Nyon genevois? Deux une qui disent tout (12/09/2007)
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Fabriquer la métropole Genève! Il faut bien commencer par un bout. Pourquoi pas Nyon donc?
L’arrondissement du canton au district de Nyon et à ses confins jurassiens nous invitent à rêver à une Genève élargie à ses frontières naturelles, idée que nos ancêtres ont repoussé au sortir de l’aventure napoléonienne de peur de devoir accueillir trop de catholiques. Imaginez un canton dont les frontières seraient les sommets du Jura au nord, du Vuache et du Mont-de-Sion au sud-ouest, du Salève au sud et des Voirons à l'est?
Par parenthèse, ce vaste bassin correspond exactement au projet d'agglomération que Robert Cramer doit absolument boucler avant la fin de l'année, au risque de rater le train des 3,5 milliards de francs que Berne a promis de distribuer dès 2010 aux quelque 35 pôles urbains suisse de plus de 100'000 habitants pour y améliorer le trafic.
Mais restons un instant à cette médiatique idée du mariage de Nyon et de Genève, comme "premier pas d'une région franco-valdo genevoise qui comptera un million d'habitants en 2025, dont l'union seule nous garantit d'exister dans l'Europe de demain".
L'observation côte à côte (c'est le cas de le dire) des une de 24 heures et de la Tribune est ce matin 12 septembre fort instructive du regard que les uns portent sur les autres et réciproquement. La condescendance tout genevoise du dessin d'Herrmann en dit long sur ce rien de dédain dans lequel les Genevois tiennent au fond leur arrière pays.
Rassurez-vous amis "vaudois", la capitale du bout du lac entretient avec ses voisins français, savoyards et gessiens, les mêmes rapports de vassalité. . (Je mets des guillemets à vaudois car, dans le district de Nyon, comme à Genève, les natifs sont depuis belle lurette majorisés par les confédérés et les étrangers.) Perché sur sa colline, enserrée dans ses murailles, puis dans ses frontières exiguës, Genève a de tout temps privilégié les relations avec le vaste monde, via notamment la diaspora protestante qu’avec son arrière pays
Longtemps pourtant, dans les campagnes genevoises et vaudoise (qui furent, ne l'oublions pas, avant l'invasion bernoise un pays savoyard), les mariages et les migrations économiques ont tissé des réseaux familiaux et d'intérêt entre les deux rives du Léman. Aujourd'hui, à l'heure de l'Europe et excepté la transhumance économique quotidienne des travailleurs frontaliers et celle hebdomadaire des clients suisses des supermarchés français, jamais la frontière nationale n'a été aussi étanche. Les anciens liens familiaux se sont distendus. De part et d'autre de la frontière, on ne se connaît plus.
Les mots mêmes de la vie en commun, les mots de la politique, au sens antique de la gestion de la cité, ne désignent pas la même réalité. Voyez l'école, la santé, la sécurité, l'administration territoriale. Un maire genevois, n'a pas grand chose de commun avec un maire français ou un syndic vaudois. Un préfet, fonction inconnue à Genève, n'est, en Pays de Vaud, que le représentant du pouvoir lausannois (40 km), quand, en France, il est le bras agissant de Paris (500 km). L'intercommunalité prend des formes diverses dans les trois régions. Et, cerise sur le gâteau, la fiscalité est ici plus qu’ailleurs mère de bien des conflits et chamailleries locales.
Bref, la construction "d'une métropole européenne centrée sur Genève" a tout d'un travail de Sysiphe. Pour advenir, il lui faut un projet qui la transcende qui la porte au zénith de la mondialisation. La Genève internationale est notre capital commun, mais la Genève internationale n'est pas glamour pour deux ronds. Encore que quelques vedettes peaufinent leur image en parrainant le HCR, la Croix-Rouge ou l’OMS. Paillettes et petits fours. Genève et sa région ont besoin d’un événement fédérateur sinon fondateur plus populaire.
En coinçant son stade à la Praille, Genève a raté le virage de la région. Il fallait le construire à Saint-Julien ou à Annemasse. On n'a pas fini de payer cette aberration urbanistique et sportive - Servette dans le championnat de France aurait attiré les sponsors.
Pour créer l'électrochoc nécessaire à l'abandon des égoïsmes locaux et au nouveau partage des ressources, l'organisation… de Jeux Olympiques d'hiver ou d'été s'impose (dans le premier cas il faut y associer le Valais et Chamonix, dans le second Lausanne et Annecy).
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07:53 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Et vous pensez vraiment que les vaudois vont laisser le revenu des impôts de Nyon partir à Genève sans mot dire.... ? Cela m'étonnerait beaucoup ! On voit, déifinitivement, que c'est bien par le porte-monnaie que toutes les transactions se font !
p.s. au fait les nyonnais disent huitante ou quatre-vingt ? ainsi c'est simple à voir s'ils sont genevois ou vaudois !
Écrit par : Antonia | 12/09/2007