritable patinoire. Je suis tout de même arrivé à bon port.

    Et le CEVA? Combien de voitures disparaîtront des voiries genevoises quand il sera construit? Les partisans qui usent de tous les arguments les plus démagogiques (y compris les projets immobiliers donc la nouvelle comédie que sa construction permettra d'ouvrir) n'en parlent jamais. Le savent-il au moins?

    Fin de l'histoire.

    Non. Je tombe sur le blog de Philippe Souaille. Toujours intéressant le blog de la "Mondialisation humaniste". Philippe Souaille est passé récemment pas Tokyo et Los Angeles. Deux modèles d'urbanisme totalement à l'opposé. Genève se situe-t-elle entre les deux? A condition d'y construire quelques gratte-ciels, dit le publiciste.

    Je retiens ces propos en particulier:

    "Je viens de passer quelques jours à Los Angeles et Tokyo, les deux antithèses de l'horizontalité et de la verticalité. En dépit de ses excès, genre 3 ou 4 autoroutes superposées atteignant le 9e étage des immeubles, Tokyo, son métro et ses rues grouillantes de piétons en bonne santé parait bien plus moderne que la Cité des Anges, infiniment étalée sur un ou deux étages, se mourrant d'apoplexie sous ses voitures aux conducteurs gavés de hamburgers et de sucres rapides.

    D'un autre côté dans la Tokyo dopée au gingembre, si propre et si organisée, tellement civile et civique, le taux de suicide atteint des proportions inégalées...

    Nous avons la chance de pouvoir conjuguer les deux, toutes proportions gardées: les zones villas familiales et le centre ville animé. Avec en prime un hypercentre historique qui mérite d'être conservé. Mais la création de nouveaux quartiers urbains es devenu une nécessité. A la Praille et ailleurs, ils devront être bâtis en hauteur, et suffisamment irrigués par les transports publics pour assurer l'avenir.

    Philippe Souaille est un fervent partisan du CEVA ce que je ne suis pas. Mais sur les tours et la densité urbaine, nous sommes d'accord. Je mettrais juste un bémol. Restons modestes! Cessons de comparer Genève aux mégalopoles du monde. Notre ville n'est pas plus grande qu'un ou deux arrondissements de Paris. Et le grand Genève apparaît bien riquiqui par rapport au grand Pari(s).

    Sans lézarder la ville de toboggans routiers, quelques nouvelles routes s'imposnt à Genève comme un tunnel sous Saint-Jean à partir de l'autoroute des jeunes, recouvertes de parkings de la pace de l'Etoile à la Jonction et bordées de trams.

     

    PS: Cliquez sur l'image ci-dessus pour l'agrandir elle annonce un film suivi d'un débat  "Air comme Respirer" lundi prochain à 20h à l'aula du collège Calvin (Frank-Martin)

     

    grand pari(s) avec porjet agglo texte.png

    air comme respirer.png8h40 ce matin. Il pleut. La buée embrume mon pare-brise. RSR la Première consacre une émission spéciale à la grippe A. Moi, c'est le bouchon sur l'A1 qui me préoccupe.

    De la douane de Perly au tunnel de Bernex et peut-être bien jusqu'à l'aéroport. Et dans l'autre sens? La panneau "queue" est allumé en direction du contournement de Plan-les-Ouates. Que faire traverser ce village bientôt ville décousue? Me risquer tout de même dans la bretelle autoroutière Perly-Jonction? Rentrer chez moi?

    J'opte pour la seconde solution. La circulation est dense, mais ça roule jusqu'à l'Etoile. Longue attente ensuite à l'exutoire de la route des Jeunes Les voitures s'encolonnent. Ne pas laisser le moindre espace entre les autos au risque de se faire chiper une place, comme cela vient de m'arriver. Une nana dans une Yaris vert bouteille a remonté la nouvelle piste réservé au bus D et, hop, s'insère dans la colonne...