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  • 1850: le train innove. 2050:...

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    En juin dernier - Rodolphe Weibel le rappelle dans son dernier  blog - le canton de Vaud a décidé de "Miser sur le rail pour offrir au Canton une mobilité durable, efficace et assurant sa prospérité". Parmi les idées évoquées, celle déjà proposée de longue date par des ingénieurs marginaux et la CITRAP (et votre serviteur): construire une deuxième ligne ferroviaire semi ou entièrement enterrée le long de l'autoroute A1, les Vaudois comprenant enfin que l'ambition de construire une 3e voire une 4e voie sur la ligne actuelle est illusoire. 

    Certes d'ici-là, les véhicules électriques et automatiques autoroutiers auront peut-être renvoyé le réseau ferroviaire à l'âge du fer, mais l'intention est louable et une étude ne coûte pas une fortune en regard des investissements colossaux qu'il faudra consentir pour relier Lausanne et l'EPFL à l'aéroport de Cointrin (entre temps rebaptisé GVA pour Genève Voltaire Aéroport, histoire d'inscrire dans le marbre le nom du veilleur de l'esprit républicain des Délices et de Ferney). 

    lausanne au coeur du resau ferroviaire europeen.jpg

    Au fait, est-ce que la commission des transports du Grand Conseil genevois, sa présidente verte et le conseiller d'Etat en charge des infrastructure se sont-ils saisis du projet vaudois? Qu'en pensent-ils? N'y auraient-il pas un intérêt stratégique évident à offrir aux Vaudois un accès direct à GVA sans passer par Cornavin? Est-ce que la vision 2050 du rail à Genève est à la hauteur des enjeux régionaux et européens? Est-il encore temps pour nos élus locaux de changer son fusil d'épaule comme ils l'ont fait à la fin des années 80 pour le CEVA?

    Au passage, la nouvelle ligne Cointrin-Renens pourrait revitaliser le projet de l'architecte Charles Pictet de déplacer la gare de La Praille à Colovrex. (lire aussi ici et )

    A consulter: l'histoire résumée du CEVA sur le site d'AlpRail, le projet d'un TGV Lausanne Genève de la CITRAP pour 2030

    vaud 2050 train.jpgNos trains rouleront-ils sans pilote et 24h sur 24 en 2050? Et les quais seront-ils comme ceux des métros, équipés de portes de sécurité? Ce futur proche fait peu débat, me semble-t-il, à l'heure où les CFF et le CEVA peinent à trouver des cheminots multimodaux non grévistes. Conçue au XIXe siècle, le RER Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse n'a même pas réussi à standardiser ses locos. Il est loin d'avoir penser l'automaticité des convois. 2050, c'est dans 30 ans. Il y a 30 ans, en 1990, Genève réfléchissait au barreau sud, à la traversée de la rade et à SmartGeneva, se rengorgeait d'être la capitale des nouvelles relations russo-américaines dans un monde sans histoire. La Chine n'était encore pas éveillée. Ni l'Afrique.  

    A Lausanne, la rupestre, on planifiait un métro M2 automatique, l'extension de l'EPFL et son réseau dans les cantons voisins, un nouveau musée au bord des quais. On rédigeait une nouvelle constitution, instaurant un président durable. Puis Vaud a basculé la moitié de la facture sociale aux communes, épongeant sa dette et se redonnant du muscle pour de nouveaux projets stratégiques dont un train à grande vitesse entre l'aéroport et Lausanne, ravissant au passage à Genève, l'internationale endormie, son rôle de pôle dynamique de la Romandie.

  • Leman Express, ça roule petitement

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    Le dernier chiffre du nombre de véhicules roulant dans les deux sens en moyenne chaque jour, publié par l'Office cantonal de statistique dans le domaine Mobilité remonte à 2015. Comment est-ce possible? Mais que font le TCS et ses affidés au Grand Conseil?


    A lire  d'autres billets sur la région et le Grand Genève


    La statistique incomplète est tout de même riche d'informations. En 2015 donc, 52430 véhicules ont traversé la douane de Bardonnex. Le compteur n'appréhende évidemment pas les véhicules qui par milliers chaque jour tentent d'échapper au bouchon quotidien de l'A1 et percolent par les petites douanes alentour. pour info, le bouchon devant chez moi n'a pas diminué depuis l'entrée en service du CEVA. Car là est l'autre supercherie de nos autorités. 

    trafic automobile moyen.jpg

    Aucun journal n'a indiqué comment ces 25'000 passagers journaliers du Leman Express avaient été comptés. Pour un réseau de 230 km, c'est un chiffre très faible, moitié moins que les 50'000 usagers quotidiens attendus, un objectif bien modeste aussi. Il suffit de comparer les "Lemanistes" aux automobilistes qui franchissent nos ponts et points de comptage pour comprendre que le train ne sera pas le grand intégrateur du Grand Genève. Les CFF oseront-ils nous fournir des chiffres aussi précis?

    Si le trafic sur le pont du Mont-Blanc a diminué c’est grâce à des mesures dissuasives qui ne vont pas cesser de se renforcer. De combien aurait-il diminué si l'on avait couplé le tracé du Léman Express avec une traversée du lac autoroutière? 

