Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : agglo franco-valdo

  • Nyon genevois? Deux une qui disent tout

    Imprimer

    Cliquer pour agrandir limage... Cliquer pour agrandir limage

    [cliquer sur les images pour les agrandir]

     

    Fabriquer la métropole Genève! Il faut bien commencer par un bout. Pourquoi pas Nyon donc?

     

    L’arrondissement du canton au district de Nyon et à ses confins jurassiens nous invitent à rêver à une Genève élargie à ses frontières naturelles, idée que nos ancêtres ont repoussé au sortir de l’aventure napoléonienne de peur de devoir accueillir trop de catholiques. Imaginez un canton dont les frontières seraient les sommets du Jura au nord, du Vuache et du Mont-de-Sion au sud-ouest, du Salève au sud et des Voirons à l'est?

     

    Par parenthèse, ce vaste bassin correspond exactement au projet d'agglomération que Robert Cramer doit absolument boucler avant la fin de l'année, au risque de rater le train des 3,5 milliards de francs que Berne a promis de distribuer dès 2010 aux quelque 35 pôles urbains suisse de plus de 100'000 habitants pour y améliorer le trafic.

     

    Mais restons un instant à cette médiatique idée du mariage de Nyon et de Genève, comme "premier pas d'une région franco-valdo genevoise qui comptera un million d'habitants en 2025, dont l'union seule nous garantit d'exister dans l'Europe de demain".

     

    L'observation côte à côte (c'est le cas de le dire) des une de 24 heures et de la Tribune est ce matin 12 septembre fort instructive du regard que les uns portent sur les autres et réciproquement. La condescendance tout genevoise du dessin d'Herrmann en dit long sur ce rien de dédain dans lequel les Genevois tiennent au fond leur arrière pays.

     

    Rassurez-vous amis "vaudois", la capitale du bout du lac entretient avec ses voisins français, savoyards et gessiens, les mêmes rapports de vassalité. . (Je mets des guillemets à vaudois car, dans le district de Nyon, comme à Genève, les natifs sont depuis belle lurette majorisés par les confédérés et les étrangers.) Perché sur sa colline, enserrée dans ses murailles, puis dans ses frontières exiguës, Genève a de tout temps privilégié les relations avec le vaste monde, via notamment la diaspora protestante qu’avec son arrière pays

     

    Longtemps pourtant, dans les campagnes genevoises et vaudoise (qui furent, ne l'oublions pas, avant l'invasion bernoise un pays savoyard), les mariages et les migrations économiques ont tissé des réseaux familiaux et d'intérêt entre les deux rives du Léman. Aujourd'hui, à l'heure de l'Europe et excepté la transhumance économique quotidienne des travailleurs frontaliers et celle hebdomadaire des clients suisses des supermarchés français, jamais la frontière nationale n'a été aussi étanche. Les anciens liens familiaux se sont distendus. De part et d'autre de la frontière, on ne se connaît plus.

     

    Les mots mêmes de la vie en commun, les mots de la politique, au sens antique de la gestion de la cité, ne désignent pas la même réalité. Voyez l'école, la santé, la sécurité, l'administration territoriale. Un maire genevois, n'a pas grand chose de commun avec un maire français ou un syndic vaudois. Un préfet, fonction inconnue à Genève, n'est, en Pays de Vaud, que le représentant du pouvoir lausannois (40 km), quand, en France, il est le bras agissant de Paris (500 km). L'intercommunalité prend des formes diverses dans les trois régions. Et, cerise sur le gâteau, la fiscalité est ici plus qu’ailleurs mère de bien des conflits et chamailleries locales.

     

    Bref, la construction "d'une métropole européenne centrée sur Genève" a tout d'un travail de Sysiphe. Pour advenir, il lui faut un projet qui la transcende qui la porte au zénith de la mondialisation. La Genève internationale est notre capital commun, mais la Genève internationale n'est pas glamour pour deux ronds. Encore que quelques vedettes peaufinent leur image en parrainant le HCR, la Croix-Rouge ou l’OMS. Paillettes et petits fours. Genève et sa région ont besoin d’un événement fédérateur sinon fondateur plus populaire.

