La commune de Genève viole le droit de vote des Genevois (17/01/2018)
Il y a au moins six catégories de Genevois à Genève.
Les Genevois de première catégorie habitent la commune de Genève. ils sont 200'000 habitants sur un minuscule territoire de 15 km2 (la commune Zurich héberge 405'000 habitants sur 88 km2, Lyon héberge 520'00 habitants sur 48 km2). Parmi ces habitants, quelque 120'000 sont suisses et 85'000 électeurs.trices.
La deuxième catégorie de Genevois habitent le canton de Genève. Ils sont 300'000. 40% sont étrangers. 235'000 sont citoyens.
La troisième catégorie est constituée des Genevois habitant en France voisine. On n'en connaît pas le nombre exct, ce qui énerve les maires des communes frontalières qui voudraient bien les enregistrer tous histoire d'arrondir leur budget (les frontaliers actifs, suisses ou étrangers, paient un impôt à la source à Genève, dont une petite partie est versée à la France). A noter que la statistique suisse dénombre très précisément les poules et les poulaillers, les porcs et les porcheries (enfin les vrais cochons ceux que défendent les antispécistes, pas ceux de #balancetonporc)... Grandeur de la statistique!
Quatrième catégorie, il y a les 25'063 Genevois de l'étranger, eux sont parfaitement enregistrés. En tant que Suisses, ils peuvent voter sur les sujets fédéraux, comme No Billag, mais, bien que Genevois, pas sur la durée des Fêtes de Genève. Non plus que les 150'000 électeurs genevois du canton (habitant une des 44 autres communes). Il est vrai que les Fêtes de Genève sont une insignifiante manifestation estivale, un Genferei typique, qui occupe chaque année nos élus, grands spécialistes de ce genre de sujets, dont, croient-ils volontiers, dépend la rotation de la terre.
La cinquième catégorie est formée par la nébuleuse non dénombrable des Genevois de coeur. Certains sont nés dans le canton mais n'y sont pas citoyen. D'autres y sont de passages ou ce sont des amis fidèles des institutions qui font la fierté (et la prospérité) de ce coin de terre.
La sixième catégorie (enfin?) est celle des habitants du Genevois, la région au sud du canton, savoyarde, et française depuis 1860, et par extension du Grand Genève, un espace né en 2007 du projet franco-valdo-genevois. Le Grand Genève (et d'autres communes encore) est peuplée depuis quelques lustres de migrants économiques venus de France et de Navarre et de l'Union européenne, qui trouvent un emploi à Genève (canton).
Sur leur 15 km2 qu'ils considèrent volontiers comme le centre du monde qui compte, les Genevois de la Ville, à l'occasion volontiers solidaires avec les peuples exclus, ne partagent pas leur droit de vote. Ils seront donc les seuls le 4 mars prochain à décider du sort de la manifestation estivale qui draine, calcule-t-on en mesurant la masse des poubelles, quelques centaines de milliers de visiteurs, en particulier la question de de savoir si sept jours de fêtes c'est assez. Beaucoup pensent que c'est trop, voire trop peu, mais la démocratie est ainsi faite que les questions posées au peuple sont toujours binaires: oui ou non. Si t'es pas content, t'as juste le droit de fermer ta gueule et d'attendre le prochain scrutin.
N’omettons pas de préciser que puisque la votation est communale, une partie des étrangers enregistrés sur la commune de Genève ont le droit de vote. Le corps électoral de la Ville est donc de 85'000 à 123'000 électeurs.trices. (Et qu'on n'interprète pas mal mon propos, je suis pour le droit de vote et d'éligibilité des étrangers à tous les niveaux).
Ainsi va la démocratie genevoise.
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