    Hélas, le CEVA, conçu à la fin du XIXe siècle et signé en 1912, ne dessert correctement aucun nouveau quartier de Genève passé (Lignon, Onex, Meyrin, Lancy) ou à venir (Les Grands Esserts à Vessy, les communaux d'Ambilly, les Cherpines à Plan-les-Ouates, Bernex). Le tracé laisse les hôpitaux à 500 mètres et ne permet l'accès à l'aéroport depuis la Haute Savoie qu'au prix de deux changements à Annemasse et à Cornavin. 

    Aucun journal n'a eu la curiosité de comparer le trafic ferroviaire avec le trafic routier, ça viendra peut-être. Tous s'émerveillent devant la merveille. "Un pic à 30 000 voyageurs a même été enregistré le 20 décembre. Près de 43% des clients proviennent du réseau suisse et 57% de France", précise Le Temps.

    La Tribune titre : "Le Léman Express enfin complet est promis pour ce mercredi". Il est vrai que nos amis français ont réservé un démarrage en fanfare au RER, qualifié un peu présomptueusement de plus grand RER transfrontalier d'Europe (un journaliste a-t-il vérifié?). Un gros mois de grève, pas mal pour le baptême du "raille". 

    CEVA Lemand express Bachet art.JPG

    L'image est une oeuvre d'art. Sur les marches, on peut lire: "Ici prendre son temps est le meilleur moyen de n'en point perdre" Sage maxime pour qui prend le train. Cette oeuvre d'art reflète parfaitement la situation de Genève. Une fois qu'on atteint le perron supérieur, on ne peut que descendre. 

     

    CEVA Lemand express Bachet art.JPG

    Bien sûr il va falloir lui laisser un peu de temps à notre prodigieux Léman Express. Cette semaine cependant, nos autorités on dressé un premier bilan. Tout roule. 25'000 passagers par jour. Formidable! La presse est dithyrambique. Pas un nuage si ce n'est quelques plâtres à essuyer et ce commerçant qui a perdu des clients en raison de la fin du chantier...

    Sur Facebook, un groupe d'amis de la Haute Savoie et du CEVA compte déjà 606 membres. Celui de Culoz Seyssel Chautagne Bellegarde Léman Express n'en compte que 76. Il est vrai que cette ligne est ouverte depuis 1858.

    Je me suis tout de même demandé combien de voitures passaient par la douane autoroutière de Bardonnex. Et là surprise...

  • Une voiture volante, c'est comme un téléphérique à Genève, inutile

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    Le Salon de l'Auto devrait se muer en Salon de la Mobilité, mais il est piloté par des garagiste$ et des importateur$, à qui la perspective de l'irruption des navettes automatiques (asservies à un parcours défini dans un premier temps) puis des premiers véhicules autonomes est tellement disruptive et effrayante que, dans la branche, comme dans bien d'autres métiers, c'est le déni qui domine. Les robotaxis, c'est bon pour les autres et pas pour demain.

    La voiture volante pourrait-elle se substituer à la traversée du lac ou de la rade ou remplacer les téléphériques Plan-les-Ouates-Cointin ou Veyrier-Vessy-Gare du CEVA-Champel_HUG? Elle présenterait au moins l'avantage d'être exploitable pour toutes les destinations alors que le téléphériques est asservis pour toujours comme les trams et les trains à un parcours et des arrêts fixes, une révolution au XIX siècle, une aberration au XXIe.

    Petit calcul en passant pour se faire une idée de la loi des grands nombres. Si l'on pose l'hypothèse que la traversée du lac et son raccordement à l'autoroute blanche (en passant par le nord d'Annemasse, avec une bretelle sur le carrefour d'Etrembières) coûtera 5 milliards de francs, il suffit de diviser cette somme par le prix d'une navette automatique (ayant priorité comme les bus sur le trafic privé) pour constater que Genève pourrait acquérir 100'000 navettes autonomes pour le même prix... Par comparaison, on en déduit que le le coût du CEVA (sans ses coûts de fonctionnement annuels) représenterait grosso modo l'acquisition de 40'000 navettes (lesquelles permettront de réduire à terme fortement le coût des TPG au budget de l'Etat)... A méditer

    Pour ceux qui ont peur, je leur conseille la lecture des archives du Journal de Genève au tournant du XIXe et du XXe siècle, les premières voitures automobiles faisaient peur elles aussi, mais cela n'a pas empêché leur diffusion rapide et la fin des chevaux, des chars à bancs et des fiacres et l'organisation de compétition dont la première a rallier Paris à Rouen en 1894.

     

    voiture volante.jpgLe Salon de l'auto est décidément bien ringard. Voilà qu'il nous promet pour tout bientôt le décollage de la voiture volante. La verra-t-on en ville de Genève? J'en doute, mais je serai ravi de la voir bourdonner à hauteur de mon bureau toutes caméras et capteurs allumés, de quoi s’introduire dans mon intimité et peut-être même photographié ce qui s'inscrit sur mon écran... Sans parler du bruit que ce drone habité produira.

    Croit-on régler les problèmes de circulation au sol en ajoutant une couche de trafic sur nos têtes? Insensé, tout comme ces bolides qui dépassent allègrement les 120 km/h ou ces SUV (véhicule utilitaire sport en français) tout aussi inutile en milieu urbain.