     

    En coinçant son stade à la Praille, Genève a raté le virage de la région. Il fallait le construire à Saint-Julien ou à Annemasse. On n'a pas fini de payer cette aberration urbanistique et sportive - Servette dans le championnat de France aurait attiré les sponsors.

     

    Pour créer l'électrochoc nécessaire à l'abandon des égoïsmes locaux et au nouveau partage des ressources, l'organisation… de Jeux Olympiques d'hiver ou d'été s'impose (dans le premier cas il faut y associer le Valais et Chamonix, dans le second Lausanne et Annecy).

     

    [Pour réagir à cet article, cliquez sur le mot commentaire ci-dessous. Au plaisir de vous lire.]

     

  • La commune de Genève viole le droit de vote des Genevois

    Imprimer

    Quatrième catégorie, il y a les 25'063 Genevois de l'étranger, eux sont parfaitement enregistrés. En tant que Suisses, ils peuvent voter sur les sujets fédéraux, comme No Billag, mais, bien que Genevois, pas sur la durée des Fêtes de Genève. Non plus que les 150'000 électeurs genevois du canton (habitant une des 44 autres communes). Il est vrai que les Fêtes de Genève sont une insignifiante manifestation estivale, un Genferei typique, qui occupe chaque année nos élus, grands spécialistes de ce genre de sujets, dont, croient-ils volontiers, dépend la rotation de la terre.

    La cinquième catégorie est formée par la nébuleuse non dénombrable des Genevois de coeur. Certains sont nés dans le canton mais n'y sont pas citoyen. D'autres y sont de passages ou ce sont des amis fidèles des institutions qui font la fierté (et la prospérité) de ce coin de terre. 

    La sixième catégorie (enfin?) est celle des habitants du Genevois, la région au sud du canton, savoyarde, et française depuis 1860, et par extension du Grand Genève, un espace né en 2007 du projet franco-valdo-genevois. Le Grand Genève (et d'autres communes encore) est peuplée depuis quelques lustres de migrants économiques venus de France et de Navarre et de l'Union européenne, qui trouvent un emploi à Genève (canton).

    Sur leur 15 km2 qu'ils considèrent volontiers comme le centre du monde qui compte, les Genevois de la Ville, à l'occasion volontiers solidaires avec les peuples exclus, ne partagent pas leur droit de vote. Ils seront donc les seuls le 4 mars prochain à décider du sort de la manifestation estivale qui draine, calcule-t-on en mesurant la masse des poubelles, quelques centaines de milliers de visiteurs, en particulier la question de de savoir si sept jours de fêtes c'est assez. Beaucoup pensent que c'est trop, voire trop peu, mais la démocratie est ainsi faite que les questions posées au peuple sont toujours binaires: oui ou non. Si t'es pas content, t'as juste le droit de fermer ta gueule et d'attendre le prochain scrutin.

    N’omettons pas de préciser que puisque la votation est communale, une partie des étrangers enregistrés sur la commune de Genève ont le droit de vote. Le corps électoral de la Ville est donc de 85'000 à 123'000 électeurs.trices. (Et qu'on n'interprète pas mal mon propos, je suis pour le droit de vote et d'éligibilité des étrangers à tous les niveaux).

    Ainsi va la démocratie genevoise. 

    manege fete de geneve.pngIl y a au moins six catégories de Genevois à Genève.

    Les Genevois de première catégorie habitent la commune de Genève. ils sont 200'000 habitants sur un minuscule territoire de 15 km2 (la commune Zurich héberge 405'000 habitants sur 88 km2, Lyon héberge 520'00 habitants sur 48  km2). Parmi ces habitants, quelque 120'000 sont suisses et 85'000 électeurs.trices. 

    La deuxième catégorie de Genevois habitent le canton de Genève. Ils sont 300'000. 40% sont étrangers. 235'000 sont citoyens.

    La troisième catégorie est constituée des Genevois habitant en France voisine. On n'en connaît pas le nombre exct, ce qui énerve les maires des communes frontalières qui voudraient bien les enregistrer tous histoire d'arrondir leur budget (les frontaliers actifs, suisses ou étrangers, paient un impôt à la source à Genève, dont une petite partie est versée à la France). A noter que la statistique suisse dénombre très précisément les poules et les poulaillers, les porcs et les porcheries (enfin les vrais cochons ceux que défendent les antispécistes, pas ceux de #balancetonporc)... Grandeur de la statistique!

  • La Pravda sur CEVA...

    Imprimer

    Pour mémoire toujours, souvenons-nous que la convention de 1912 qui oblige les CFF a cofinancé le CEVA avait déjà été ressortie des cartons dans les années 70. Les CFF, qui ne croyaient pas à ce tortillard urbain, ont alors imposé la bretelle Cornavin Cointrin. Ont-ils vraiment changé d'avis aujourd'hui?

    En fait, la régie fédérale ne payera pas un franc de cet investissement. Certes un protocole d'accord a bien été signé le 26 avril 2002. Mais c'est bien des six milliards ouverts par la loi de financement des infrastructures d'agglomération, votée le 6 octobre 2006, qu'on a sorti en urgence les premiers 550 millions. Berne cherche pour l'heure le complément résultant de la nouvelle évaluation du coût du CEVA, dont la facture, en sept ans, a passé officiellement de 950 millions à 1,45 milliard (+ 50%!). Les Genevois ne se prononceront le 29 novembre que sur un crédit supplémentaire de 113 millions. Le reste sera financé par Berne, ce qui n'est pas encore garanti  malgré les assurances officielles fournies au conseiller national Luscher le 1er juillet 2009, et est à mettre au compte de l'inflation, qui a bon dos...

    Pour mémoire enfin (la suite viendra prochainement), le nouveau budget n'est dû que marginalement aux réclamations des riverains, mais bien aux quelque 350 demandes de l'Office fédéral des transports.

    Un dernier point: le coût actuel officiel de 1,473 milliards vaut pour les 16,5 kilomètres qui séparent Annemasse de Cornavin et les cinq stations Jean Nouvel du trajet (sept en comptant Cornavin et Annemasse), dont trois Pont-Rouge, Eaux-Vives et Chêne sont déjà desservies par le train. Le budget ne comprend ni les parkings d'échange, ni les aménagements des bus et trams qui devraient rabattre les usagers sur les gares, ni le matériel roulant.

    RER Cointrin Cornavin.jpgLe budget ne comprend pas non plus la bretelle Cointrin-Cornavin que prévoit le projet d'agglomération franco-valdo-genevois, sans laquelle le RER ne pourra pas tenir la cadence au quart d'heure sur Cointrin [cliquez sur la vigtnette pour l'agrandir]. Mais il est vrai que CEVA n'a vocation que de relier Annemasse à Cornavin. Le projet de 1912 ne pouvait pas anticiper les pôles de développement que sont l'aéroport, l'Hôpital cantonal ou l'Université au centre ville, tous trois très mal desservis par la merveille que nous conte laveritesurceva.ch.

     

    chatelain laverite sur ceva 14 oct 09.jpg

     

    chatelain Elisabeth.jpgLa députée socialiste Elisabeth Chatelain signale à ses 445 amis sur Facebook un nouveau site internet. Très vert tournesols dans son look, www.laveritesurceva.ch se donne pour noble but l'information vraie. Sa page d'accueil affirme sans ambages: "Assez de désinformation! Assez de mensonges! Assez de tromperies!" Que distillent forcément les opposants à ce merveilleux RER, que les Genevois et les Savoyards attendent depuis 1912. C'est dire l'urgence de la merveille! En vidéo, c'est trop parfait.

    Une merveille que le Grand Conseil a voté un peu la tête dans le sac, les yeux écarquillés par les 550 millions de la manne fédérale. Et que notre députée vend comme si l'on avait affaire au M2 lausannois. Or le RER genevois n'a rien à voir avec le métro automatique vaudois.

    Pour mémoire, le vote historique genevois est intervenu fin juin 2002, au terme de presque 10 ans de valse hésitations et de palabres entre un tram, un train tram, un métro lourd, léger, automatique etc. Pour mémoire encore le raccordement Eaux Vives Cornavin est un serpent de mer aussi vieux que l'arrivée des trains à Genève. Le site officiel du CEVA livre à ce propos une histoire édifiante qui montre que le vote du 29 novembre prochain n'est que le nième épisode d'un vaudeville bien genevois.